Elle est « celle au visage ravagé », Paraiti en maori. Celle que tout le monde connaît. La guérisseuse qui sillonne la Nouvelle-Zélande avec son étalon Ataahua, sa mule Kaihe et son chien de chasse Tiaki. Celle qui risque sa vie pour soigner celle des autres. Nous sommes en 1935. Voilà quarante ans que les guerres foncières entre Maoris et Blancs ( les « Pakekha ») sont terminées. Bien que la médecine moderne soit accessible dans les grandes villes, les Maoris qui n'ont pas l'argent ou qui habitent des zones reculées dépendent toujours de ces guérisseurs itinérants. Fidèle à son calendrier maori, Paraiti prend la route. Elle a soixante-et-un ans. En ville, elle va rencontrer une jeune bourgeoise blanche, Rebecca Vickers, sollicitant ses services... La guérisseuse se retrouve alors fâce à un dilemme. Elle qui a « pour mission de sauver des vies, pas de les supprimer » va devoir faire un choix...
Un court roman ( environ 100 pages) que j'ai apprécié et aux thématiques nombreuses.
↪️ La Femme
Paraiti est une femme forte, indépendante et intègre. Elle est inspirée d'une véritable guérisseuse que l'auteure à rencontré dans son enfance et qui lui a sauvé la vie. Il lui rend ainsi hommage mais rend également hommage aux femmes impliquées dans le processus de guérison et à toutes ces personnes qui ont risqué l'emprisonnement pour soigner.
↪️ La Nouvelle-Zélande
100 pages c'est court et pourtant Witi Ihimera réussi à recréer l'atmosphère de son pays et de l'époque par le biais de divers faits historiques ( prophète Te Kooti, les spoliations foncières et culturelles, les guerres ...), de la Nature à travers le voyage de Paraiti (les Mahoris et la Nature ne font qu'un). Mais également de la culture avec les guérisseurs, les croyances, la pharmacopée et l'emploi de mots en maori (notes bas de page et glossaire )
↪️ le racisme
Le personnage de Rebecca Vickers,au combien détestable, soulève une problématique raciale de l'époque et bien au-delà. Je ne vous en dis pas plus juste que l'auteur s'est inspiré de l'actrice Merle Oberon pour cette dernière.
Pour info , ce roman a reçu le prix littéraire « Nga Kupu Ora – Aotearoa Maori Book Awards » et a été adapté au cinéma en 2013 par Dana Rothberg sous le titre « White Lies » (« Tuakiri Huna » en maori). La couverture est d'ailleurs une image du film 😉. Pour sa commercialisation en France, la couverture est différente!
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