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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je suis tombé par hasard sur cette bande dessinée dans une médiathèque. Je n'en avais jamais entendu parler,, mais en la voyant dans les rayons, elle m'a tout de suite sauté aux yeux, vous vous imaginez bien pourquoi.

C'est une bande dessinée reportage éditée en 2010. Elle raconte l'Ukraine de 1930 à 2010 : “Je me demandais sincèrement comment était la vie pendant et après le communisme là-bas.” Il y a quelques témoignages de vieilles personnes qui ont connu la famine des années 30, famine organisée par le pouvoir de l'époque. Il est question de génocide, de persécutions, certains témoignages sont épouvantables, les gens racontent leur vie en toute simplicité, les récits à la première personne alternent avec de simples textes journalistique. le graphisme est au trait, on alterne le noir et blanc et la couleur, mais les couleurs se cantonnent a une gamme d'ocre pour accentuer l'aspect ancien. Quelques illustrations plus fantastiques viennent ponctuer le récit, souvent pour suggérer les moments trop durs. A noter qu'il y a quelques petites coquilles dans le texte, pas trop gênant mais quand même, j'espère que c'est corrigé dans la réédition de 2015.

Les points de vue de certains interlocuteurs pourrait surprendre, pratiquement aucune référence à Wladimir Poutine, quelques propos nostalgiques du communisme, mais il ne faudrait pas s'immaginer que tout soit ou blanc ou noir, l'histoire est bien plus complexe, ce qui malheureusement donne des arguments aux plus extrémistes. Souvent, le récit ne fait que raconter la vie du témoin, avec ses histoires de familles, de santé, qui viennent en parallèle de l'Histoire de ce pays, mais c'est l'attachement à ce genre de détails qui rend le propos plus réaliste, et plus touchant, plus troublant. On sait très bien qu'il y a une part de subjectivité dans ces propos, mais il n'a pas la prétention d'être un dossier juridique, il nous raconte juste l'Ukraine telle que les ukrainiens l'ont vécu dans cette période et telle qu'il la ressente en 2010. Et le constat est horrible, ces vies ont été de vrais calvaires. Une chose est sûre, le ukrainiens ont été habitués au pire et malheureusement, cela ne semble pas prêt de s'arrêter, le bonheur ne serait-il pas fait pour eux ? C'est tout simplement glaçant.

Cette bande dessinée mérite qu'on s'y attarde, elle donne une nouvelle lumière sur les évènements actuels, et aussi sur les racines profondes de cette guerre. J'ai appris beaucoup de choses avec cette lecture et je vous la conseille sans nuances.
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Deux années de voyage à travers l'Ukraine. Kiev, Odessa, Sébastopol, Yalta comme échos à une histoire mythique. Derrière ces noms se cachent une réalité sombre, des milliers de destinées brisées. de sa traversée au fin fond de l'Europe, Igort nous rapporte plusieurs portraits emblématiques des terribles tragédies du pays. Nature hostile, famines organisées pour mieux briser une population pourtant à bout de souffle, répression de l'identité ukrainienne par Moscou, déportation massive, catastrophe nucléaire… Rien ne sera épargné à Serafima, Nikolaï, Maria ou Emilia.
La créativité graphique d'Igort et sa composition brillante sont à la hauteur de ces sombres récits. Album impeccable dans sa forme, implacable dans son contenu.
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Igor Tuveri alias Igort est né à Cagliari (Sardaigne, Italie) en 1958. Il a commencé sa carrière en 1980 et a publié dans des revues italiennes (Il Pinguino, Frigidaire, Linus, Alter) puis françaises (Métal Hurlant, L'Écho des Savanes). En 2000, il a fondé les éditions Coconino.
Chez Futuropolis : La balade de Hambone (tome 1 : janvier 2009, tome 2 : juin 2010). Chez d'autres éditeurs : Goodbye Baobab (Milano Libri, 1987), Nerboruto (Edizioni Becassine, 1987), La léthargie des sentiments (Albin Michel, 1988), Dulled feelings (Catalan Communications, 1990), L'enfer des désirs (Les Humanoïdes Associés, 1991), That's all folks (Granata Press, 1993), Cartoon aristocracy (Carbone, 1994), Perfetti i invisibli (Skirà, 1996), 5 est le numéro parfait (Casterman, 2002, Alph'art du meilleur album à Angoulême), Fats Waller (Casterman, 2004), Baobab (Vertige Graphic, 2005), L'alligator : dis-moi que tu ne veux pas mourir (Casterman, 2007).
Plus d'infos sur son site officiel, http://www.igort.com/.

« Au début pour moi, l'Ukraine était quelque chose d'indistinct, un nuage appartenant au firmament soviétique. Et puis j'ai commencé à la visiter et les noms exotiques que j'entendais chez moi depuis l'enfance, Kiev, Odessa, Poltava, Sébastopol, Leopoli, Yalta, sont devenus des paysages concrets. Je me demandais sincèrement comment était la vie pendant et après le communisme là-bas. » (page 7, planche ci-contre).

Pendant presque deux ans, Igor a voyagé en Ukraine et raconte sous forme d'anecdotes, de petites histoires, ce qu'il a vu, ce qu'il a appris de ses amis Andreï, Micha, Elena, Sacha et sa copine Serioja, et des Ukrainiens qu'il a rencontrés pendant son voyage (et qui ont bien voulu se souvenir et raconter).

[...]
Lien : http://laculturesepartage.ov..
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Plusieurs récits se succèdent, témoignages de vies de misère qui reconstituent l'histoire de l'Ukraine et surtout celle de la grande famine de 1933-1934. Une famine voulue et programmée par Staline. Livre poignant, tout comme le dessin et les couleurs sombres. J'ai découvert en lisant cette bd reportage un pan cruel de l'histoire de l'humanité que je ne connaissais pas. La population est passée de 5,6 millions en 1928 à 149 000 en 1934 ! Un crime contre l'humanité qui mérite d'être connu.
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