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Citations sur Conversations avec mon chat (46)

- Ce que je peux te dire, ma belle, c'est que le véritable amour, tu ne vas jamais le trouver.
Mon cœur s'est serré.
- Ne me dis pas ça...
- Tu ne vas pas le trouver, parce que l'amour n'est pas quelque chose qui se perd... ni qui se trouve. Ca n'a aucun sens de le chercher. Et encore moins dans ce machin dur et froid (elle s'était mise à flairer la tablette). L'amour se pratique. C'est un art.
- OK, mais moi, je veux le pratiquer avec un homme qui en vaille la peine.
- Et toi ? a fait Sybille en plantant ses yeux inquisiteurs dans les miens. Tu crois que tu en vaux la peine ?
J'ai posé la tablette sur la table et tous les doutes m'ont assaillie d'un coup.
- Pourquoi tu me parles comme ça ?
Elle a sauté de la table pour se diriger vers son bol d'eau.
- Pour que tu te rendes compte que même toi, tu n'y crois pas. Et si tu n'y crois pas, la personne que tu cherches n'y croira pas non plus.
Je me suis laissé tomber sur le canapé, complètement abattue.
- Et donc ? Je suis censée faire quoi ?
Sybille a bu quelques instants. Sans hâte. Puis :
- Oublie cette idée de trouver quelqu'un. De trouver l'amour. Et commence à pratiquer l'art d'aimer.
- Mais comment ?
Sybille s'est mise à grimper l'escalier de la mezzanine.
- En sortant de ta torpeur. En osant faire ce que tu as vraiment envie de faire, au plus profond de toi. En donnant au monde le meilleur de toi-même, comme la fleur donne son parfum et l'oiseau son chant. En ouvrant ton cœur aux gens qui t'entourent. Même à ta voisine qui t'embête. Même à ton frère irresponsable. Même à Joaquin. Voilà le véritable amour.
Sybille était arrivée en haut. Après ce laïus, elle a sauté sur le toit par le Velux, me laissant seule, bouche bée.
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- Pourquoi tu ne me laisses pas dormir encore un peu ?
- Tu n'as pas besoin de dormir. Tu as besoin de commencer ta nouvelle vie, et tout de suite.
- Mais quelle nouvelle vie ? Ce sera juste la même que l'ancienne, mais en plus triste et plus solitaire, avec moins de joies. Je te remercie de ton aide, Sybille, l'histoire des sept vies et tout, mais la voilà, la réalité.
Sybille s'est assise sur son arrière-train au beau milieu du tapis bleu, entre le lit et le bureau.
- Réalité, réalité, réalité... Ecoute : imagine que quelqu'un construise des murs tout autour de cette pièce de façon à boucher la porte et les fenêtres. Il ne resterait qu'une petite ouverture par laquelle on te passerait à boire et à manger.
- C'est quoi, ça ? Un test psychotechnique ?
- Disons plutôt que c'est un jeu. Comment feras-tu pour sortir ?
Cette chatte me filait mal au crâne. J'ai attrapé la bouteille d'eau sur la table de nuit et j'en ai bu une gorgée. J'ai rallumé mon portable. Où étaient mes antidépresseurs ? Ah, oui, je les avais jetés hier à travers la chambre.
- Je ne sais pas, Sybille. Je trouve ça un peu glauque, comme jeu. J'appellerais la police avec mon portable.
- C'était à prévoir. Toujours vos fichus appareils. Mais ça ne te servirait à rien : à cause des murs, il n'y a plus de réseau.
Je me suis mise à chercher la boîte de médocs. Où avait-elle pu atterrir ? Je me suis accroupie pour fouiller entre les câbles de l'ordinateur, derrière le bureau.
- Et l'ordinateur n'est pas connecté à Internet non plus, je présume ?
- Tu présumes bien. On ne peut même pas l'allumer parce qu'il n'y a pas d'électricité. La seule source de lumière provient de l'ouverture par laquelle on te passe la nourriture.
- Ah oui ? Alors j'essayerais de démolir le mur avec le bureau.
La boîte de psychotropes semblait avoir disparu comme par enchantement.
