Angoisse d’une seule fin
DANS LE MIROIR DE MA SALLE DE BAIN…
Extrait 2
Brusquement, le visage disparut et le miroir,
ayant perdu sa raison d’être, ne refléta plus que le pan de
mur, lisse et blanc, qui lui faisait face.
Page de verre et page de pierre, dialoguant entre
elles, solitaires et complices.
Le livre n’a point d’origine.
Jeune est le monde au regard de l’éternité et si
vieux au regard de l’instant.
« Les mots de l'amitié précèdent, toujours, l'amitié comme si celle-ci, pour se manifester, attendait d'être annoncée. » (p. 29)
« Il s'aperçut, en vieillissant, qu'une question, pour lui, prenait, chaque jour, plus d'importance : comment ne pas vieillir ?
Mais il se trompait de question, celle qu'il aurait dû se poser est la suivante : comment, de la sagesse, conserver toute la jeunesse ? » (p. 51)
La pensée n'éclaire que la pensée.
Angoisse d’une seule fin
DANS LE MIROIR DE MA SALLE DE BAIN…
Extrait 1
Dans le miroir de ma salle de bain, je vis apparaître
un visage qui aurait pu être le mien mais dont il me semblait
découvrir, pour la première fois, les traits.
Visage d’un autre et, cependant, si familier.
Groupant mes souvenirs, je retrouvais, à travers lui,
l’homme avec lequel on me confond mais dont je suis seul
à savoir que, de tout temps, il fut, pour moi, un étranger.
…
« Chaque battement du cœur est ponctuelle réponse de la mort à la question angoissée du cœur et réponse évasive de la vie à l'énigmatique question de la mort. » (p. 40)
« Que donne à voir le livre ? – D'abord, la détresse de l'auteur. Puis son impudence. » (p. 17)
La sagesse n'est pas de savoir mais d'avoir su.