Citations sur La jeunesse d'Adrien Zograffi, tome 4 : Le pêcheur d'épon.. (32)
On souffre, naturellement. Tout est souffrance dans l’homme sentimental, et là est la beauté !
Le cerveau ne nous a pas été donné pour expliquer l’inexplicable, mais tout juste pour ne pas buter contre les arbres.
Les choses humaines ont, toutes, une fin.
L’être humain, et même l’animal, est sociable, et rien n’est plus pénible que de lui enlever la société, surtout quand il y tient par de trop profondes racines.
La liberté, la vraie, c’est l’harmonie. L’évolution sans heurts. Elle ne se trouve que dans le mouvement des astres, où dort le commandement suprême, le commandement sans défaut et sans défaillance.
L’esclave, c’est la bête, matière destinée dès le commencement du monde à être commandée, matière basse, matière sans qualité, soumise avant tout à la bassesse. Elle est, par rapport à l’homme libre, ce que le sable est par rapport à la terre fertile.
L’existence, c’est la trace, la preuve que tu as une âme ; l’homme qui ne peut pas faire cette preuve n’est qu’un animal.
Les millionnaires ne pleurent pas, sauf peut-être pour leur bourse.
Les vagabonds, qu’ils soient des hommes supérieurs ou des imbéciles, sont tous frères par ce côté identique de leur tempérament.
Il est féroce, le souvenir de la faim prolongée pendant des semaines et même des mois, lorsqu’un morceau de pain vous semble un événement. Le manque de toit et la vermine, qui font cortège à la faim, sont un cauchemar aussi impitoyable. Et à moins d’être une brute qu’aucun animal ne saurait égaler, l’homme qui a connu cette dégradation-là en contracte une peur mortelle et fait de son mieux pour éloigner le retour d’une telle existence.