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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un livre passionnant qui raconte la déportation des koulaks, des opposants au régime… en Sibérie, dans les années 1930, à travers l'histoire de Zouleikha, du commandant Ignatov et de quelques autres figures emblématiques…. Une oeuvre digne des grands classiques russes!


















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La littérature russe est un terrain vers lequel je n'ai jamais vraiment osé m'aventurer ; qu'elle soit classique ou contemporaine, c'est toujours à petits pas que j'y entrais ; il fallait sans doute ouvrir la bonne porte pour avoir à nouveau envie d'y revenir…J'ai immédiatement trouvé en Gazel Iakhina une excellente conteuse.
Nous sommes dans les années 30, en Union Soviétique stalinienne, et plus précisément au Tatarstan terre de paysannerie, pauvre, désolée.
Zouleikha est une pauvre femme malmenée par son marie, martyrisée par sa belle-mère, endeuillée par la perte de ses quatre filles à peine nées, et surtout une femme très digne qui accepte sans broncher son triste sort ; quand on y regarde de loin, en tout cas.
C'est l'époque où la dictature stalinienne s'en prend violemment à la paysannerie, injustement accusée d'avoir conservé sa richesse de l'époque tsariste. En réalité, les koulaks sont des boucs émissaires qu'il faut mater, spolier et anéantir. Ainsi seront déportés en Sibérie nombre de cas paysans, en vue de la collectivisation des terres ainsi libérées.
Tel est l'objet de ce premier roman, inspiré de la vie de son arrière-grand-mère. Zouleikha, après l'assassinat de son mari, est embarquée avec d'autres dans un long périple devant les mener en Sibérie au bord du fleuve Angara. Zouleikha, au fil de ce périlleux, et douloureux voyage fait preuve d'une force et d'une résilience inouïes. Luttant contre sa culture musulmane, elle parvient à ouvrir son coeur, à aimer à nouveau, et surtout à enfanter, elle qui jusque- là n'y parvenait pas.
Gazel Iakhina dresse un magnifique et touchant portrait de femme Elle raconte dans un style à la fois exigeant et assez cinématographique une part très sombre de l'histoire soviétique, celle de la déportation intérieure orchestrée par le petit père des peuples. La violence, les persécutions, les exécutions, l'absurdité de la bureaucratie, le Goulag… rien ne manque dans ce roman à la fois long, passionnant et prenant.
Une très belle découverte qui me donne envie d'aller
Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Un émerveillement que ce roman puissant qui nous conte le destin de Zouleikha, jeune tatar prise dans la tourmente stalinienne.
La vie de ce petit bout de femme aux grands yeux verts est tout sauf un long fleuve tranquille : soumise à un mari et à une belle-mère qui la maltraitent, déportée vers une région reculée de la Sibérie avec un groupe disparate de koulaks, survivant aux hivers glaciaux et au travail forcé, c'est une mère courage protégeant farouchement son fils. Paradoxalement, c'est cette vie d'épreuves qui va la libérer du joug de son mari et d'une vie toute tracée et qui va lui offrir de découvrir en elle une force de vie inépuisable face à un système destiné à la broyer.
Autre personnage passionnant que celui d'Ignatov, le militaire qui a tué le mari de Zouleikha et qui conduit le groupe de déplacés vers les confins de la Sibérie pour fonder et diriger un des camps du Goulag. Être pétri de contradictions, il est capable d'exercer une discipline de fer tout en faisant de son mieux pour aider à survivre « son » groupe de déportés. L'amour fragile qui les unit permettra à Zouleikha de s'émanciper et à Ignatov de s'humaniser. Les extraordinaires personnages secondaires sont campés avec humanité, complexité et brio.
Ce récit est porté par un style magnifique, des descriptions poétiques de la nature extrême sibérienne et un souffle qui nous tient en haleine de bout en bout. J'ai quitté à regret Zouleikha, Ignatov et les rives de l'Angara.
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Une fresque magnifique qui déroule, sur plusieurs années, la difficile vie de Zouleikha, de son fils, mais également d'autres compatriotes déportés en même temps que Zouleikha, lors de la dékoulakisation.
Il y a également le personnage d'Ivan, une personnalité complexe très intéressante, dont le caractère évoluera au fil des années et de l'histoire, qui tiendra un rôle central dans le parcours de Zouleikha.

