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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ma curiosité a été attisée par le destin de cette violoniste japonaise dont le violon lui a été offert par Joseph Goebbels, ministre de l'Éducation du peuple et de la Propagande d'Hitler.
À qui appartenait ce violon ? Spoliation à un juif ? Quel est le degré de responsabilité des artistes se produisant devant les forces de l'Axe ?
La vie romanesque de Nejiko Suwa est captivante. le récit est un peu lisse et conventionnel, mais l'on ressent le travail pointilleux de recherche de l'auteur. Une lecture sympathique.
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Nijiko Suwa, est une jeune virtuose japonaise. En 1940, alors qu'elle poursuit son apprentissage du violon en Europe, elle est conviée à jouer à Berlin lors de la cérémonie célébrant l'axe Rome-Berlin-Tokyo, elle reçoit de la part de Joseph Goebbels un stradivarius.

Elle a du mal à se familiariser avec ce violon qui semblerait refuser de lui dévoiler son âme et lorsqu'elle apprend de son bonne amie qu'il aurait appartenu à un juif, cela va quelque peu la tracasser sans pour autant l'inciter à le rendre.

Un policier, musicien lui aussi est chargé de ramener ce violon mais il va aller d'écueil en écueil et finira par rentrer bredouille.

Ce roman retrace la vie de la jeune virtuose et ce stradivarius. Il nous explique comment cette femme protégée a survolé une terrible époque sans vraiment s'interroger sur ce qu'il se passait tant qu'elle pouvait jouer de son instrument.

Il évoque aussi ses relations avec sa grand-mère originaire de Russie qui n'a pu retourner dans son pays qu'à la mort de Staline.

Ce roman aurait pu m'emporter s'il y avait eu plus de profondeur car on survole cette histoire à la façon de l'artiste, détachée des évènements et avec peu de caractère. Et si par moments on ressent un peu de contrariété de la part de l'artiste, cela passe vite au profit de la musique.

Je ne saurai dire si j'ai aimé ou pas, mais j'ai apprécié redécouvrir un pan de l'histoire de la seconde guerre mondiale dont je ne me souvenais plus et dont je vais pousser les recherches.

Je tiens à remercier les éditions Slatkine et Cie pour m'avoir donner la possibilité de découvrir cette histoire.
Lien : http://quandsylit.over-blog...
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Une histoire vraie dont je n'avais jamais entendu parler et qui montre comment les puissants utilisent tous les moyens à leur disposition pour promouvoir leurs intérêts. La jeune violoniste japonaise virtuose Nejiko Suwa est ainsi manipulée successivement lors de la seconde guerre mondiale par les nazis et les japonais pour promouvoir l'amitié entre leurs deux peuples et accessoirement la musique allemande « rempart contre la dégénérescence » puis, après les victoires alliées contre ces deux nations, par les américains comme symbole du bien qu'ils apportent via la reconstruction du pays au Japon occupé et aux japonais.
Histoire passionnante, très bien documentée, mais un livre qui souffre d'un manque d'empathie et d'une certaine froideur de narration ; Yoann Iacono n'ayant pas su se débarrasser totalement du style impersonnel et distant que le haut fonctionnaire et conseiller politique qu'il est utilise quotidiennement dans les rapports, notes et autres synthèses qu'il rédige dans le cadre de ses fonctions.
Ce manque nuit au livre et à la qualité de la lecture ; j'ai toujours eu le sentiment de rester extérieur au récit comme si je lisais un rapport d'enquête administrative. Une déception sur la forme, pas sur le fond.
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Septième titre sélectionné par le Comité du Prix du Festival du LàC, le Stradivarius de Goebbels (2021) est un roman biographique original et intéressant entremêlant habilement histoire et culture.

