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Critique de bgbg


Dernière nuit à Twisted River, par John Irving. On se noie beaucoup dans les méandres de la Twisted River, un jeune bûcheron, et la femme de Dominic Baciagalupo, également amante de Ketchum, et mère de Daniel, deux ans au moment du drame. On est dans le New Hampshire, dans le Nord-Est des États-Unis, dans un camp de travailleurs du bois, convoyeurs de troncs d'arbre, bûcherons, draveurs, scieurs, etc. Dominic, dit le Cuistot, tient la cantine. Jane, une Indienne, est son amante, également en ménage avec un shérif adjoint brutal, dit le Cow Boy. Jane est accidentellement tuée par Daniel, douze ans alors, qui la prend pour un ours chevauchant son père. le Cuistot organise une mise en scène pour faire croire que l'assassin est le Cow Boy qui aurait tué sa maîtresse dans un accès d'ivresse. Puis il quitte le camp avec son fils.
Le roman décrit alors la fuite désespérée de Dominic avec son fils, à Boston, dans l'Iowa, dans le Vermont, puis à Toronto (Canada), ainsi que leurs changements de noms. Ils ont un «indicateur» resté au camp, en la personne de Ketchum, personnage invraisemblable mais romanesque, intéressant, car mêlant la «rustrerie» d'un illettré (qui apprendra tout de même à lire) à une sorte de philosophie progressiste et de bon sens, de conscience morale, de prescience de ce qui adviendra. Mais, plus que tout, le père et son fils craignent la vengeance du Cow Boy.
Pendant ce temps qui s'écoule de 1954 à 2005, ils font beaucoup de rencontres, à chaque fois à l'origine de romans dans le roman, Daniel grandit, devient un écrivain célèbre, a un fils qu'il perd accidentellement quand il a 22 ans, et se pose des questions de romanciers (« Quelle est la meilleure première phrase pour ce roman ? » égrenant dix ou quinze incipit au lecteur éberlué devant la difficulté du métier. On ne dit pas tout, réservant les moments drôles ou dramatiques, et notamment l'épilogue, à la curiosité du lecteur. Celui-ci, s'il est un fan d'Irving retrouvera plusieurs des thèmes récurrents dans ses romans (source partielle Wikipédia) : les ours, les parents isolés, le New Hampshire, les sections de membres coupés, les femmes adultes initiatrices pour les adolescents, les morts accidentelles, les angoisses paternelles, et j'ajouterais les chiens pétomanes.
On aura compris, je n'ai pas adhéré au déroulement de ce roman et à l'écriture de John Irving, comme j'aurais dû. Irving a certes du talent pour imaginer une intrigue et des personnages, il a du souffle pour étirer son histoire sur plus de cinquante ans, mais il se répète, se disperse, exploite toutes les pistes, développe des anecdotes sans utilité, s'attarde sur des personnages même pas secondaires, et le résultat est que, même si on est pris par le déroulement de l'intrigue, on s'ennuie aussi ou on s'agace. Presque sept cents pages qui aurait gagné en nervosité et en efficacité à être réduites de moitié. Je n'ai pas «suivi» John Irving au long de sa carrière, je en étais encore au charme distillé par le monde selon Garp et l'Hôtel New hampshire, charme que je ne retrouve pas dans cet opus.
Ayant lu et entendu John Irving au cours d'interview dans la presse ou à la télé, je l'ai trouvé plutôt intéressant, et ce roman, encensé par la critique, n'est sûrement pas un mauvais roman. Je m'en rendrais peut-être compte avec le temps.
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