Un récit de qualité, d'une grande richesse, et une mention spéciale à la traductrice (Maud MAUBILLARD) sans laquelle le texte n'aurait certainement pas la même saveur.
Certains passages sont dures : la brutalité avec laquelle les paysans ont été dépossédés de tous leurs biens, la déportation forcée vers des territoires reculés et hostiles (on ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec la manière dont ont été traités les juifs durant l'holocauste), la rudesse de la vie sibérienne.
Heureusement, la place laissée à la nature (qui joue un rôle à part entière dans le roman), avec de très belles descriptions des saisons, de la faune, de la flore apporte un peu de douceur face à l'horreur de cet épisode historique.
Quant au volet politique de cette période, il est abordé sans parti-pris.
Un très beau livre à lire tranquillement, en prenant son temps.
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Superbe.
Magnifique.

Nous sommes en 1930 dans la province de Kazan, Tatarie, perdue au milieu de l'Union Soviétique.
Zouleikha jeune femme d'une trentaine d'années a été mariée, pour ne pas dire vendue, à l'âge de 15 ans à Moutarza un homme bien plus âgé qu'elle, et qui avec sa mère encore plus terrible que lui ont fait de Zouleikha une véritable esclave dans la maison de l'un comme de l'autre, dans le lit du fils, et l'ont pratiquement convertie en bête de somme dans les champs.
Mais tout va basculer dans la vie de la jeune femme.
Alors que son mari refuse la dékoulakisation, il sera abattu par un officier de l'Armée Rouge et Zouleikha déportée comme des millions d'autres jusqu'en Sibérie.
Dans son convoi parti de Kazan avec 800 pauvres hères enfermés dans des wagons à bestiaux, ils ne seront plus que 30 survivants à l'arrivée plusieurs mois plus tard.
Et c'est totalement abandonnés à eux -mêmes sans rien, ni nourriture, ni outils, pas même une hutte dans laquelle s'abriter que Zouleikha et ses compagnons d'infortune devront faire face à leur premier hiver sibérien.
Un roman qui nous décrit avec force le nature impitoyable de la Sibérie et les conditions extrêmes de vie au goulag, mais qui nous décrit aussi la nature impitoyable de ceux qui ont fait déporter au nom des grands préceptes de la révolution tous ces petits paysans souvent illettrés et qui n'avaient jamais quitté leur village dans lequel ils étaient nés
Petite Zouleikha et tes grands yeux verts, ton souvenir restera longtemps en moi.
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Découverte de cette auteure,mais une très belle découverte qui m'a tenue éveillée jusqu'à deux heures du matin la nuit dernière.
Cette petite femme tatare aux grands yeux verts: Zouleikha,brutalisée par son mari Mourtaza ,et sa belle- mère : la Goule ,va faire preuve d'une incroyable force de caractère face aux événements qu'elle va devoir affronter.
Nous sommes en 1930 ,en Russie ,"Le petit père des peuples" a commencé ,au moyen de la Horde rouge la dékoulakisition,dans la province de Kazan ou vivent les Tatars musulmans.
Le mari de Zouleikha ,ayant été dénoncé comme un " Koulak" ( paysan accapareur ) refuse de donner son bétail et sa nourriture lorsque la Horde rouge fait irruption dans son village,il est fusillé et sa femme emmenée avec d'autres gens du village par les soldats.
Commence alors pour elle une déportation de plusieurs mois dans des conditions inhumaines et atroces. L'assassin de son mari:Ignatov ,lorsqu'il posera son regard sur elle ,aura cette réflexion: "elle n'ira pas loin ,elle ne tiendra pas le coup".
Et ce que Zouleikha ignore lors de son arrestation est qu'elle porte l'enfant de Mourtaza,son mari.
Dans d'horribles conditions ,elle ira au bout de sa grossesse en arrivant à destination ,au fin fond de la Sibérie où les premiers Goulags furent créés. Leur groupe de trente personnes ,épuisé ,sous les ordres d'Ignatov ,arriveront à survivre,dans des conditions extrêmes.
J'ai beaucoup aimé les recherches faîtes par l'auteure:Gouzel Lakhina ,sur ce pan de l'histoire russe où une partie du peuple Tatar musulman ,vivant dans la province de Kazan fut déporté a des milliers de kilomètres, en Sibérie, dans des conditions inhumaines et qui révélèrent les premiers Goulags .
Un très très bon roman ,qui m'a marquée, dans la tradition des grands écrivains russes malgré la jeunesse de Gouzel Lakhina.
A recommander chaleureusement ,⭐⭐⭐⭐⭐
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Dans les années 30, dans le pays Tatar, région russe dont la capitale est Kazan, une jeune femme subit sa vie auprès d'un mari tyrannique et d'une belle-mère qui la prend pour une esclave. Mariée depuis quinze ans à cet homme bien plus âgé, elle a perdu quatre bébés filles toutes petites encore et s'en remet à de vieilles superstitions dans l'espoir d'avoir un enfant. Lorsque les autorités villageoises, sur ordre de Staline, décrètent la « dékoulakisation », à l'encontre des propriétaires terriens, si humbles soient-ils, le mari de Zouleikha est tué en tentant de résister et la jeune femme est déportée avec de nombreux autres habitants.
Le thème est le même que dans L'étrangère aux yeux bleus, mais d'un point de vue totalement différent puisque Zouleikha n'échappe pas au sort qui l'attend, alors que les personnages de l'autre roman tentaient de fuir avec leurs troupeaux. S'ensuit pour la jeune femme une longue errance dans un wagon bondé, puis l'arrivée dans un endroit éloigné de tout, en Sibérie, au bord du fleuve Angara, où les déportés devront s'organiser.

