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EAN : 9782363083395
112 pages
Arléa (01/06/2023)
3.75/5   81 notes
Résumé :
Eugénie, jeune Parisienne cultivée dont les parents craignent qu’elle ne devienne vieille fille, est engagée comme préceptrice au château de L’Islette, en Touraine. Dans ce décor enchanteur, elle s’attache aussitôt à Marguerite, sa petite élève. Entre deux leçons, Eugénie et l’enfant profitent de ce huis clos champêtre propice au repos et à l’insouciance. Mais lorsque Camille Claudel arrive à L’Islette pour en faire son atelier estival, l’artiste devient l’objet de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (46) Voir plus Ajouter une critique
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En Touraine, c'est au château de l'Islette à la campagne qu'abrite les amours tumultueuses de deux grands sculpteurs les plus célèbres : Camille Claudel et Augustin Rodin. "Pour être heureux vivons cachés"!
...grâce à Eugénie, jeune Parisienne engagée au château comme préceptrice auprès d'une enfant prénommée Marguerite. Eugénie va être témoin privilégiée de cette période créatrice et particulière de la vie de ce couple d'amants prestigieux. L'auteur va nous permettre d'être un instant au plus près de la vie de ses deux artistes...j'aurai beaucoup aimé être à la place d' Eugénie !ou un chat dans l 'atelier de Camille !..

L'histoire est plausible, crédible même grâce à la plume de l'auteur...en mode "petite souris", Elle nous raconte avec subtilité Camille, la femme, la bouillonnante
artiste, l'amoureuse tumultueuse la "Mlle Say " de Rodin, la passionnée, qui travaille à ses sculptures avec détermination..l'auteur nous propose une correspondance épistolaire avec son ami Claude Debussy..Camille a l'Islette est inspirée : elle travaille à la création de "la valse"..et "la petite châtelaine". Nous suivons également Rodin et son "Balzac".. les chamailleries de ces amoureux hors du commun qui finiront pas une douloureuse séparation.. cela affectera gravement Camille, et nuira par la suite à sa santé.


Une inconditionnelle de Camille, chère "Camomille " de son frère Paul Claudel ...cette artiste me fascine depuis très longtemps ayant assistée l'année dernière à une passionnante conférence proposée par la documentaliste de l'hôpital sur Montfavet en Vaucluse (asile de Montevergues à l'époque où Camille a été internée pendant plus de trente ans) évoque cette période heureuse et créatrice de Camille. Je vous recommande vivement son ouvrage illustré avec des documents rares. Jocelyne BARBIER : "K1000, Camomille,Mlle Say, l'enfermement de Camille Claudel à Montdevergues" Nombre7 éditions.



Ce roman est agréable à lire, les personnages fictifs attrayants, la fluidité de l'écriture et le rythme virevoltant m'ont fait passer un bon moment...car "le bonheur " de cette grande sculptrice sera plus qu'éphémère et il n'y a peu d'éclairage "heureux" en littérature sur cette femme au destin exceptionnel. J'irai me promener un jour à L'Islette!...

Kittiwake dans sa critique parle de mignardise..! A déguster sans modération ! Je vous invite à consulter ma liste de livres sur Camille !
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Alors que son fiancé se bat dans les tranchées, Eugénie lui écrit une longue lettre où elle lui parle de son histoire et particulièrement de cet épisode de l'été 1892, alors qu'elle se voit confier le rôle de préceptrice pour une petite fille de 6 ans, dans un château au coeur de la Touraine. Eté particulier, puisque dans ce domaine de l'Islette, des pensionnaires remarquables furent accueillis,
Camille Claudel et Rodin y créeront de magnifiques sculptures, inspirés par leur folie et par la violence de leur relation. Camille entretient par ailleurs une correspondance régulière avec Debussy, qui lui aussi travaille à la création de l'un de ses chefs-d'oeuvre , le Prélude à l'après-midi d'un faune.

C'est une sorte de mignardise, de ces petits canapés servis lors de buffets mondains, c'est bon mais cela ne rassasie pas. C'est très court , pour deux histoires , celle d'Eugénie et celle de Camille et l'on imaginerait bien l'épisode au coeur d'un récit plus complet, d'autant que l'écriture est très agréable.

Le risque est d'oublier vite cette courte tranche de vie d'artistes illustres.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Emprunté à la bibliothèque Buffon,Paris- Mardi 26 avril 2022

Un petit trésor inattendu !...

Au milieu de les heures de recherche en bibliothèque, je me suis octroyée une pause de prospection juste pour le plaisir et l'imprévu ! J'avais très envie de textes mêlant harmonieusement la Littérature et l''Art..
Déniché quelques références sympathiques dont ce roman consacré à Camille Claudel...mais pas seulement !
J'avoue une appréhension avant de débuter cet ouvrage...On a tant écrit à partir du parcours tragique de Camille Claudel...depuis le tout premier écrit d'Anne Delbée,"une Femme",il y a près de 40 ans...qui avait sorti enfin cette artiste de l'ombre....Je l'en remercie encore, en passant...

