Citations sur Vincent qu'on assassine (65)
Pour un artiste être invisible, c'est comme être mort.
P 140
Pour sa part, trois francs cinquante par jour, cela lui semble déjà cher, et il ne comprend pas pourquoi à un ouvrier agricole on demanderait deux francs tandis que de lui, on essaie d'en obtenir davantage. N'est-il pas lui-même un ouvrier comme les autres ? Mais dans l'esprit des gens, pour s'adonner à la peinture, il faut être ou bien fou, ou riche, ou les deux. (p. 204)
Peindre vite permet d’affronter l’angoisse, c’est aussi simple que ça. Se tenir face à la toile, c’est regarder le vide, c’est se jeter à l’eau, ni plus ni moins.
Et en montrant cela, la nature simple et sublime, il donnera envie de bonté et d'espérance à tous ceux qui regarderont sa toile.
Le docteur Félix Rey contemple avec effarement son portrait que Vincent, tient devant ses yeux. Il regarde stupéfait la moustache qui vrille, l’œil coquin, les lèvres charnues. les coups de pinceau bien visibles délimitent les contours du veston, accentuent les reflets de la chevelure, marquent les reliefs de la carnation...
p 164
Mes toiles sont faibles, pauvres, impuissantes à retranscrire les émotions éprouvées en les créant. De tout temps il a voulu qu'on se dise en voyant ses tableaux, « voilà un homme qui sent profondément ».
p 148
Le Grand Gauguin, désire avoir ses tournesols ? « Çà c'est LA fleur » avait-il dit
p 138
(Ceux peints par Vincent)
On le voudrait plus mesuré, plus défiant, en plus attentif à lui-même. Sa modestie est insoutenable, son entêtement fait affront aux aînés. Il est incapable de calculer, estimer, restreindre, exiger des autres une contrepartie avantageuse. Tout l'atteint au cœur, tout le transperce et pour ceux qui l'entourent, il y a quelque chose qui défie l'entendement.
p 142
Il entend la voix de Vincent répéter : "Là où il y a une volonté, il y a un chemin."
Financièrement, Paul y gagnera; Théo y gagnera les tableaux de Gauguin et lui, Vincent, ne sera plus seul. Il ne connaîtra plus ces moments où la nécessité de voir des visages humains et le besoin d'être vu, de prononcer quelques paroles, ne serait-ce que pour commander un demi, le poussent à sortir de chez lui, à aller là où se retrouvent ceux qui ne supportent plus l'endroit où ils vivent, ou ceux qui n'ont nulle part où aller. (p. 22)