Un premier roman qui embrasse tout un pan de l'histoire de la Russie, du côté des petites gens qui ne comprennent pas forcément dans quoi ils sont embarqués, voici qui m'a tout de suite attirée, et j'ai été ravie de trouver ce roman à Saint-Malo, lors du festival Étonnants Voyageurs. Même si je n'ai pas pu y écouter Gouzel Iakhina, je n'ai pas douté un instant que ce roman allait me plaire. Et il m'a plu au-delà de ce que j'imaginais !
Outre le contexte passionnant, les personnages font la force de ce roman. Comment ne pas s'attacher à Zouleikha, toute menue et discrète, et au bouleversement de sa vie qui la fera passer quasiment du Moyen-Âge à l'époque moderne en seize années de déportation. Quel beau personnage qui malgré les épreuves, trouve toujours une force ultime pour avancer ! Il y a aussi le chef de camp, Ignatov, d'autres « déplacés » dont certains sont des intellectuels venus de Saint-Pétersbourg, comme Isabella ou le peintre Ikonnikov. Et ensuite, arrive Youssouf… des personnages intensément humains qui vont, chacun à leur heure, émouvoir et faire se sentir proche d'eux.
J'ai tout aimé dans ce roman, même l'ambivalence des personnages, qui ne sont ni entièrement mauvais, ni foncièrement bons. Si l'autrice s'est incontestablement bien documentée sur le Tatarstan des années 30, cela reste discret et jamais péremptoire.
L'écriture et la traduction rendent parfaitement les paysages et les saisons, comme les dialogues et les sentiments : que de qualités pour un premier roman ! J'en suis encore sous le charme…
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Magistral coup de maître pour ce premier roman de Gouzel Iakhina, qui a plus que confirmé son talent dans son second roman "Les enfants de la Volga" lu précédemment.
J'avais pensé et écrit de ce dernier que c'était un roman dense à la langue puissante, peuplé de personnages qui sortent littéralement des pages : eh bien c'est exactement pareil pour celui-ci, cette auteure est riche d'une patte bien à elle, nourrie par sa singularité de russe tatare, sa capacité à peindre d'onirisme le plus cru des réalismes, et la profondeur de son regard empathique sur l'histoire de son pays.

