Au matin du 28 septembre 1892, tous les trottoirs des Grands Boulevards jusqu'à la place de la République sont couverts d'une banderole Le Journal collée pendant la nuit. À dix heures du matin 200 000 exemplaires du premier numéro de ce nouveau quotidien sont vendus. Le Journal a été fondé par un journaliste nantais brasseur d'affaires, Fernand Xau, qui ne tarde pas à racheter le Gil Blas et Le Soleil. Il inaugure un régime de contrats très lucratifs, qui attire les plus célèbres écrivains de l'époque, de toutes tendances politiques, entre autres : Émile Zola, François Coppée, Octave Mirbeau, Jean Lorrain, Guy de Maupassant, Henri Becque, Maurice Barrès, Léon Daudet, Edmond Rostand, Jean Richepin, Séverine… « La plus grande famille des gens de lettres qu'un quotidien réunira jamais
Victor se détourna afin d'esquiver la liqueur jaunâtre qu'un camelot campé rue de Bretagne secouait sous son nez, et aborda le marché des Enfants-Rouges, dont l'entrée, s'encastrait entre une boucherie et une charcuterie.
Vous savez aussi bien que moi que la plupart des gens dits normaux sont d'une façon ou d'une autre psychiquement malades.
Il n'y a pas encore ici d'agressions physiques et de décrets discriminatoires, mais tout peut arriver.Depuis l'aube des temps les peuples ont eu besoin de boucs émissaires pour exorciser leurs propres démons.
Il a les mains tellement baladeuses qu'un de ces quatre elles vont faire sécession !
Rappelez-vous qu'il n'est rien de constant si ce n'est le changement.
Penchées les unes vers les autres, les façades festonnées de lessives se confiaient leurs secrets.
Elle déchiffra :
Karl Marx
1818-1883
-Le fils d'un avocat converti au protestantisme, parce qu'il ne faisait pas bon être juif dans la Prusse de Frédéric-Guillaume III.
-Un de vos amis ? demanda-t-elle, en étouffant un rire.
-Non, un ami de la classe ouvrière.Le pavé qu'il a lancé dans la mare n'a pas fini de faire des ronds.Il m'est surtout sympathique pour ses réponses à un questionnaire soumis par ses filles :
-Votre devise préférée ?
-Doute de tout.
-Votre occupation préférée ?
-Bouquiner.
-Il faudra bien un jour trouver une solution à ces embouteillages.En attendant d'être doté du métropolitain dont on nous rabat les oreilles depuis vingt ans, Paris pourrait utiliser les tubes pneumatiques.
-Ceux affectés à la délivrance des télégrammes ?
Vous plaisantez, mon cher !
-Non.Je suis un homme de progrès.J'ai lu récemment qu'une société de Hambourg prévoit de se relier à Richen grâce à ce système appliqué à des voyageurs.Deux kilomètres à la minute, cela laisse songeur.
- Il me prend pour qui ce pékin ? marmonna Joseph. un meuble ? Ah ! Ils verront tous, le jour où j'égalerai le succès d’Émile Gaboriau !