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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Mise en avant dans plusieurs publications professionnelles, cette BD signée Juliette Ihler (au scénario) et Singeon (aux illustrations) semblait très attendue et a priori plutôt très appréciée. Je n'ai donc pas hésité à la sélectionner lorsque je l'ai vue proposée dans une des dernières opérations Masse Critique de Babelio.

A travers la petite histoire de 4 amies : une aubergiste, une guérisseuse, une diseuse de bonne aventure et une paysanne, cette bande-dessinée donne à voir l'évolution des mentalités dans la grande Histoire : l'extrémisme religieux, la perte de libertés, la volonté de contrôler la médecine et le corps des femmes (entre autres)…
La délation des voisins et proches entrainait alors l'exécution quasi systématique des soi-disant coupables (grâce à des méthodes barbares). Ce sont ainsi des (centaines de) milliers de femmes qui sont mortes car jugées trop belles, trop laides, trop indépendantes, trop libres de leurs mouvements, trop ferventes croyantes ou au contraire pas assez présentes sur les bancs de l'église…
Un génocide organisé et appuyé par un traité devenu tristement célèbre (imprimé en milliers d'exemplaires) : le Malleus Maleficarum (Marteau des sorcières).

Je m'attendais à un titre destiné aux adolescents donc plutôt très abordable et ludique (même si la thématique ne se prête définitivement pas aux grands éclats de rire) mais j'y ai finalement trouvé beaucoup d'informations et énormément de référence ce qui peut rendre la lecture assez dense.
Ce n'est à mon avis, pas l'ouvrage le plus simple si vous souhaitez vous initier à cette thématique de la sorcière, figure féministe aujourd'hui revenue sur le devant de la scène. En revanche, pour qui est déjà un minimum renseigné sur le sujet, vous trouverez une mise en scène visuelle loin d'être inintéressante et peut-être quelques éléments nouveaux.
J'ai pour ma part aimé le lien fait entre l'apparition de la figure de la sorcière (et la chasse inquisitrice qui va avec) et la montée du capitalisme à l'arrivée de la Renaissance. Parce que oui, il n'est pas inutile de rappeler que le concept même de “sorcière” était absent du Moyen Age, période pendant laquelle les femmes étaient globalement plus libres et indépendantes qu'on a voulu nous le faire croire. Qui ça “on” ? Les hommes des Temps Modernes (la Renaissance) évidemment ! Ces gens qui ont remis l'Antiquité au goût du jour et surtout, qui ont placé l'être humain (surtout le masculin) au centre (ou plutôt au sommet !) de tout.

Ce choix de format BD a des avantages car rend les choses très visuelles et donc peut-être plus accessibles. Malgré tout, il a aussi ses inconvénients, notamment des raccourcis qui rendent le propos parfois brouillon et donc pas forcément très abordable !
On se place ici entre la bande-dessinée de fiction et l'essai documentaire : les vies de ces 4 femmes ont été inventées et suivent un fil narratif qui permettent au fil des pages, d'exposer des thèses relatives aux sciences humaines. C'est donc un entre-deux parfois un peu bancal.

A noter des dessins (et des couleurs !) assez particuliers qui ne convaincront sans doute pas tout le monde. Je n'ai pas été sensible aux traits des visages par exemple mais j'ai aimé le mouvement présent dans certaines illustrations, notamment lorsque l'artiste délaisse les vignettes pour un format plus libre et plus grand ; ces pleines pages sont, à mon avis, plus percutantes.

