Citations sur Crayon noir : Samuel Paty, histoire d'un prof (11)
Finalement, c'est très banal : un professeur qui en questionne un autre, sur sa pratique ou sur le déroulé d'un cours, ça se passe tous les jours.
On se fait un scénario, on pense que le cours prend une certaine direction,mais il arrive qu'il en prenne une autre. Nous sommes en permanence confrontés à l'échec, au succès, et parfois aux deux mélangés.
En même temps, malgré les réactions, Samuel a fiat le même cours le lendemain. Je pense qu'il n'a pas eu la même manière de le présenter, de s'adresser aux élèves.
Quand on est prof, on s'adapte à ce qui se passe.
David, professeur d'histoire-géographie.
On se rend compte que rien n’a été fait. Pourquoi ? Je pense que c’est la culture du « pas de vagues. » je crois aussi qu’il était plus facile de traiter l’affaire exclusivement sous l’angle de l’atteinte à la laïcité et de la discrimination. Une semaine avant l’assassinat de Samuel, le Renseignement territorial et l’Éducation Nationale ont les 3 noms de ceux qui seront plus tard mis en examen pour complicité d’assassinat terroriste. (…) Le contexte national et leur pédigrée sont particulièrement inquiétants. Et ces informations sont largement suffisantes pour éloigner Samuel du collège ou lui accorder une protection.
Témoignage d’un collègue à qui S. Paty avait parlé de son cours sur la liberté d’expression
Finalement, c’est très banal : un professeur qui en questionne un autre sur sa pratique ou sur le déroulé d’un cours, ça se passe tous les jours. On se fait un scénario, on pense que le cours prend une certaine direction mais il arrive qu’il en prenne une autre. Nous sommes en permanence confrontés à l’échec, au succès, et parfois aux 2 mélangés.
En même temps, malgré les réactions, Samuel a fait le même cours le lendemain. Je pense qu’il n’a pas eu la même manière de le présenter, de s’adresser aux élèves.
Quand on est prof, on s’adapte à ce qui se passe.
Le problème avec cet attentat, c’est que Samuel Paty n’a pas été assassiné parce qu’il a montré les caricatures du prophète. Entre parenthèses, cela faisait 4 ans qu’il faisait ce cours. Ce n’est pas ça l’objet. Il a été assassiné parce qu’une jeune fille a menti à son père qui a préféré croire la version de sa fille plutôt que celle de l’institution. Le rôle des réseaux sociaux est central. Samuel a été victime d’une forme de harcèlement très lourde.
En 1888, Jean Jaurès écrit aux instituteurs (rices) : Vous tenez entre vos mains l’intelligence et l’âme des enfants ; vous êtes responsables de la patrie.
Les enfants qui vous sont confiés n’auront pas seulement à écrire, à faire une addition ou une multiplication.
Ils seront citoyens et ils doivent savoir ce qu’est une démocratie libre, quels droits elle leur confère, quels devoirs leur impose la souveraineté de la nation. Enfin, ils seront hommes, et il faut qu’ils aient une idée de l’homme.
Comment formuler une définition de la liberté à la lumière de l’exemple de la liberté de presse …Et poursuivre notre réflexion sur le dilemme de Charlie hebdo ?
La liberté est un droit qui consiste à faire ce qu’on veut en respectant la loi, sans nuire aux autres.
Le référent laïcité a été clair : Mr Paty est fondé à utiliser les caricatures qui sont un matériel comme un autre. Mais selon lui, c’est une erreur d’avoir fait sortir des élèves. Même avec une bonne intention, cela constitue une entorse au principe de laïcité. (…)
Il (le référent laïcité) ne s’attarde pas sur la campagne de dénigrement contre Samuel Paty que mène Brahim Chnina auprès des musulmans.
Paroles d’une mère d’élève
J’ai ressenti l’attentat comme une double peine. On en veut à ces individus qui disent agir au nom de la religion. Qui peut cautionner leurs actions ? Mon mari et moi en avons beaucoup parlé avec nos enfants. Je leur disais : « Ces gens ne sont pas musulmans. Ils sont fous et très méchants. Ils n’ont rien à voir avec nous. Nous, on ne fait pas de mal aux gens, on se comporte bien comme tout citoyen et tout être humain ». J’ai préféré redire tous ces mots-là même si ça coulait de source.
Message sur les réseaux sociaux, avec vidéo, de Brahim Chnina, parent d’élève
Si vous voulez qu’on soit ensemble et qu’on dise « stop ! Touchez pas à nos enfants ! « envoyez-moi un message… ce voyou ne doit plus rester dans l’Education nationale, ne doit plus éduquer des enfants, il doit aller s’éduquer soi-même. Merci de partager au maximum.
Réponse de Abdelhakim Sefrioui, activiste islamiste antisémite
Oui, c’est bien, l’enregistrement il est bien, mais tu devais aussi récupérer les enregistrements des filles, est-ce que ta fille a fait d’autres enregistrements, c’est très important, parce que maintenant il faut absolument que… que la pression soit maximale.
Paroles d’un ancien élève
M. Paty donnait envie d’apprendre. Il soignait ses approches, jetait des ponts entre les différentes matières, montrant l’évolution des idées, les ancrant dans le contexte de l’époque.