Citations sur La jeunesse d'Adrien Zograffi, tome 4 : Le pêcheur d'épon.. (32)
Le monde se partage en trois catégories, pas davantage : il y a des gens qui savent, d’eux-mêmes, qu’avec un couteau qui sent l’oignon, on ne doit pas couper du pain ; il y en a d’autres qui n’y pensent pas, mais qui l’apprennent en le voyant faire ; il y a ceux qui ne le savent pas, qui ne l’apprennent pas en le voyant faire, et qui continuent à manger ou à sentir du pain puant l’oignon. S’il y avait une justice sur la terre, de tous ces gens, les premiers devraient donner des ordres, les seconds les faire exécuter ; et les derniers obéir. Ainsi, le monde pourrait approcher de sa perfection, ce qui est loin d’être, car la vie n’a pas de bon sens.
Il est féroce, le souvenir de la faim prolongée pendant des semaines et même des mois, lorsqu’un morceau de pain vous semble un événement. Le manque de toit et la vermine, qui font cortège à la faim, sont un cauchemar aussi impitoyable. Et à moins d’être une brute qu’aucun animal ne saurait égaler, l’homme qui a connu cette dégradation-là en contracte une peur mortelle et fait de son mieux pour éloigner le retour d’une telle existence.
On perd une amitié comme on perd une maîtresse, tout en aimant…
Les choses humaines ont, toutes, une fin.
La liberté, la vraie, c’est l’harmonie. L’évolution sans heurts. Elle ne se trouve que dans le mouvement des astres, où dort le commandement suprême, le commandement sans défaut et sans défaillance.
Le destin n’est rien d’autre que notre propre cœur. On ne devient que ce qu’on est.
Les grands fleuves sont comme les grandes âmes : leur fond est à jamais instable. C’est ce qui passionne les vrais navigateurs, car rien n’est plus triste qu’un chemin sûr, pour celui qui comprend la vie.
On ne se donne pas à un homme avec la facilité qu’on se donne à une femme.
Le charme est en nous, entretenu par l’Amour. Hors de nous : la grande Indifférence !
On peut aimer n’importe quelle belle, comme on mange n’importe quel plat mangeable, mais pour adorer un ami il faut qu’il soit porteur du sublime altruisme, comme l’est le soleil pour certaines fleurs qui attendent la pointe du jour pour s’épanouir.