J'ai trouvé la peinture lorsque je n'avais plus ni dents ni souffle.
P 263
Il lui faut habituer son corps à une peau, à une odeur, à une voix, à la proximité d'une autre chair, à sa chaleur. Il a besoin de temps...
Il lui faut des caresses, des baisers, être rassuré de l'attention qu'on lui porte, sans quoi son corps ne peut pas. Il lui faut pouvoir s'abandonner à la douceur, à la confiance...
Ce qui en lui réclamait une femme se dérobe et reste froid, inerte, insensible.
P47
Il sait à quel point la vie de famille est un cadre heureux et fécond, à quel point elle est belle, douce, réconfortante, à quel point elle est la vie la vraie vie, quand les satisfactions de la création ne sont qu'un pis-aller.
P 126
Non, vous savez. Je ne tiens plus aucunement à une victoire dans la peinture. Je cherche seulement par la peinture à me débrouiller dans la vie. J'ai accepté l'idée que ce que je fais n'aura peut-être jamais aucune valeur.
Afin de prouver qu'il garde tout son calme et sa maîtrise, il incline son visage, approche la lame du côté droit et ignorant la douleur, le sang qui coule, son propre effroi, voilà qu'il taille, il tranche, il découpe et pour finir il arrache le cartilage et la chair.
En tant que peintre, il est lui aussi un admirateur, celui de la nature à la beauté de laquelle il exprime sans admiration
Tu es trop jeune pour le savoir, ajoute t-il à voix basse;
un peintre peint non seulement avec des couleurs
mais aussi avec de l'abnégation
et des renoncements à soi et le cœur brisé.
P 232
Un an jour pour jour après la naissance du 1er enfant, Vincent est nommé exactement comme son frère aîné,... Lui n'a jamais fait autre chose que tenter de le remplacer. Et tous les dimanches il y avait la rituelle promenade au cimetière.
Voilà pourquoi il est promis à l'errance, et l'échec quoi qu'il fasse.
P 174
La prédiction s'est accomplie. Tout ce qu'il fera tournera en eau de boudin.
P 116
Il voudrait faire de la peinture comparable à ce qu'est la musique de Berlioz et de Wagner; un art consolateur.
P 85