Citations sur La jeunesse d'Adrien Zograffi, tome 4 : Le pêcheur d'épon.. (32)
On ne se donne pas à un homme avec la facilité qu’on se donne à une femme.
Le charme est en nous, entretenu par l’Amour. Hors de nous : la grande Indifférence !
On peut aimer n’importe quelle belle, comme on mange n’importe quel plat mangeable, mais pour adorer un ami il faut qu’il soit porteur du sublime altruisme, comme l’est le soleil pour certaines fleurs qui attendent la pointe du jour pour s’épanouir.
Ce n’est pas en maudissant qu’il faut se résigner : on ne maudit pas la lumière quand on devient aveugle, mais on vit de son souvenir.
Comme le joueur enragé qui malgré les échecs subis et les fermes promesses de ne plus retourner au jeu, y retourne cependant et joue avec rage.
Les deuils les plus grands ne sont pas ceux pour lesquels on se presse d’afficher un brassard et les douleurs les plus meurtrières ne sont pas celles que l’on sent du premier coup. Dans le calme tu souffriras encore, mais tu sauras que cette souffrance est de celles qu’il faut taire, car les hommes ne sont sensibles et ne prêtent secours qu’aux détresses qui leur sont communes.
Ainsi cent fois tu prendras une hirondelle pour le printemps et tu connaîtras le ridicule de la passion !
On perd une amitié comme on perd une maîtresse, tout en aimant…
Plier sous le désir de ce qu’on vous refuse, gémir sous le poids d’une charmante nostalgie, sentir tout son être envahi et transporté par une douce réminiscence au point de voir l’outil tomber de la main, voilà ce que j’appelle « avoir le cafard » !…
Et si l’amitié est belle quand on la possède, elle l’est davantage quand elle vous fuit : le soleil ne se fait mieux valoir que sous un ciel couvert.