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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cette histoire débute en janvier 1944, dans le camp familial de Theresienstadt, installé dans la section BIIb d'Auschwitz-Birkenau. C'est là que sont parqués les Juifs qui vivaient auparavant dans le ghetto de Terezín, en Tchécoslovaquie. C'est là que vivent actuellement Dita, 14 ans, et ses parents. Dita est une adolescente comme les autres, avec ses rêves et ses espoirs. Tout le monde est en danger dans le camp de concentration d'Auschwitz, évidemment, mais Dita risque encore un peu plus sa peau. Il y a, au sein du bloc 31 (le bloc des enfants), une école clandestine organisée par un jeune homme courageux, Fredy Hirsch. Fredy a réussi à récolter et cacher huit livres, objets strictement interdits à Auschwitz. Et c'est Dita qui est chargée d'en prendre soin, de les distribuer aux professeurs durant la journée, puis de les rassembler et les planquer à la fin des cours.

Dita, Fredy et bien d'autres personnages du livre ont réellement existé. L'auteur s'est beaucoup documenté sur le sujet et s'est lié d'amitié avec Dita Kraus. Bien que romancée, cette histoire est proche de la réalité. Cela se sent dans les détails, le lecteur n'est pas épargné et ressent, à plusieurs reprises, toute l'horreur du nazisme. C'est dur, c'est bouleversant, c'est émouvant. C'est aussi très instructif : je n'étais pas au courant de l'existence de ce camp familial, censé montrer au reste du monde une image édulcorée d'Auschwitz.

Avec la famille de Dita et ses nombreux déménagements, on observe de près les mécanismes de la guerre : les Juifs ne sont pas passés de la normalité au camp d'extermination d'un coup, la transition fut bien plus sournoise, les forçant à faire de plus en plus de concessions jusqu'à ne plus être considérés comme des êtres humains. Au fil du roman, on se dit que la situation ne peut pas être pire, et pourtant...

J'ai apprécié les notes de l'auteur à la fin du roman, il y explique ses rencontres avec Dita et ce que sont devenues certaines personnes, bonnes ou mauvaises, qui apparaissent dans ce livre.

Je conseille "La bibliothécaire d'Auschwitz" à celles et ceux qui préfèrent les histoires inspirées de vrais témoignages, aux lecteurs courageux qui osent affronter la réalité. Ce roman plaira également aux amateurs du genre historique, toutes les facettes de l'âme humaine y sont représentées.
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Depuis sa sortie en poche (en 2021 alors que le livre original en espagnol est sorti en 2012), j'étais tentée par la lecture de ce livre dont je lisais des critiques dithyrambiques. Et puis, je suis tombée sur la publicité de l'autobiographie de Dita Kraus (parue en 2020 pour le titre original et en 2021 pour l'édition française en poche), la bibliothécaire d'Auschwitz dont il est question dans ce roman et j'ai fait le choix de commencer par l'autobiographie avant de lire le roman. Grand mal m'en a pris car, du coup, je n'arrêtais pas de comparer et j'avais le sentiment que le propos de l'auteur (Antonio J. Iturbe) était trop romancé (donc au final entâché d'un manque de crédibilité quand à la réalité des faits) mais aussi que la figure de son personnage principal, ici Dita, était par trop héroïque (et ne correspondait pas de fait à la personnalité plus atténuée que j'avais ressentie à la lecture de son autobiographie).
Bref, si j'ai un conseil à donner, c'est de commencer par le roman pour s'en imprégner totalement et ressentir pleinement ce qu'il y a à ressentir, puis de continuer avec l'autobiographie (dont on verra d'ailleurs qu'il existe très peu de pages relatant le rôle de Dita au sein de la bibliothèque, d'où une réelle frustration).
Il n'en reste pas moins que cette histoire de bibliothèque cachée dans le bloc 31 du "camp des familles" de Birkenau est réelle et confirmée tant par la principale intéressée que par quelques survivants qui ont écrit à ce sujet. Pendant plusieurs années, des centaines d'enfants ont pu y recevoir quelque instruction mais surtout s'ouvrir à des activités ludiques leur permettant de s'évader d'une réalité insupportable. La façon dont les quelques livres disponibles sont protégés est remarquable ainsi que le rôle déterminant des adultes qui en tant que "livres vivants" racontaient aux enfants les histoires qu'ils connaissaient et dont ils gardaient la mémoire vive.
Il n'en reste pas moins que les conditions de survie des détenus de ce camp et les événements qui y sont relatés sont réels et étayés par de nombreux témoignages... Au bémol près que ce "camp des familles" était le moins pire des camps d'Auschwitz puisque devant servir de "vitrine" pour la propagande et pour leurrer les associations caritatives, telle la Croix Rouge internationale sur la réalité de ce qui se passait dans les camps de concentration.
Le dernier tiers de l'ouvrage est particulièrement intéressant. Il montre la débâcle des Allemands et les conditions dans lesquelles les détenus ont été soit exterminés, soit trimbalés d'un camp à l'autre jusqu'à leur libération.
Et puis, les dernières pages se terminent sur l'évocation du devenir de certains personnages-clés du récit (tant du côté allemand que du côté des déportés) ainsi que les contacts qui, depuis 10 ans, se sont établis entre l'auteur et Dita Kraus, toujours vivante.
Et, enfin, j'ai eu la surprise de lire, en fin d'ouvrage, que mon ressenti était finalement le bon puisque l'auteur écrit cela en dernière page :
"Dita se fâche car, sous ma plume, son personnage apparaît comme une héroïne. Pour moi, les héros ne sont pas les individus baraqués des films. Ce sont ceux qui tombent et se relèvent, ceux qui, après être tombés cent fois, continuent d'aller de l'avant une fois. Elle est la plus grande héroïne que j'ai connue."
Et c'est clair que de la savoir encore alerte à plus de quatre-vingt dix ans et oeuvrant toujours pour la transmission de la mémoire, après tout ce qu'elle a vécu, on ne peut que lui tirer notre chapeau.