L'auteure que je lis pour la toute première fois met en avant une année décisive, aussi créative que douloureuse pour Camille C. Cette année 1892 où c'est encore la passion avec le Maître, Rodin, même si de plus en plus orageuse. Accaparé par son oeuvre et ses aventures féminines, il emmène Camille à la campagne, au château de L'Islette,où il ne fait que de brefs passages. Dans ce lieu, il avancera toutefois son grand oeuvre: la fameuse sculpture monumentale De Balzac...
Parallèlement, Camille s'acharne et souffre sur la célèbre (désormais !)"Valse" et elle débutera également grâce à l'enfant de la châtelaine, la toute aussi connue "Petite Châtelaine "...

Le récit est astucieusement amené, entre le récit extérieur d'Eugénie, la préceptrice s'occupant de la petite fille du lieu, qui va observer et s'attacher à la sculptrice et la narration intérieure offerte par les lettres entre Camille C. et son ami compositeur, Claude-Achille Debussy...

De magnifiques descriptions de l'avancée des sculptures et de cette "Valse"...mais aussi sur le travail de recherche,de création musicale de Debussy; lui qui souffre ,de son côté, pour mettre en musique un texte de son ami,Mallarmé, "L'Après-midi d'un faune"...

Le grand plaisir d'une plume aussi poétique qu'énergique...Un récit plein de fluidité et de sensibilité. Une belle réussite,vraiment,que je suis ravie d'avoir dénichée !!

Je clos comme très souvent par des extraits préférés qui donnent assez justement le ton de l'ensemble !

"Le 19 juin 1892
42,rue de Londres,Paris

Chère Camille,
(..)Vous m'écrivez que vous êtes seule...C'est heureux ! Vous n'en travaillerez que mieux.Réjouissez - vous et profitez.Nous sommes, vous et moi,des bagnards isolés mais nous aimons nos chaînes et notre solitude.
Voyez,ce que j'apprécie moi,c'est d'être en boîte entre quatre murs, dans un silence absolu. Alors je peux composer. Quand je travaille,tous les autres deviennent importuns.
De grâce, Camille,soyez raisonnable et laissez votre barbu où il est.(*Rodin,)
Loin du bûcheron les arbres poussent jusqu'à toucher le ciel.

Votre dévoué
Cl.A. Debussy "


"Château de L'Islette,le 12 août (1892)

Mon cher Debussy,

(...) Ne vous réjouissez pas,mon ami,car il me semble que cet homme (*Rodin) m'ecartera définitivement de tous les autres.Seuls papa et Paul garderont ma confiance car ils sont mes indéfectibles soutiens. N'en déplaise à ma mère ! Comment satisfaire une telle femme ? Une femme pour qui l'existence d'artiste n'est en rien conforme aux attentes d'un mode de vie bourgeois.Passe encore pour Paul qui s'est assuré un prestigieux métier et a eu la chance de naître garçon, mais pour moi...Elle me nomma Camille,du prénom d'un frère qui vécut deux semaines.Cela n'aura pas suffi pour me sauver à ses yeux.

A bientôt mon ami
Camille "

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Dans l'intimité artistique d'une sculptrice
*
Je rentre dans ce tout petit livre sans rien connaître du sujet. Je sais juste que des faits historiques se mélangent à un souffle romanesque. Peut importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse, me suis-je dit. Est-ce que cette histoire a réellement existé? Je veux juste m'évader et passer également un été aux bords de l'Indre et rencontrer ces charmantes personnes.
Mais qui sont-elles ? Je vous les présente: tout d'abord la châtelaine ainsi que la préceptrice Eugénie et son élève Marguerite. Puis arrive en grande pompe , la très renommée Camille Claudel, sculptrice et son cher et tendre Auguste Rodin. N'oublions pas en filigrane Claude Debussy, un compositeur musicien, star du 19eme siècle. Que du beau monde.
*
Durant l'été 1892, dans un domaine seigneurial en Touraine, nous accompagnerons donc Eugénie, jeune parisienne au travers de ses lettres souvenirs, dans son aventure artistique peu commune. Quelle chance a eu Eugénie de rencontrer ce couple mythique.
l'art est au centre de toutes les pulsions, où il imprègne chaque geste. Camille va esquisser puis réaliser une de ses plus grandes oeuvres, La Valse. Pour cela, elle utilisera Eugénie comme modèle. Fascinant! Son amant torturé la rejoindra un temps (on entrevoit là une de leurs disputes légendaires). Camille correspondra également avec son cher ami Debussy , auquel elle confiera ses joies et peines.
La Nature est également très présente et l'ensemble nous ravit, nous lecteurs.
*
Malgré le format très court, je me suis régalée dans cette parenthèse enchanteresse. J'ai vraiment eu l'impression d'être résidente au château.
La plume est poétique, légère et douce. Durant ma lecture, j'ai écouté "Prélude à l'après-midi d'un faune" de Debussy, pour me sentir en résonance avec les habitants du lieu.
*
Romanesque, virevoltant, en tous points charmant.
*
Lu dans le cadre des #68premieresfois
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Auguste Rodin, Camille Claudel et moi

La narratrice du second roman de Géraldine Jeffroy est engagée comme préceptrice durant «Un été à L'Islette». Elle y côtoiera Auguste Rodin et Camille Claudel. Une rencontre que va changer sa vie.