La page historique revisitée ici est celle de la dékoulakisation des années trente qui a balayé comme un tsunami des populations entières hors de la nouvelle société soviétique en construction, rejeté ces hordes innocentes de "nouveaux ennemis du peuple" vers les confins d'une Sibérie hostile, créant les bases de l'archipel du goulag qui structura le système stalinien dans les décennies suivantes.
Page d'histoire à laquelle Gouzel Iakhina donne vie en la transcrivant à hauteur d'homme. de femme en l'occurrence à travers le personnage central de Zouleikha, jeune tatare arrachée par le grand vent de l'histoire à sa condition d'esclave domestique et embarquée avec des centaines, puis des milliers, puis des millions d'autres, dans des convois sans retour vers la Sibérie (avec des scènes sublimes faisant crument miroir aux trains nazis vers les camps), puis échouée sur un îlot inhabité sur lequel elle et ses compagnons de misère bâtiront leur geôle des vingt années à venir, sous la dure férule d'Ignatov, un croisé soviétique que cette expérience va profondément bouleverser, notamment à travers les yeux de Zouleikha.

Il est difficile de rendre la richesse et l'expérience procurée par ce livre à vivre, troublant, sensible, dans lequel autour de Zouleikha et Ignatov s'animent des personnages puissamment incarnés tel que le vieux chirurgien allemand protégé par la douce coquille de sa folie, ou encore Bakiev, incarnation du pouvoir absurde et implacable.

J'ai hâte de lire de nouveau cette auteure qui éclaire l'histoire de l'union soviétique d'une lumière d'une lumière toute personnelle et inoubliable.




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Zouleikha ouvre les yeux, dans l'isba tatare, dans la région de Kazan. Une longue journée commence avec les soins à sa belle-mère, la Goule puis le travail avec son mari, le bois qu'il faut rentrer dans la neige....Zouleikha est une jeune femme, mariée trop tôt, à un homme plus âgé qu'elle.


Régulièrement, la Horde rouge vient réquisitionner les récoltes, les animaux des paysans. Mourtaza, le mari de Zouleikha a décidé de refuser. mais en 1930, il ne s'agit plus de prélever le butin mais de dékoulakiser, et de déporter les koulaks. le camarade Ignatov tue Mourtaza et emmène Zouleikha dans une longue caravanes de déportés jusqu'à Kazan.

Zouleikha ouvre les yeux dans la mosquée transformée en campement où sont parqués les paysans déplacés avant leur long voyage vers la Sibérie sous le commandement d'Ignatov. le convoi traîne, parfois s'immobilise pour des jours, même des semaines. 

Le long voyage se poursuit sur l'Ienissei et l'Angara par voie fluviale. Des centaines de koulaks tatars il ne reste qu'une poignée, surtout après le naufrage de la péniche. 

Zouleikha enceinte, donnera naissance à un fils, elle qui avait perdu presque à la naissance ses quatre filles. Cet enfant lui donnera une raison de vivre et lui épargnera les travaux les plus pénibles dans la forêt : défrichage, construction d'une tranchée pour abriter les prisonniers, abattage des arbres. Dans cette colonie perdue en Sibérie, ils n'ont rien pour subsister. le seul homme armé, Ignatov doit chasser pour rapporter un peu de viande. Un pêcheur, Louka complète la nourriture avec du poisson. Zouleikha, la maigrichonne devient un chasseur émérite.

