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Critique de fanfanouche24


Emprunté à la bibliothèque Buffon,Paris- Mardi 26 avril 2022

Un petit trésor inattendu !...

Au milieu de les heures de recherche en bibliothèque, je me suis octroyée une pause de prospection juste pour le plaisir et l'imprévu ! J'avais très envie de textes mêlant harmonieusement la Littérature et l''Art..
Déniché quelques références sympathiques dont ce roman consacré à Camille Claudel...mais pas seulement !
J'avoue une appréhension avant de débuter cet ouvrage...On a tant écrit à partir du parcours tragique de Camille Claudel...depuis le tout premier écrit d'Anne Delbée,"une Femme",il y a près de 40 ans...qui avait sorti enfin cette artiste de l'ombre....Je l'en remercie encore, en passant...

L'auteure que je lis pour la toute première fois met en avant une année décisive, aussi créative que douloureuse pour Camille C. Cette année 1892 où c'est encore la passion avec le Maître, Rodin, même si de plus en plus orageuse. Accaparé par son oeuvre et ses aventures féminines, il emmène Camille à la campagne, au château de L'Islette,où il ne fait que de brefs passages. Dans ce lieu, il avancera toutefois son grand oeuvre: la fameuse sculpture monumentale De Balzac...
Parallèlement, Camille s'acharne et souffre sur la célèbre (désormais !)"Valse" et elle débutera également grâce à l'enfant de la châtelaine, la toute aussi connue "Petite Châtelaine "...

Le récit est astucieusement amené, entre le récit extérieur d'Eugénie, la préceptrice s'occupant de la petite fille du lieu, qui va observer et s'attacher à la sculptrice et la narration intérieure offerte par les lettres entre Camille C. et son ami compositeur, Claude-Achille Debussy...

De magnifiques descriptions de l'avancée des sculptures et de cette "Valse"...mais aussi sur le travail de recherche,de création musicale de Debussy; lui qui souffre ,de son côté, pour mettre en musique un texte de son ami,Mallarmé, "L'Après-midi d'un faune"...

Le grand plaisir d'une plume aussi poétique qu'énergique...Un récit plein de fluidité et de sensibilité. Une belle réussite,vraiment,que je suis ravie d'avoir dénichée !!

Je clos comme très souvent par des extraits préférés qui donnent assez justement le ton de l'ensemble !

"Le 19 juin 1892
42,rue de Londres,Paris

Chère Camille,
(..)Vous m'écrivez que vous êtes seule...C'est heureux ! Vous n'en travaillerez que mieux.Réjouissez - vous et profitez.Nous sommes, vous et moi,des bagnards isolés mais nous aimons nos chaînes et notre solitude.
Voyez,ce que j'apprécie moi,c'est d'être en boîte entre quatre murs, dans un silence absolu. Alors je peux composer. Quand je travaille,tous les autres deviennent importuns.
De grâce, Camille,soyez raisonnable et laissez votre barbu où il est.(*Rodin,)
Loin du bûcheron les arbres poussent jusqu'à toucher le ciel.

Votre dévoué
Cl.A. Debussy "


"Château de L'Islette,le 12 août (1892)

Mon cher Debussy,

(...) Ne vous réjouissez pas,mon ami,car il me semble que cet homme (*Rodin) m'ecartera définitivement de tous les autres.Seuls papa et Paul garderont ma confiance car ils sont mes indéfectibles soutiens. N'en déplaise à ma mère ! Comment satisfaire une telle femme ? Une femme pour qui l'existence d'artiste n'est en rien conforme aux attentes d'un mode de vie bourgeois.Passe encore pour Paul qui s'est assuré un prestigieux métier et a eu la chance de naître garçon, mais pour moi...Elle me nomma Camille,du prénom d'un frère qui vécut deux semaines.Cela n'aura pas suffi pour me sauver à ses yeux.

A bientôt mon ami
Camille "

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