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Dzud est l'histoire joliment écrite par Romain Jaillant d'une tribu nomade composée de trois frères qui vont se trouver piégés par un hiver hors norme, un changement climatique.
Ce récit est le point de départ sur une réflexion sur notre société, notre mode de vie, on ne peut s'empêcher d'y voir le reflet de nos propres problèmes : pollution, gaspillage, vie privilégiée car il n'y a plus de guerre et puis d'un coup tout s'effondre. À qui la faute aux villageois, au progrès, aux livres.
Comme ce sont des nomades même si ils avaient un énorme cheptel d'un seul coup ils vont se demander comment c'était avant les guerres et l'arrivée d'un colporteur qui se rallie à la tribu et qui possède un livre va semer la peur, la superstition car personne ne sait lire. Pourtant Oleg, le fils de Youri le chef est très intéressé par cet objet, son passage à l'âge adulte seul dans la steppe lui donnera l'occasion de trouver un chaman qui lui en apprendra plus tout en le mettant en garde : une fois que l'on sait on ne peut plus revenir en arrière et le savoir est une arme à double tranchant.
Un roman initiatique et philosophique qui pose beaucoup de questions, la connaissance serait-elle la source de tous nos maux et doit-on la cacher aux autres ?
C'est un excellent court roman assez pessimiste à mon sens avec une fin qui n'est pas sans me rappeler un livre de Pierre Boulle.
Merci aux éditions La Rémanence pour leur confiance.
#Dzud #NetGalleyFrance
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"La steppe infinie se fissurait comme une sécheresse saupoudrée de neige. (...) La plaine se changeait en un linceul paisible taché de carcasses. le phénomène avait pour nom "Dzud", ce qui signifiait "Mort", et c'est ainsi que les habitants de ces contrées désignaient ces hivers maudits où l'air se vidait, les étendues s'immobilisaient, le temps s'arrêtait. (...) Cette année-là, le Dzud le plus terrible de mémoire d'homme s'abattit."

Brillamment écrit, "Dzud" a laissé chez moi une forte impression dans mon esprit. Roman ou fable philosophique, celui-ci propose à travers plusieurs générations de nomades, un regard environnemental et humain sur le temps passé et à venir. Puissant dans sa simplicité, le livre propose une intense réflexion sur une société à bout de souffle. Je vous laisse en juger...

Confronté à un Dzud exceptionnel où sa tribu a, non sans perte, réchappée, Youri chef de groupe, part seul dans les steppes enneigées à la recherche de survivants. de campements en villages, l'homme ne voit que mort et désolation, enfantant puanteur et pillards. C'est justement aux abords d'un campement victime de bandits, que le destin de Youri et de sa lignée va être perturbé avec l'apparition d'un objet singulier et porteur de malheur : le livre ! 

Si le Dzud est associé au déséquilibre des hommes et du progrès apporté, le livre, détenteur de savoir, projette le spectre de l'Histoire passé, source de crispation et de tabous chez les tribus. Livre caché et sur le chemin du retour, le chef découvre trois survivants dont le vieux colporteur qui a rythmé les saisons, doux souvenir de son enfance.

Intégré depuis quelques années maintenant, le vieux colporteur dévoile un soir, un des trésors de sa mystérieuse boîte : un livre. Créant la stupeur et l'embarras, l'objet jette néanmoins le trouble chez Oleg, fils unique et chétif du chef de tribu. 

Curieux et intrigué, le jeune garçon interroge le vieil homme jusqu'à gagner sa confiance. Ses quinze ans approchant, avec comme rituel imposé une quête solitaire de deux mois, l'adolescent essaiera-t-il de percer le mystère et l'origine du livre ? Et si la réponse se trouvait au coeur des montagnes où résiderait un obscur chamane... ? 

Partant d'une nature présente, sublime et dévastatrice, Romain Jaillant fait la démonstration du cycle de la vie en utilisant le Dzud comme "prédateur". Conséquences d'un mode de vie révolu, sinon banni, ce froid polaire régulateur incite à la modération, motif des bonheurs simples de la vie. 

D'un regard a contre-pied, alors que la simplicité de l'histoire m'a complètement envoûté, l'intrigue se dévoile lentement pour se révéler totalement étonnante et intelligente.

Entre prises de conscience du modèle humain et valeur de la nature, ce roman trouve son équilibre entre actions et réflexions humanistes avec des personnages variés et intéressants, croqués d'une écriture claire, concise  et douce. 

Dzud ou le destin de l'humanité face à sa soif de progrès. 

Un énorme merci à l'auteur pour ce service presse numérique qui a fait mon bonheur de lectrice ! 
Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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En langue mongole un dzud (prononcer « dzeude ») est un hiver particulièrement dur, glacial, enneigé, si rigoureux que le bétail ne peut plus trouver de quoi se nourrir et meurt en grand nombre. Les êtres humains ne sont pas non plus épargnés.

