Citations sur Fleur de fantôme (31)
Tout ce que tu as à faire, c'est passer quelques semaines à te déguiser et à vivre comme une princesse, et récupérer une fortune à la fin.
Avec le souvenir revinrent le timbre de sa voix, la caresse de ses cheveux sur mon menton quand je la couchai ce soir-là, et le sentiment d'appartenir à quelqu'un, d'être importante pour quelqu'un, d'avoir quelqu'un dont le premier sourire matinal était pour moi. Quelqu'un qui glissait sa main dans la mienne quand il avait peur et croyait que je pouvais l'aider à se sentir mieux. Quelqu'un qui me connaissait, qui connaissait l'essentiel de moi, et qui m'aimait quand même.
Je songeai que lorsque tout changeait sans cesse autour de vous, ce devait être agréable de savoir que certaines choses resteraient toujours les mêmes. Je réalisai que Coralee m'observait attentivement.
Elle était appuyée contre la porte, comme si elle en barrait le passage. Nos regards se croisèrent et elle parla, presque à elle-même.
- Je n'arrive pas à croire que tu es enfin ici. Tu t'es jetée toute seule dans la gueule du loup. Tu ne te doutes de rien, n'est-ce pas ?
Elle sourit, mais pas comme d'habitude. Son visage avait complètement changé. Elle arborait à présent une expression de haine pure.
Sans me quitter des yeux, elle passa la main derrière elle, et j'entendis le verrou se fermer.
Je fus soudain prise d'une urgente envie de fuir. Je cherchai à nouveau Baine ou Bridgette, mais à la place j'entrevis Grant qui venait vers moi. J'avais oublié que nous étions censés nous retrouver. Ses lèvres bougeaient mais je n'entendais rien du tout. Puis, comme si l'océan s'était retiré, ses mots me parvinrent :
- Est-ce que ça va ?
Le son revint en vagues vertigineuses.
- Très bien. J'ai juste été surprise, lui dis-je en compressant mon horreur, ma culpabilité, ma tristesse, ma pitié, mon regret momentané de n'être pas partie la veille et ma confusion dans cette seule phrase.
“ Je combattis de toutes mes forces la terre et l'inconscience qui me menaçaient, toussant et crachant. Je criai son nom, les noms de tout ceux que je connaissais, je tirai sur les cordes et j'utilisai toute mon énergie pour garder les yeux ouverts. La lumière au-dessus de moi se mit a onduler. J'avais de la poussière dans les yeux, un grand poids sur la poitrine et les jambes. Et je tombai en arrière, tournoyant, descendant, hurlant, plongeant.
Dans le néant.
Je suis une imposture. Une menteuse. Un escroc. Mais tout ce qui suit est la vérité et rien que la vérité.
On ne peut jamais s’enfuir de son foyer. Ce n’est pas ton foyer si tu as envie de t’enfuir, avait-elle dit en repoussant une mèche de cheveux de mon visage. Tu ne peux t’enfuir que d’une maison. Un foyer, c’est une chose vers laquelle tu vas
- Elle est au coffre, répondit Blaine. Je ne veux pas risquer qu'il lui arrive quelque chose.
- Foutaises, les montres sont faites pour être montrées, c'est pour ça qu'on les appelle des montres, sinon on les appellerait des "ignores".
Aurora était une construction des souvenirs que les autres avaient d'elle, et je titubai dans sa vie comme un Frankenstein.
- J'adorerais un thé.
- Noir ? Vert ? Blanc ? Aux perles ?
- Noir, je crois.
- Avec ?
- Du lait.
- Entier, écrémé, amande ou soja ?
Malgré tout, j'éclatai de rire. Il sourit et se tapa dans le dos.
- Tu prends ça sérieusement, remarquai-je.
- Le thé n'est pas matière à plaisanterie.