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Un livre inspiré fortement de la réalité (ne pas oublier de lire la postface). La futilité ce certaines actions, de certains attachement, de certains signes culturels, au final, sont tout sauf futiles, ils sont l'essence même de l'humanité. Tout comme l'est ce brave soldat Svejk.
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La bibliothécaire d'Auschwitz - Antonio Iturbe

Première lecture de mes vacances, ce roman espagnol, paru originalement en 2012, nous plonge dans le camp d'Auschwitz, sur les pas de Dita. Dita est une jeune fille juive et a été deportée avec ses parents de camp en camp. de Terezin, elle arrive à Auschwitz où le bloc 31 sert d'école clandestine. Ce bloc est toléré par les geôliers allemands car il permet aux parents de travailler pendant que leurs enfants sont gardés. Il permet aussi et surtout de préparer une visite éventuelle de la Croix Rouge qui pourrait ainsi vérifier le traitement tout à fait « correct » des prisonniers du camp. Dita est la bibliothécaire chargée de cacher, de réparer, de donner aux professeurs les 8 livres qui ont atterri par chance ici. Elle devra tout faire pour mener à bien cette mission, échapper à Mengele par exemple, aux kapos, à la maladie et à la folie.
Le sujet est bien entendu extrêmement poignant et j'ai aimé suivre cette jeune héroïne dans son parcours. Il est impossible de décrire ici en quelques lignes les conditions de vie des déportés et la nausée qui ne vous quitte pas à la lecture. Il est des moments de grâce néanmoins lorsque Dita s'évade grâce à l'atlas ou permet à une classe entière de rire franchement à la lecture des «Aventures du brave soldat Švejk » de l'écrivain tchèque Jaroslav Hašek (je ne dévoile pas les autres livres ici, je vous laisse le découvrir).
J'ai malgré tout été un peu déçue par l'écriture et par la construction du livre. Je recommande tout de même, ne serait-ce que pour la découverte de cette histoire, tellement incroyable qu'elle est vraie.
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C'est vrai qu'il est beau, ce livre ! Dita, jeune fille de quatorze ans, est déportée au camp de Terezin avant de l'être à Auschwitz pour finir à Bergen-Belsen où elle est sauvée de justesse. A Auschwitz, elle a été bibliothécaire au camp des enfants. Ce qui m'a frappée dans ce livre c'st la qualité des portraits faits. Dita mais aussi le courageux Freddy Hirsch, Rudi Rosenberg et David Schmulewski et Petr Ginz mais aussi toute une foule de prisonniers dont la mère de Dita et bien sûr les bourreaux, parmi lesquels Mengele. Ce qui m'a frappée aussi c'est la dignité du personnage principal, son amour pour les pauvres livres dont elle a la charge et la force de son témoignage final, puisqu'elle est restée debout.
Bravo à Antonio G. Iturbe pour ce beau livre qui donne espoir malgré l'horreur des situations évoquées. Une belle entreprise !
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On ne se lance pas au hasard dans une telle lecture et pourtant, elle reste un devoir de mémoire, pour ne jamais oublier que nous avons pu en arriver là. Car cette étoile jaune, ce triangle rose, ces marquage infernaux, auraient pu être épinglés à notre veste.

Un livre fort, sensible, juste, intense, de l'espoir, de l'égoïsme, de la solidarité, de l'amour, de l'amitié, de la haine… bref splendide! Les descriptions sont excellentes, on a l'impression d'être avec Dira et sa famille, au milieu de l'horreur, l'être humain se révèle dans le pire comme dans le meilleur. Les personnages sont tous très attachants. Dita est une survivante à tous les points de vue. L'histoire est rythmée par les différentes problématiques exposées dans ce livre qui est très bien documenté. On ne ressort pas indemne de cette lecture.