Ce premier roman de l'auteur français Yoann Iacono (1980) repose sur une importante documentation ayant nécessité plusieurs années de recherches en France, en Allemagne, aux Etats-Unis et au Japon. Malgré la présence d'un narrateur s'exprimant à la première personne et la mise en place d'une intrigue secondaire parallèle, le Stradivarius de Goebbels relève davantage du récit documentaire que du roman. Mais ce ne fut pas pour me déplaire, au contraire.

L'histoire débute en février 1943 à Berlin avec une réception lors de laquelle Joseph Goebbels, alors ministre de l'Education du Peuple et de la Propagande du Reich, offre un violon d'une très grande valeur à la jeune virtuose japonaise Nejiko Suwa (1920-2012). Il s'agit d'une cérémonie et d'un don éminemment politiques visant à cimenter l'alliance entre l'Allemagne nazie et le Japon impérial.

Partant de cet événement, le narrateur Félix Sutterlin fait de fréquents allers-retours entre passé et présent pour remonter la vie de celle qu'il a traquée en vain pendant plusieurs années. Trompettiste de jazz et ancien membre de la brigade de musique des Gardiens de la Paix de Paris, il a en effet été chargé par les autorités françaises d'après-guerre d'enquêter sur le violon volé à Lazare Braun, un musicien juif français déporté et assassiné par les nazis.

Grâce aux carnets que lui a fait parvenir la violoniste désormais octogénaire, il raconte sa vie depuis son enfance au Japon jusqu'à son départ forcé pour les Etats-Unis en passant par son éveil à la musique classique et sa formation avec sa tante russe, son départ pour l'Europe et ses années de perfectionnement à Paris.

En se positionnant du côté des pays de l'Axe et à travers le prisme original de la musique, Yoann Iacono rappelle les liens idéologiques très forts existant pendant la Deuxième Guerre mondiale entre l'Allemagne nazie et le Japon impérial, dénonce la spoliation des instruments de musique des Juifs et aborde la dimension politique de la culture, tant au niveau étatique qu'individuel.

Ce dernier point m'a particulièrement interpellée, surtout lorsque l'on se penche un peu sur la personnalité de Nejiko Suwa. Alors qu'elle est soliste attitrée de l'orchestre philarmonique de Berlin et se produit dans tous les pays en guerre sous la direction de chefs d'orchestres non conformistes et ouvertement opposés au nazisme, Nejiko Suwa semble, elle, évoluer dans un monde parallèle. Totalement obnubilée par son violon qu'elle ne parvient pas à apprivoiser, elle semble déconnectée de la réalité, inconsciente des abominations commises par ceux qui l'ont portée aux nues.

Si j'ai beaucoup aimé la façon dont Yoann Iacono a fait rimer la culture avec la politique et l'Histoire, certains points auraient mérités d'être davantage approfondis. Il n'en reste pas moins que j'ai passé avec le Stradivarius de Goebbels un très bon moment de lecture.






Lien : https://livrescapades.com
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d'un prodige violoniste japonaise. Nejiko Suwa qui est une enfant-star au japon va partir de son pays afin d'apprendre des meilleurs maîtres… Elle est douée, jolie, obstinée et dédiée à son art. Elle ne pense qu'à la musique et ne regarde rien autour.

Quand, en juin 1943, afin de renforcer les accords de l'Axe, entre l'Allemagne et le Japon, Nejiko, alors à Berlin, reçoit des mains du ministre de la propagande (entre autres) Joseph Goebbels un « stradivarius », elle ne se pose aucune question… l'instrument mythique ne peut être un progrès… leur union sera parfaite…
Pourtant l'instrument va lui résister…

De Berlin à Paris, de Paris, à Tokyo, de Tokyo à Bedfort aux USA (en résidence surveillée par les américains), des USA à Tokyo et en Europe, Nejiko trace sa route, ses amours, ses succès et ses déboires…

L'auteur expose des extraits de carnets, de bulletins, de fascicules, de journaux d'époque afin de renforcer les arcanes de l'itinéraire de ce violon… et déroule l'Histoire et l'histoire du couple Nejiko/violon.

