"Nous n'étions pas des enfants mais des courroies de transmission, des maillons de la grande chaîne des " générations " .
Les haleines avinées des hommes nous criaient des mots incompréhensibles, bâclés , mal articulés , leur chemise cintrée auréolée de sueur.Les femmes montraient leurs jambes rougies par les coups de soleil sous des jupes courtes à fleurs, leur maquillage dégoulinant, leur bouche pleine de couronnes et de dents cariées ........"
Habitue-toi à perdre avant de gagner quoi que ce soit.
Quel était le sens du profond ennui que je ressentais en ce moment, cette lassitude qui me faisait sentir absolument inutile sur Terre ?
Une fois de l'autre côté, remonter la botte depuis la Calabre était comme voir ma mère dérouler des collants sur ses jambes, quelque chose qui s'habillerait au lieu de se donner. Une soustraction aux possibles.
Je ne pensais qu'à me sortir de là, à fuir le ridicule et à me cacher, ignorant qu'on porte l'humiliation avec soi bien après qu'on se soit mis à l'abri du regard des autres, qu'on la garde comme une petite cicatrice qui démange et se réveille parfois. Mais c'st elle aussi qui vous endurcit et vous rend tenace, c'est elle qui vous permet d'encaisser de ne pas fléchir, de refuser de mettre genou à terre. Ensuite, c'st un subtil équilibr à trouver entre la haine et l'ironie. p96
Si j'y repense, un des aspects désagréables de l'enfance est de ne pas pouvoir être seul quand on le souhaite, c'est à dire la plupart du temps. p 67
- Habitue-toi à perdre avant de gagner quoi que ce soit. (p55)