Un témoignage poignant qui prend aux tripes. Il nous rappelle la puissance des livres. La lecture nous fait voyager, nous invite à la réflexion... Un pouvoir qui ne connaît pas de limite, car même si le livre dans sa forme physique disparaît, il y a toujours quelqu'un qui pourra raconter son histoire et la transmettre à d'autres personnes…

A lire, impérativement les notes de l'auteur... encore plus bouleversantes que le reste !

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En règle générale je n'aime pas trop les "romans" sur le thème des camps de concentration. mais la bibliotécaire d'Auschwitz est un roman inspiré de faits réels très poignant et très bien écrit. Il est très facile de s'immerger dans l'histoire et de se rendre compte de la terrible ambiance qui s'y trouvait. On y retrouve plusieurs personnes et plusieurs destins ainsi que la reconstruction des individus après l'expérience des camps.
Je peux cependant reprocher à se livre le fait qu'il traine parfois en longueur, il m'arrivait d'être perdu dans la narration. Toutefois cela semble nécessaire, montrant tous les aspects de la vie dans les camps d'extermination.
La question de la lecture et de la connaissance en règle générale comme échapatoire à l'horreur était très intéressante, car, comme im l'est indiqué à la fin du livre, le rôle d'une bilbiotécaire ne semble de prime abord pas un grand acte de résistance ou de bravoure, ne permettant pas de satisfaire des besoins vitaux. C'est pour cela que j'ai trouvé ce récit intéressant, car il traite avec intimité le sujet et ramène le quotidien des déportés, avec parfois, leurs petites joies infimes mais surtout l'horreur total de leur vécu.
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Dita a 14 ans . Elle devient la bibliothécaire d'Auschwitz chargée de protéger les livres interdits qui vont nourrir l'imaginaire des enfants dans cet enfer sur terre et faire en sorte de préserver l'humanité au coeur de l'inhumain. Même si la vérité sur toutes les horreurs qui se sont produites au coeur des camps durant la seconde guerre mondiale se transmet aujourd'hui, elle dépasse encore notre capacité à l'imaginer .
j'ai lu ce livre au cours d'une lecture commune. certains d'entre nous ont lâché ce roman qui n'a pas su les emporter. si effectivement par moment je lui ai trouvé quelques longueurs je suis contente d'avoir poussé ma lecture jusqu'au bout. Plus qu'un roman ce livre fait partie des témoignages à transmettre aux générations futures. Il nous parle de bien et de mal, de petites joies et de plaisir simples , de bonheur enfantin.Il nous ramène à l'essentiel, redonnant le pouvoir à chacun d'entre nous, celui de transmettre l'espoir d'un jour de plus, d'un soupir , d'un sourire supplémentaire sur le visage d'un enfant. il remet l'éducation , la culture la vérité au coeur de la vie et redéfinit l'être humain avec beaucoup de talent et de simplicité.
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Ce roman a tout d'une dystopie mais c'est tristement l'Histoire, la vraie. Alors oui, ce n'est pas le premier roman du genre mais il n'en reste pas moins intéressant. Surtout que d'une certaine façon, ces horreurs de sont pas terminées : pensez aux ouïghours traités comme des esclaves en Chine dans l'indifférence générale pendant trop longtemps…

De nombreux personnages ont réellement existé comme Dita, Fredy ou encore l'abjecte DR Mengele : ça donne froid dans le dos. Cette gamine était une adulte bien avant l'heure. Elle nous donne une belle leçon de vie. Fredy, à peine un homme si je puis dire, offre aussi une sacrée leçon de courage. Son destin tragique me brise le coeur.

~ Ne jamais oublier ~

Ce n'est pas un roman avec de l'action alors certain.es y trouveront possiblement des longueurs. J'ai apprécié cette lecture qui m'a collé de drôles de frissons.

Le pouvoir des livres est incontestable, ce roman en est la preuve !
Lien : https://lireoudormir.wordpre..
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L'histoire réelle de Dita, bibliothécaire à Auschwitz, racontée à partir de son témoignage. Difficile d'émettre un avis, une critique sur une telle histoire, un tel récit.
Même si on a lu de nombreux livres sur les camps de concentration et les horreurs faites aux juifs, on ne peut qu'être touchés par ce livre et le courage de Dita. Cette dernière est toujours vivante aujourd'hui et le témoignage d'Antonio G. Iturbe sur ses échanges amicaux avec elle, complète ce roman qui nous montre une nouvelle fois la face sombre d'un parti qui se sentait tout-puissant et qui était effrayant.
Ne pas oublier, jamais.
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