Il n'y a pas de meilleur endroit que le métro pour haïr l'humanité.
J'aime les gens, je l'ai déjà dit. Mais ce que j'aime en eux, c'est leur vie, leur grand univers intérieur, leurs problèmes qui ne transparaissent que rarement à la surface, leur passé unique et sinueux, comme tout le monde, leur mère morte, leurs envies utopiques, leurs projets ridicules, leur tête le matin devant un bol de café.
Quand je n'ai pas le temps d'imaginer leur substance au-delà de l'apparence insignifiante et terne, quand je ne les vois passer devant moi que comme des silhouettes qui agissent, c'est autre chose.
Il paraît si fondamentalement méchant qu'on le sent capable de se tirer une balle dans le pied, par pure méchanceté.