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Critique de olivierparadis


J'ai dévoré les 750 pages du dernier livre de Philippe Jaenada « Au printemps des monstres » et je ressors de cette aventure avec une double impression de malaise .
Tout d'abord, un malaise à propos de l'affaire Taron, identique à celui éprouvé à propos de l'affaire Girard, qui est l'objet du précédent livre de l'auteur « La serpe ». C'est celui que provoque l'accumulation des erreurs, omissions, biais, mensonges, etc. dans l'enquête judiciaire. La presse, malgré quelques exceptions, n'en sort pas grandie : le sensationnalisme l'emporte sur toute autre considération et pour soutenir l'intérêt des lecteurs de journaux, les reporters sont prêts à écrire n'importe quoi. Que les magistrats, les avocats, les policiers, les gendarmes, les experts se laissent aller à oublier leur mission de recherche de la vérité au profit d'une instruction presque constmmant à charge est à la fois stupéfiant et effrayant. Dans l'affaire qui occupe Jaenada dans « au printemps des monstres », c'est d'autant plus terrifiant qu'il y a un homme, Lucien Léger, qui a été condamné pour ce meurtre, qui a passé 41 ans en prison (« le plus vieux condamné de France »), qui est mort trois ans après sa libération conditionnelle enfin accordée et qui, c'est au moins la thèse de l'auteur, n'est probablement pas l'auteur principal du crime même s'il a reconnu être l'Etrangleur.
Ensuite, un malaise à propos de la méthode employée par l'auteur. Je ne parle pas bien entendu de la manière dont il refait l'enquête et alimente le lecteur d'une profusion de détails (même si je ne suis pas sûr que le prénom du professeur de guitare, dans le cours duquel Lucien Léger a rencontré Douchka, soit indispensable...). Je parle des fameuses digressions, qui sont l'une des particularités de cet auteur. Si certaines rêveries, devant les lieux où se déroule une partie de la vie de certains protagonistes, sont plaisantes à lire et participent de l'atmosphère que l'auteur s'efforce de restituer, je ne suis pas certain qu'il en aille de même, par exemple, de ses rendez-vous chez le dentiste ou de la texture des seins de l'infirmière-anesthésiste. Que pèsent ces notations personnelles à côté de l'enquête ou des 41 ans que Léger a passé en prison ? Bref j'ai trouvé ça gênant voire déplacé.
L'auteur peut être remercié de remettre sur le devant de la scène une affaire judiciaire qui cumule les erreurs, j'aurais aimé simplement un peu plus de concision.
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