AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de marina53


Années 50, au coeur de l'Amérique. Tard dans la soirée, un homme entre dans le magasin général de la ville, visiblement attendu par le propriétaire des lieux, Joe. Les deux hommes se saluent, gravement. Ils pénètrent dans le local de l'arrière-boutique, y prennent une urne qu'ils déposent religieusement sur une table. Puis ils la remplissent de petits papiers blancs pliés en deux. Sauf sur l'un où Harry dessine un gros point noir.
Le lendemain, en cette journée ensoleillée du 27 juin, les habitants se préparent à l'évènement annuel : la loterie. Dans certaines villes, la loterie pouvait durer jusqu'à deux jours mais ici, dans ce village de 300 âmes, elle ne dépassait pas 2 heures. Chacun s'affaire à ses petites occupations avant de se rendre sur la place où le rendez-vous est fixé à 10 heures. Une place où trône en son centre l'urne...

Adapté de la nouvelle éponyme écrite par sa grand-mère, Shirley Jackson, en 1948, Miles Hyman nous plonge, dès les premières pages dans une atmosphère pour le moins étrange et oppressante. Dans un silence presque solennel, l'on suit le tirage de la loterie. Dans l'urne, maintes et maintes fois utilisée, seulement des petits papiers bancs excepté celui marqué d'un rond noir. Que peut bien signifier ce dernier ? Qu'y a-t-il à gagner... ou à perdre ? C'est tout l'enjeu de cette loterie que le lecteur, dans un climat tendu, découvre au fil des pages. Un climat parfaitement retranscrit de par ses visages fermés et froids, la langueur de la narration et la conclusion surprenante et effroyable. Pour illustrer cette nouvelle qui fit grand bruit lors de sa sortie, Miles Hyman réalise de magnifiques planches surannées et figées dans le temps. Des portraits d'un autre temps d'une Amérique rurale, des cases pour la plupart silencieuses, des tons chauds et un trait particulièrement travaillé.

Commenter  J’apprécie          660



Ont apprécié cette critique (58)voir plus




{* *}