Je faisais ce que Sybille m'avait préconisé : m'observer moi-même en train d'observer le monde.
Vous vous montez la tête sur des chimères. Vous vivez dans un monde de fables et de mensonges avec lesquels vous vous trompez les uns les autres. Et à force de les ressasser, il arrive un moment où vous ne pouvez plus fuir vos pensées et où elles vous mettent en cage.
Tout en regardant les nuages de poussière se déplacer dans l'air du salon, éclairées par un rai de lumière, je me disais que je devais quand même être un peu givrée... Sans parler des voix que j'entendais... Un chat qui parle, rien que ça ! (fin page 38 + début 39)
La première fois que je l'ai vue, elle est apparue comme par magie, comme les génies des lampes, mais sans nuage de fumée, sans musique céleste, et sans autre frottement que le ressassement de mes soucis. (page11)
Pour profiter de cette bonne odeur, c'est combien?
Est-ce que tu as vraiment besoin de manger de la viande ou du poisson deux fois par semaine ? Ou plus exactement est-ce que tu crois qu'il est nécessaire que tant de vies soient sacrifiées juste pour que tu vives la tienne.
On ne peut pas vivre indéfiniment à coups de cafés pour se réveiller et de cachets pour trouver le sommeil.
" - En fait, ce que tu cherches, c'est un appartement avec vue sur le bonheur.
L'expression m'a fait sourire.
- Pas mal, mais ça se trouve où ? Je n'ai vu aucune annonce de ce genre."
J'ai repassé le questionnaire du docteur dans ma tête. Migraines ? Oui. Insomnies ? Oui. Activité sexuelle ? Nulle. Appétit ? Pratiquement pas. Stress ? Continuel. Épuisement ? Total. Mais est-ce que c'était vraiment de la dépression, ça ? Ce n'était pas mon genre. J'étais une personne gaie, moi. Je l'avais toujours été. Le pinson de la bande. La rieuse, la rêveuse, l'éternelle optimiste.
J'étais avec ma mère. Et je savais à présent que jamais elle ne me quitterait. Simplement parce que c'était impossible. Elle était là, avec moi, maintenant et toujours, comme les étoiles qui, qu'on les voie ou non, continuent à tourner autour de nos vies.