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Citations sur A la lumière d'hiver - Leçons - Chants d'en bas - Pensées s.. (71)

Déchire ces ombres enfin comme chiffons,
vêtu de loques, faux mendiant, coureur de linceuls :
singer la mort à distance est vergogne,
avoir peur quand il y aura lieu suffit. A présent,
habille-toi d'une fourrure de soleil et sors
comme un chasseur contre le vent, franchis
comme une eau fraîche et rapide ta vie.

Si tu avais moins peur,
tu ne ferais plus d'ombre sur tes pas.
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Y aurait-il des choses qui habitent les mots
plus volontiers, et qui s'accordent avec eux
- ces moments de bonheur qu'on retrouve dans les poèmes
avec bonheur, une lumière qui franchit les mots
comme en les effaçant - et d'autres choses
qui se cabrent contre eux, les altèrent, qui les détruisent :

comme si la parole rejetait la mort,
ou plutôt, que la mort fit pourrir
même les mots ?
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Les nuages se bâtissent en lignes de pierres
l'une sur l'autre,
légère voûte ou arche grise.

Nous pouvons porter peu de choses,
à peine une couronne de papier doré ;
à la première épine
nous crions à l'aide et tremblons.
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Fidèles yeux de plus en plus faibles jusqu'à
ce que les miens se ferment, et après eux, l'espace
comme un éventail peint dont il ne resterait plus
qu'un frêle manche d'os, une trace glacée
pour les seuls yeux sans paupières d'autres astres.
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Je me redresse avec effort et je regarde :
il y a trois lumières, dirait-on.
Celle du ciel, celle-là qui de là-haut
s'écoule en moi, s'efface,
et celle dont ma main trace l'ombre sur la page.

L'encre serait de l'ombre.

Ce ciel qui me traverse me surprend.

On voudrait croire que nous sommes tourmentés
pour mieux montrer le ciel. Mais le tourment
l'emporte sur ces envolées, et la pitié
noie tout, brillant d'autant de larmes
que la nuit.
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Je suis comme quelqu'un qui creuse dans la brume
à la recherche de ce qui échappe à la brume
pour avoir entendu un peu plus loin des pas
et des paroles entre des passants échangées...
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Cela, c'est quand on ne peut plus se dérober à la douleur,
qu'elle ressemble à quelqu'un qui approche
en déchirant les brumes dont on s'enveloppe
abattant un à un les obstacles, traversant
la distance de plus en plus faible - si près soudain
qu'on ne voit plus que son mufle plus large
que le ciel.

Parler alors semble mensonge ou pire : lâche
insulte à la douleur, et gaspillage
du peu de temps et de forces qui nous reste.
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Déjà ce n'est plus lui.
Souffle arraché : méconnaissable.

Cadavre. Un météore nous est moins lointain.

Qu'on emporte cela.

Un homme - ce hasard aérien
plus grêle sous la foudre qu'insecte de verre et de tulle,
ce rocher de bonté grondeuse et de sourire,
ce vase plus lourd à mesure de travaux, de souvenirs -,
arrachez-lui le souffle : pourriture.

Qui se venge, et de quoi, par ce crachat ?

Ah, qu'on nettoie ce lieu.
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Les larmes quelquefois montent aux yeux
comme une source,
elles sont de la brume sur des lacs,
un trouble du jour intérieur,
une eau que la peine a salée.
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