- Impossible, a riposté Sybille. Il sont robustes et très épais.
......
- Tu donnes ta langue au chat ? A-t-elle demandé, espiègle.
- Eh bien oui, je te la donne, ma langue. Comment je devrais sortir de cette pièce, d'après-toi ?
- Tu n'as qu'à faire un pas, et tu seras dehors, a déclaré Sybille en sautant sur la pelouse dans le jardin et en s'éloignant vers la rue.
- Mais comment ? Eh, tu vas où, là ?
Je me suis rapprochée de la fenêtre.
- Je n'y comprends rien, Sybille, explique-moi !
- Il n'y a pas grand chose à expliquer C'est juste que la prison, les murs, les geôliers, tout ça c'était dans ta tête. C'est toi qui les avais créés. En fait, ils n'existent pas. Il suffisait de s'en rendre compte pour pouvoir sortir.
- J'en étais sûre ! Tu m'as baratinée !
- Moi ? Pas du tout. A la limite, c'est toi qui te baratines. Tu te dis que ta vie est horrible, que tu es fichue, que tu ne pourras plus jamais être heureuse. Les voilà tes murs, et tu les as construits toi-même. Allez, sors de ta chambre et prépare-toi pour une balade, ton entraînement va commencer.-
- Quel entraînement ?
- Détruire un mur, même mental, exige pas mal de force, a-t-elle déclaré en reprenant sa marche. Il faut s'entraîner....
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- Je sais le principal. Je sais que tu as la tête aussi embrouillée qu'une pelote de laine qui me serait passée entre les pattes, et le cœur serré, triste, délaissé. Ça, n'importe qui peut le voir.
J'ai porté la main à ma poitrine. C'était vrai que je le sentais fragile, vulnérable et malade, comme si l'air glacé de l'hiver s'y était engouffré par un interstice.
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"J'ai découvert très tôt que les livres permettent de voyager, de vivre des aventures, des romances et des révolutions, de connaître des reines insolentes, des magiciens puissants, des pirates au coeur d'or et même, maintenant que j'y pense, des chats sacrément bavards." (P.229-230)
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- [...] Chaque instant que tu vis est ton instant, ton temps, ta vie. Tu n'appartiens pas à ton entreprise. Tu t'appartiens, à toi. Ne laisse personne t'enlever ça.
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- Vous avez un cerveau efficace, c'est sûr, capable des calculs et des raisonnements les plus complexes. Mais pour tout dire, la plupart d'entre vous ne savent pas l'utiliser. Et vous vous retrouvez à tourner et retourner dans votre tête ce qui a eu lieu, ce qui va se passer, ce qui aurait pu ou pourrait arriver, tout ça dans le désordre et l'angoisse.
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Tu es focalisée sur l'après, au lieu de t'occuper de ce que tu as là, sous le museau.
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J'avais l'impression de flotter au milieu de l'univers. D'ailleurs, comme me l'aurait sans doute rappelé Sybille, je flottais effectivement au milieu de l'univers.
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J'ai compris alors que mon entraînement était terminé. J'ai senti que j'étais enfin arrivée là où je devais arriver. Ce n'était pas une destination, un but, un point final. J'étais arrivée sur mon chemin. J'avais trouvé mon propre chemin. Ou peut-être avais-je juste découvert l'art de marcher. Marcher en ne faisant que marcher. Vivre, et seulement vivre. Parfois avec confiance, parfois avec crainte, parfois contente, parfois triste, mais toujours ouverte au changement, à la course des astres, à la danse de l'existence. J'étais prête à aller là où mes pas me mèneraient. Avec ou sans travail idéal, avec ou sans prince charmant, avec ou sans enfants.
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Pour les Anglais, et encore plus pour les Anglaises, les boissons chaudes sont le remède idéal pour à peu près tout: se réveiller, se réchauffer, se rencontrer, planifier une fête, une stratégie commerciale ou une révolution. N'importe quel prétexte est bon pour un thé, un chaï, un rooibos, ou tout autre mélange d'herbes. C'est la panacée de l'âme britannique.
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