Mon cœur se replie et se met à l'écart comme une chaise longue en hiver.
Je me demande pourquoi je ne suis heureuse que lorsque je suis dans l’attente de quelque chose et pourquoi, quand cette chose arrive, ce n’est jamais aussi bien que je l’avais imaginé.
C'est ridicule mais j'ai failli dire "je t'aime"; à croire que les mots sont là à attendre - comme une abeille - de se poser sur quelqu'un.
Il y a une pile d'oreillers sur le lit blancs, roses et crème, comme des marshmallows tout juste échappés de leur sachet.
Une gaieté de fin d'été, un esprit sportif.
Vivement l'hiver.
Ce snobisme dans ma voix, je m'y suis entraînée. J'aime la façon dont elle sonne et se glisse dans la maison à la manière d'un nouveau meuble en bois ciré sur le parquet ciré.
Je suis le petit bateau tout pourri dont la coque fuit, ballotté par les vagues dans le sillage d'un paquebot de luxe.
Quand l'injonction d'être heureux est à ce point forte, c'est comme si quelqu'un était en train de vous étrangler.
Je sens mon avenir dans l'après-rasage d'Henry.
Les odeurs rappelle toujours aux gens des choses du passé : un gâteau au chocolat mangé au bord de la mer, un sandwich au jambon, les perles d'un rosaire, une orange.
Mais, moi, je peux sentir mon avenir exactement de la même manière, et l'odeur d'Henry me dit que dorénavant je dormirai dans des draps plus propres.
(...) j'avais envie de descendre du train et d'entrer dans les vies que j'apercevais par la fenêtre.