Chacun des cadavres qu'elle a dû observer depuis qu'elle est sur le terrain l'a bouleversée, et aussi fascinée, à sa manière. Peut-être parce qu'elle trouve une forme de voyeurisme et d'indécence dans cette scrutation du résultat toujours obscène de ces rencontres avec la mort, quelles qu'en soient les modalités.
Lorsqu’ils se sont rencontrés, elle était très jeune. Il lui a fait porter un loup noir, il l’a appelée Eva, il lui a appris à jouer avec le feu. Il était le maître de ses émotions, de sa volonté, de sa souffrance. Il l’a perdue. Où qu’elle soit, où qu’elle se cache, il lui manque, il en est persuadé. Il ne cesse de la chercher, son zippo à la main, qu’elle reconnaîtra entre mille.