Et pourtant, la vie s'organise : un véritable village se construit au fil des années avec un hôpital où officie un véritable médecin, ancien professeur de l'université de Kazan, une école, même un club décoré par un peintre renommé au nom d'Ikonnikov (y-a-t-il un rapport avec les icones?). Youssouf, le fils de Zouleikha grandit. Zouleikha ouvre les yeux pour surveiller le sommeil de celui qui déjà est un adolescent....Elle raconte des légendes et des contes tatars comme celle du Simorgh, dont le nom est proche de celui du village Simourk. merveilleux conte persan de la Conférence des Oiseaux. 

1938, 1940 la guerre fait rage, des hommes partent à la guerre. 1946, la guerre est finie, une nouvelle autorité s'impose aux colons défricheurs. Youssouf rêve de partir en ville, d'étudier la peinture.

Zouleikha ouvre les yeux; le soleil cogne, aveugle, transperce sa tête qui se fendille en petits morceaux. Autour d'elle, dans une sarabande étincelante de rayons de soleil, vacillent les contours des arbres. 

- tu te sens mal? Youssouf se penche vers elle, la regarde dans les yeux. Si tu veux, je ne pars pas.

Gouzel Yakhina m'avait enchantée avec Les Enfants de la Volga, l'histoire de ces Allemands de la Volga à travers plusieurs décennies autour de la Révolution. Toujours sur la Volga, mais en pays tatars, elle raconte dans Zouleikha ouvre les yeux  la déportation des koulaks tatars, puis la vie en Sibérie. Histoire soviétique, aussi histoire et culture de ces peuples très riches et divers. Magie aussi d'un animisme encore présent dans les forêts où Zouleikha veut se concilier les esprits. Traditions bousculées mais toujours persistantes. Un charme fou! 
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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L'écrivain russe Viktor Erofeev a écrit en 2020, à propos de l'adaptation du roman de Gouzel Iakhina en serie par la TV russe, et du scandale qu'elle a provoqué :
"Désormais le généralissime n'a pas simplement gagné la Seconde Guerre Mondiale à lui tout seul, comme le pensent les citoyens de notre pays atteints par le stalinovirus, mais encore tout ce que le guide suprême a fait au cours de sa vie est juste et bien. C'est ainsi que la dékoulakisation aurait rendu possible la mécanisation de la production agricole et que la Grande Terreur aurait permis de nettoyer le pays de tous les traîtres potentiels. "

Selon Viktor Erofeev, certains russes refusent désormais de porter un regard critique sur les exactions des années Staline et le roman de Gouzel Iakhina qui décrit précisément les épreuves de la déportation des koulaks, relève de la russophobie.
Au point que Gouzel Iakhina relativise son propos :
" J'ai voulu porter cette pensée que même dans un très grand malheur peut se cacher le grain d'un bonheur futur ... Finalement, c'est un livre sur le dépassement de la conscience liée à nos mythes."

Sans nul doute, le roman de Zouleikha est le roman d'une femme qui surmonte toutes les épreuves, celle d'un mari qui la tient en esclavage, celle des superstitions qui l'empêche d'avancer, celle de la déportation qui menace sa vie, celle de la survie en Sibérie qui lui permettra de découvrir sa force et celle de l'amour qu'elle éprouve pour son fils et pour son bourreau.
C'est aussi un roman qui révèle la corruption et l'opportunisme des uns, le courage et la solidarité des autres.
Et un magnifique roman cinématographique ( ce n'est pas un hasard si il a été adapté) sur une nature hostile mais généreuse et sur des personnages tout aussi hostiles et généreux.

Il n'en reste pas moins un roman politique qui dénonce des pratiques barbares, des abus de pouvoir et des errances idéologiques, là où les héros deviennent coupables du jour au lendemain, où les frontières entre le Bien et le Mal sont de plus en plus floues et mouvantes.
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