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Critique de boudicca


Après un recueil de nouvelles (« Janua vera ») et un premier roman (« Gagner la guerre ») d'une qualité remarquable et unanimement salués aussi bien par la critique que les lecteurs, voilà que Jean-Philippe Jaworski nous revient enfin avec une trilogie de fantasy historique intitulée « Rois du monde ». L'auteur quitte cette fois l'univers du Haut-Royaume pour se consacrer aux peuples celtes peuplant la Gaule antique que l'on découvre à travers l'histoire de Bellovèse, fils de roi dépossédé de son héritage et exilé en compagnie de son frère et de sa mère par son oncle, désormais haut-roi. A travers le récit à la première personne du jeune homme, J.-P. Jaworski brosse le portrait d'une civilisation celtique cohérente et intrigante, résultat de longues et minutieuses recherches sur cette fascinante société dont il est brillamment parvenu à retranscrire la beauté et la complexité. Comme souvent dès qu'il est question des Celtes, la magie vient pointer le bout de son nez, aussi tient-elle évidemment une place de choix dans l'oeuvre de l'auteur, de toute évidence friand de mythologie. Certaines scènes mettant en scène des divinités ou des créatures fantastiques inquiétantes et emplies de mystères valent notamment particulièrement le détour et ne vont pas sans troubler le lecteur, qu'il s'agisse de l'excursion de Bellovèse sur l'île des Vieilles ou encore de sa rencontre avec les terribles créatures hantant les forêts bordant sa demeure.

On peut également saluer le travail réalisé sur le temps de la narration, différentes époques se mêlant et s'entremêlant les unes aux autres au fil du récit. L'auteur n'hésite en effet pas à passer d'un paragraphe ou d'un chapitre à l'autre de l'enfance de Bellovèse à l'automne de sa vie ou bien à certains épisodes intermédiaires, tissant ainsi une trame complexe sans pourtant jamais embrouiller ou perdre le lecteur qui ne peut qu'admirer sa remarquable maîtrise. le talent de l'auteur se manifeste également à travers la beauté de sa plume, déjà à l'origine de nombreux éloges dans « Gagner la guerre », et qui sait encore une fois se faire tour à tour subtile ou incisive, et toujours très évocatrice. Malgré ses nombreuses et indéniables qualités, il faut toutefois préciser que « Même pas mort » reste avant tout un tome d'introduction. le narrateur se concentre ainsi essentiellement sur la genèse de son histoire, à savoir son enfance ainsi que les circonstances entourant la défaite de son père et les manigances de son oncle, des épisodes certes importants et intéressants mais qui traînent parfois légèrement en longueur et qui peuvent entraîner chez le lecteur une certaine frustration. « C'est loin d'être fini, en fait cela vient de commencer ». Ces derniers mots qui clôturent le premier volume sont en ce sens particulièrement révélateurs.

Malgré ce léger détail, « Même pas mort » n'en reste pas moins un excellent roman, captivant et rempli de cette poésie dont seul J.-P. Jaworski a le secret. L'été 2014, date à laquelle devrait normalement paraître le deuxième volume, me semble bien loin...
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