Sorcières, disent-ils ! ne me semble pas être un titre qui révolutionne le sujet ou que je conseillerais aux lecteurs novices qui souhaitent en savoir plus sur cette figure féministe de la sorcière et sur l'histoire qui l'accompagne. C'est malgré tout un livre illustré qui a sa place dans la vulgarisation de la thématique, notamment grâce à son format, entre la BD et l'essai documentaire. Cet entre-deux n'est pas parfait mais accroche l'oeil et peut donner envie d'aller fouiller dans les nombreuses références citées. Intéressant donc mais pas si simple que ça !
Lien : https://bazardelalitterature..
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Cette BD se situe entre la fiction, et le documentaire : à travers un dessin agréable, et l'histoire de plusieurs personnages fictifs, il s'agit de parler de la très réelle chasse aux sorcières, qui a fait un nombre de victimes difficile à évaluer - mais monstrueusement élevé, comme tout génocide.
On reprend "les bases" des sorcières ici, à savoir que les femmes accusées de sorcellerie étaient souvent trop libres. C'est illustré à travers les personnages de l'histoire, et également re-précisé plusieurs fois, au cas où on n'aurait pas compris.
Dans l'ensemble, je n'ai pas appris grand chose, et je n'ai pas toujours trouvé la construction très clair. Sans passer un mauvais moment, je n'ai pas été emballée pour autant. En revanche, j'ai été interpellé par la mise en contexte, et la théorie véhiculé par cette BD, qui conclu que l'avènement du Capitalisme (qui se situerai donc à la fin du Moyen-Age, avec la disparition du féodalisme) a mené à la chasse aux sorcières - et, en d'autres termes, à l'asservissement des femmes. La théorie n'est pas inintéressante, mais je reste assez peu convaincue pour autant. Cela me donne toutefois envie de me plonger dans les ouvrages cités en bibliographie, et de creuser un peu plus ce sujet !
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J'ai vu ce livre comme une adaptation romancée en bande dessinée de l'ouvrage référence de Mona Chollet. A travers 5 personnages féminins fictifs, les auteurs exposent les mécanismes de la chasse aux sorcières et les nombreuses raisons pour lesquelles les femmes étaient condamnées. Et massacrées.

La scénariste précise ses sources tout au long des planches, ce qui est étonnant pour une BD mais extrêmement intéressant. Elle retranscrit également mot pour mot des passages du Malleus Maleficarum, cet ouvrage immonde qui a servi de référence pour légitimer les accusations de sorcellerie (et que certains comparent à Mein kampf).

La scénariste met également en parallèle la chasse aux sorcières et la montée du capitalisme et de la bourgeoisie. Il ne me semble pas que Mona Chollet s'attarde sur ce point, que j'ai trouvé particulièrement pertinent.

Seul point négatif que je soulignerai, c'est la police d'écriture utilisée que j'ai parfois eu des difficultés à déchiffrer.

Une lecture passionnante mais qui énerve profondément, face à ce drame humain ignoré et méprisé de l'Histoire. Après tout, ce n'était que des femmes...
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Je remercie Masse Critique et les éditions Octopus pour l'envoi de cette BD très sympathique.
Le titre résume tout à fait la situation des femmes au Moyen-Age dès lors qu'elles étaient émancipées, non mariées et qu'elles travaillaient, elles devenaient aux yeux des nobles et de l'Eglise des sorcières avilies par le diable.
La BD fait ressortir au travers de 4 villageoises ce massacre de plus de 100 000 femmes au nom de la sorcellerie, sans possibilité de se défendre, ni d'avoir un jugement impartial.
Alors certes on sourit lorsqu'on parle de sorcières car on pense à la magie, au balai et aux sorcières des contes mais la BD montre du doigt les sujets sous-jacents avec quelques phrases qui montrent bien l'absurdité des croyances de l'époque.
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Voilà quelques temps que les ouvrages sur les sorcières fleurissent les rayons des librairies et des médiathèques, avec pour objectif de réhabiliter des victimes oubliées de ce qui fut l'un des plus grands crimes de masse de l'Histoire. Cette BD documentaire propose une approche originale, à la fois pédagogique et romancée, de cette période. A travers l'histoire de cinq amis•es, elle raconte tout d'abord l'arrivée des idées inquisitrices, à la fin du Moyen-Age, et analyse comment celles-ci ont servi à implanter de nouveaux modes de fonctionnement économiques et sociétaux. La médecine par les plantes tout comme les techniques de forgeronnes ou encore les « dons de voyance » utilisés pour encourager les personnes et parfois les foules, sont peu à peu décrédibilisés et interdits aux femmes. Peu à peu, celles-ci perdent donc leur autonomie et leur place dans la société, elles sont reléguées à la sphère domestique sous peine de condamnation pour sorcellerie. Les croyances populaires sont elles aussi effacées pour laisser plus de place à la religion chrétienne.
La BD souligne également avec justesse que c'est toute une culture qui s'effondre et laisse place à la naissance du capitalisme. Ainsi, les terres sont exploitées pour le profit et non plus uniquement pour subvenir aux besoins des populations, on s'éloigne aussi peu à peu de la nature, etc.

Documentée, avec des sources aisément identifiables grâce au pictogramme en forme de lune et au chat pourvoyeur d'explications, cette BD offre un bon complément aux autres ouvrages parus sur le sujet, et permet aussi de mieux comprendre le retour de la figure des sorcières au sein des pensées féministes de ces dernières années.
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