Avec ce court roman, Romain Jaillant nous emporte dans la steppe où trois tribus rivales se partagent le territoire. Après des années d'opulence et de croissance le dzud est de retour, décimant les troupeaux qui n'ont jamais été aussi fournis. Les nomades souffrent et leur rancoeur s'étend à ceux qui se sont sédentarisés, occupant des terres qu'ils ne valorisent plus, sombrant dans la facilité et la paresse. le malheur est là, les peuples souffrent, il doit bien y avoir un coupable. La jalousie s'empare des coeurs ravivant les querelles tribales ancestrales. La foi aussi est de retour, elle qui avait été rejetée au loin quand l'opulence était là et qu'il n'y avait rien à demander aux dieux.

Oleg, bébé fragile né pendant le dzud, survit à la calamité. A 15 ans il doit quitter sa tribu, sa famille pour vivre le rite initiatique qui fera de lui un homme. Suivant le conseil d'un vieil homme accueilli par la famille pendant le dzud, il part vers la montagne. Sa rencontre avec un shaman, guidée par un objet magique et dangereux (un livre), le confrontera au savoir ancestral et pourrait influencer l'avenir des hommes.

Ce qui commence comme un roman initiatique au sein des tribus nomades se révèle être une réflexion entre conte philosophique et fable fantastique qui par moments m'a fait penser à Barjavel. L'écriture est belle, simple, fluide et le livre se lit très vite.

Romain Jaillant donne une vision stoïcienne de l'humanité. Alors que la notion de progrès ne semble plus beaucoup faire débat, remplacée par la notion de croissance, l'auteur en questionne la place dans l'histoire passée, présente et future de l'homme et de sa relation à son environnement. S'il énonce beaucoup de vérités ou d'exagération (selon le regard que l'on porte sur le monde actuel) il amène le lecteur à une introspection. Si le propos confortera ceux qui sont déjà convaincus par le parti pris de l'auteur il ne me semble pas assez fort pour ouvrir les yeux de ceux qui préfèrent se mettre des oeillères.

Au final mon sentiment est mitigé. le temps laissera peut-être infuser les réflexions qui émergent du roman. Si la fin surprenante (encore que) me laisse un goût amer, ce livre aura eu le mérite de me pousser à me pencher plus profondément sur les différents courants de pensée actuels relatifs cette notion de progrès et de bien-être de l'humanité.

Merci à Babelio et aux Editions Rémanence pour la découverte de ce livre dans le cadre d'une Masse Critique Littérature.
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Un court roman initiatique qui invite au voyage et permet de s'évader tout en se questionnant sur divers sujets importants.

Ce livre se lit rapidement, l'écriture est fluide et nous emmène dans des contrées dépaysantes. Les descriptions sont superbes, sans êtres lourdes, ce qui est vraiment plaisant.

Dans ce récit découpé en 3 parties, on suit l'évolution de 3 personnages pendant et après un dzud (hiver très enneigé) dans les steppes. Faisant tous les 3 partie d'une même tribu nomade, ce climat destructeur aura de graves conséquences pour eux ainsi que tous les autres membres de la tribu.

Plusieurs années plus tard, l'un des protagonistes, à présent adolescent, devra effectuer une retraite afin de "devenir un homme". Ce voyage va lui permettre de faire son introspection et d'apprendre à se débrouiller par lui-même. Il l'aidera également à découvrir l'importance et le pouvoir des livres, objets considérés comme maudits, et de la connaissance au sens large.

Certains passages contiennent des réflexions très intéressantes soulevant des thématiques d'actualité axées sur l'environnement et l'écologie, ainsi que notre impact sur ces derniers.

Bien qu'il se passe de nombreux événements tout le long du récit, j'ai trouvé le tout un peu trop linéaire et manquant de dynamisme. Ce qui n'empêche en rien d'apprécier cette histoire et surtout ce final incroyablement surprenant !

J'ai bien aimé suivre ces 3 destins différents. Les personnalités de chacun sont vraiment bien distinctes et permettent un certain attachement.

En bref, un très beau nature writing enrichissant qui donne l'occasion de s'évader tout en explorant des questions portant sur notre monde actuel et ses dérives.
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Une lecture qui nous fait voyager dans les paysages des steppes. J'ai d'ailleurs apprécié toutes les descriptions en lien avec la nature.

Après le Dzud, un hiver particulièrement rigoureux, il a fallu reprendre les choses à presque zéro. Des hommes sont morts. Quasiment tout le bétail également. Grâce à la sagesse du chef Youri, des tensions sont apaisées et la vie poursuit son cours.
Oleg, un jeune homme particulièrement curieux, vit officiellement un rituel de passage pour devenir adulte. Mais ces six mois passés seul l'emmèneront à un endroit très particulier, où il prendra conscience de ce qui est réellement bon pour son peuple.

