Mash-up littéraire ! Depuis que
Gabino Iglesias a débarqué dans les librairies françaises, les lecteurs savent qu'il aime défier les genres. On le dit inventeur du « barrio noir », cocktail explosif à base de roman noir nord-américain et de mysticisme latino.
Dans son dernier livre, l'auteur reprend la recette mais la perfectionne en poussant la fusion à son paroxysme. Ça pourrait être du Breaking bad version
Stephen King ou du
Shirley Jackson façon
Tarantino, mais il est vraiment temps d'arrêter les comparaisons et de dire que c'est tout simplement du
Gabino Iglesias.
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«
le diable sur mon épaule » est l'histoire d'un homme désespéré qui accepte une dernière mission, la fameuse « dernière mission ». Celle qui lui permettrait de rembourser définitivement les dettes accumulées durant l'hospitalisation de sa fille malade, celle qui lui permettrait peut-être de récupérer l'amour de sa femme, celle qui va le projeter dans les griffes des cartels de Juárez. Entre violence radicale et phénomènes surnaturels, Mario s'enfonce dans un monde terrifiant où la Huesuda n'est jamais loin.
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Sur une base ultra-réaliste et sociologique (la pauvreté, l'immigration, le racisme, l'oppression systémique des immigrés), lglesias vient ajouter à son intrigue une dimension fantastique teintée de syncrétisme religieux. le genre de mix qui pourrait facilement virer au grotesque sous d'autres plumes. Ici le résultat est bluffant et si ça fonctionne sur une cartésienne, athée comme moi, je pense que ça peut fonctionner sur tout le monde. On est tenu en haleine jusqu'au bout et on oscille entre mille émotions dont quelques grosses frayeurs.
Définitivement fan de cet auteur.
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