Pourtant, et malgré les faits historiques pointés (survolés souvent pour faire la place belle à Félix et sa découverte du Jazz, ses potes célèbres, etc.) – Nankin, la spoliation des juifs, les horreurs de la guerre, les conditions de femme, les codes moraux, etc. –, et l'histoire intéressante de cette virtuose, cela ne m'a pas fait vibrer…

J'ai eu l'impression d'être étrangère à l'histoire qui se déroulait… je lisais ça sans émotion, même dans les moments les plus « dramatiques » pour Nejiko… une sorte de flottement qui, malgré l'intérêt de l'histoire, je le répète, m'a étonné…
Sachant que c'est une thématique et une période que je connais très bien, je m'attendais à une biographie plus aboutie… mais le parti pris (volontaire de l'auteur, malgré de grandes recherches) romanesque du personnage de Félix n'a pas pris avec moi… je me suis retrouvée à la porte…

C'est donc, paradoxalement, un vrai bon moment de lecture mais une petite déception quant à la forme… le potentiel est là, l'histoire aussi, l'intérêt de la vie antérieure de ce violon aussi, mais on effleure mais on ne touche pas…
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L'auteur se penche sur les spoliations des biens des juifs durant la seconde guerre mondiale, notamment les oeuvres d'art et les instruments de musique. Avant d'écrire son roman, il s'est énormément documenté et ce pendant plusieurs années, en France, en Allemagne, au Japon et aux États-Unis. Un travail de recherche monumental que je salue.

Yoann Iacono construit son roman autour du personnage historique de Nejiko Suwa, grande violoniste japonaise, qui a reçu à 23 ans un stradivarius de la part de Goebbles comme symbole d'accord entre le peuple allemand et japonais. Hors, ce violon aurait appartenu à un musicien juif français et c'est ce que le narrateur est chargé de prouver.

Ce livre m'a appris beaucoup de choses, notamment sur le rôle du Japon durant la 2nde guerre mondiale et ses propres atrocités commises au nom de la suprématie du peuple japonais. de ce point de vue, il a atteint son objectif et je l'ai trouvé passionnant. Cette musicienne qui reste extérieure à toute idée politique tout en fréquentant tout le gratin nazi, acceptant des cadeaux mais ne voulant par reconnaître leur provenance, c'est vraiment étonnant.

Maintenant, et ce n'est qu'un avis purement subjectif, j'aurais aimé plus de lyrisme puisque l'auteur annonce avoir "choisi le mode romanesque". J'ai eu le sentiment de lire une biographie plus qu'un roman, avec des extraits des carnets de Nejiko Suwa et des journaux de l'époque insérés par-ci par-là. le narrateur n'apporte pas grand chose au roman, hormis dans la dernière partie où il expose sa propre vie, la découverte du jazz, les clubs américains, etc. Je pense qu'il y avait un bon potentiel.

Une petite déception donc pour moi quand à la forme mais un grand intérêt pour le fond.
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En juin 1943, alors que le Japon s'allie à l'Allemagne une jeune musicienne virtuose se voit offrir un Stradivarius. Instrument mythique qui l'accompagnera pendant toute sa carrière pour le meilleur et pour le pire.


Quelques années plus tard, le narrateur, musicien de jazz, part sur les traces de ce violon qui fait partie des butins de guerre de l'Allemagne nazie.

Dans ce roman plus politique et historique que musical, certes bien documenté , plusieurs aspects m'ont dérangée :

l'approximation des faits qui aboutit à des suppositions, dommageables lorsque l'on cherche une vérité.
Le mélange des genres, faits historiques, extraits de journal, fragments de la vie du narrateur, qui crée un patchwork qui s'éloigne du coeur du sujet.

Et curieusement, assez peu de musique dans tout ça, à part la dernière apparition de la violoniste, le roman est peu porté par une bande son qui aurait pourtant sublimé le récit.

Cela reste une lecture agréable portée par une écriture soignée et qui peut atteindre un public de mélomanes.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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