Ce livre se lit très vite. Cependant, il nous amène à une réflexion sur notre monde, le progrès, l'impact de l'être humain sur la planète... et peut même amener à penser notre vie autrement... une autre voie vers le bonheur ?
Une bien jolie lecture.
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Le monde de la steppe se composait de trois peuples, les Aïgours, les Tätours et les Bögols. Certains groupes étaient nomades, d'autres sédentaires, une rivalité existait entre ces deux modes de vie. C'étaient les années prospères de l'avant Dzud
Le Dzud, c'est la mort, c'est l'hiver rude et sans pitié qui frappe les troupeaux sur pied, c'est le froid qui pille les réserves de nourriture, c'est la punition après la clémence…
Oleg, fils de Youri, est presque un homme, son rite de passage à l'âge adulte le conduit jusqu'au chaman, celui qui sait déchiffrer les livres, celui qui sait sur le monde d'avant…
Ce résumé est un peu court, il est vrai. Mais le roman est assez contemplatif et descriptif, l'action est peu présente voire inexistante. C'est une réflexion romancée pourrait-on dire sur notre société décadente [et la survivance dans un monde post-apocalyptique].
L'idée était bonne, mais j'avoue ne pas avoir accroché plus que ça. le style est un peu monotone, sans âme, sans relief, aussi plat que la steppe. Ce n'est pas mauvais, mais franchement terre à terre et très convenu, au trois-quarts, [j'avais deviné qu'il s'agissait de descendants de rescapés de notre monde disparu et] j'ai donc perdu tout intérêt pour la suite.
Idem pour la réflexion qui a été trop peu poussée à mon goût: la sédentarisation a poussé l'homme au luxe et à l'oisiveté et le nomade vit quant à lui pour suivre les saisons et préserver la nature. C'est un peu réducteur il me semble.
Le thème a donc été survolé, le questionnement sur l'impact de l'homme sur son environnement est effleuré, la cohérence de l'environnement des personnages n'est pas beaucoup évoqué. le fond manque donc de consistance.
Voilà donc le principal défaut du roman : il manque de profondeur, d'âme, de recherche, ce qui entraîne parfois un manque de cohérence et d'empathie pour les personnages et leur histoire. On reste un peu comme spectateur de leur vie, un peu comme de la nôtre, en ce qui concerne le devenir de notre planète…
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ᴅᴢᴜᴅ ᴏᴜ ʟᴇ ʀᴇꜱᴘᴇᴄᴛ ᴅᴜ ᴛᴇᴍᴘꜱ ᴇᴛ ᴅᴇ ʟᴀ ɴᴀᴛᴜʀᴇ

À nouveau une lecture un peu différente, qui m'a gentiment été envoyée par son auteur.

Comment la quête de pouvoir, convoitise de terre, et la guerre seraient apparues ? Quelle en est l'idée principale sous-jacente ?

Nous prenons un chemin aux côtés de Youri, chef de tribu, puis de son fils. Il nous entraîne dans sa curiosité et sa bonté. Jusqu'à un apprentissage aussi triste que vrai. C'est alors qu'apparaissent les excès de consommation de notre époque et ses répercussions.

Une plume délicate, et un vocabulaire poétique. le ton est toujours doux et les mots travaillés ce qui rend la lecture agréable et fluide. Autant dans sa formulation que dans son intention cet ouvrage me fait assez penser à l'Alchimiste de Polo Coelho. Un classique.

Il est important de ne pas s'asseoir sur ses acquis, et de continuer à apprendre pour que le jour où malheur arrive, on puisse faire face du mieux que nous pouvons. C'est ce que les Bögols ont appris à leurs dépens face au Dzud.
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Un premier roman que j'ai trouvé très réussi. Qu'on le lise pour suivre son personnage principal, Oleg, petit garçon de l'immensité rêveur et voyageur, pour la poésie de l'ailleurs, prendre un peu de distance ou simplement lire une joli texte, vous y trouverez votre bonheur.
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Joli texte sympathique. Bien écrit, d'abord. C'est fluide et très agréable. Une ballade au pays des steppes et de l'hiver, parmi des peuples rugueux et austères. On se laisse accrocher par l'intrigue.
C'est pourtant sa chute que je retiendrai de Dzud : inattendue !
Dzud, c'est un regard original et surprenant pour évoquer avec douceur des sujets très actuels, telle que le progrès, la modernité, l'écologie...
par les temps qui courent, Je recommande chaudement (sans mauvais jeu de mot!).
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Lu d'une traite. Ne se lache pas !
Deux ambiances bien distinctes. Une première partie, plus descriptive et aventureuse. Une deuxième, plus analytique, qui nous amène à la reflexion et au dénouement.
Merci Oleg pour ce chemin à tes cotés.
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