Nous sommes en 1916. Une institutrice se retrouve seule. Son mari est parti à la guerre et ses élèves sont rentrés chez eux. Elle prend alors la plume pour raconter son histoire, pour expliquer pourquoi elle s'est mariée. Sous la plume de Géraldine Jeffroy, d'un clacissisme parfait pour ce roman qui nous entraine sur les terres De Balzac, on va très vite comprendre qu'il suffira d'«Un été à l'Islette» pour changer une vie.
Fille d'un couple de parisiens petits-bourgeois – ils tiennent une chapellerie dans le IXe arrondissement –, Eugénie est destinée à devenir institutrice. Afin de la préparer à son futur métier, elle est envoyée en juin 1892 comme préceptrice dans une belle propriété du Val de Loire pour s'occuper de Marguerite, une enfant de six ans.
Réticente à faire ce voyage, elle va toutefois vite tomber sous le charme du lieu et de ses habitants, apprivoiser le personnel, les châtelains et son élève, mais surtout faire la connaissance d'une artiste qui vient s'installer pour l'été.
Ce n'est que progressivement que le lecteur découvre que la «barbe sur socle» qui accompagne cette artiste jusqu'à la propriété avant de filer à Paris est Auguste Rodin et qu'Eugénie va séjourner à l'Islette en compagnie de Camille Claudel.
Pour la sculptrice qui se donne corps et âme à son art, il ne s'agit pas de villégiature. La sculpture sur laquelle elle travaille, représentant des jeunes danseuses, accapare tout son temps. Il lui faut toutefois composer avec une santé fragile et essaie de trouver de l'aide auprès d'Eugénie. Cette dernière accepte de l'aider en échange de cours de dessin pour son élève qui va aussi servir de modèle.
Géraldine Jeffroy, en choisissant de nous faire part de la correspondance qu'elle entretient avec Claude Debussy vient tout à la fois donner davantage de relief à son récit et souligner combien le processus créatif est pour les deux artistes, une recherche éperdue vers une certaine perfection.
Quand Auguste Rodin s'invite à son tour, Eugénie croit avoir perdu le lien privilégié qu'elle a pu construire avec Camile. Mais Rodin a aussi besoin d'elle et l'engage comme secrétaire durant son séjour. Une nouvelle aventure commence, plus brève mais plus orageuse, alors que des oeuvres majeures se créent, La Valse et La Petite Châtelaine pour Camille Claudel, le Balzac de Rodin et L'Après-midi d'un faune pour Debussy.
Soulignons ici le talent de la romancière qui réussit parfaitement à imbriquer la fiction à la réalité historique, à rendre tout à fait plausible cette rencontre et les parcours respectifs de ces artistes qui marqueront à tout jamais la future institutrice.
Ce court – et beau – roman peut se lire comme un chemin vers l'émancipation d'une jeune femme, comme un manuel de création artistique, comme un nouvel épisode des relations tumultueuses entre Camille Claudel et Auguste Rodin. Mais il est avant tout la confirmation du joli talent de Géraldine Jeffroy !

« Vous ne pouvez vous figurer comme il fait bon à l'Islette… et c'est si joli là ! …
Si vous êtes gentil à tenir votre promesse, nous connaîtrons le paradis. » Camille Claudel à Rodin


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Je travaille à un groupe de valseurs que j'aimerais exécuter en marbre. Encouragée par plusieurs artistes et par Rodin, j'ai donc sollicité en février la direction des Beaux-Arts pour une commande de l'Etat. Imaginez un peu la suite : l'inspecteur mandaté pour voir mon plâtre a jugé mes danseurs trop nus et trop rapprochés ! Il me conseille de les habiller. Ne souriez pas monsieur Debussy, car l'affaire est très sérieuse.
J'ai décidé de ne pas discuter cette affaire-là car je n'en ai pas les moyens. Je sais bien que ces messieurs me "tolèrent", je sais combien l'idée d'une femme artiste les dérange. Je me suis donc résigné à faire ma Valse ! Oh ! Et elle tournera davantage et mieux encore ! Elle leur donnera le tournis, un deux trois... Elle leur fera entrevoir bien plus de voluptés sans que ces messieurs des Beaux-Arts n'aient à en rougir ! Ils sortiront du cyclone peut-être satisfaits mais non indemnes...
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Le 19 juin 1892
42,rue de Londres,Paris

Chère Camille,
(..)Vous m'écrivez que vous êtes seule...C'est heureux ! Vous n'en travaillerez que mieux.Réjouissez - vous et profitez.Nous sommes, vous et moi,des bagnards isolés mais nous aimons nos chaînes et notre solitude.
Voyez,ce que j'apprécie moi,c'est d'être en boîte entre quatre murs, dans un silence absolu. Alors je peux composer. Quand je travaille,tous les autres deviennent importuns.
De grâce, Camille,soyez raisonnable et laissez votre barbu où il est.(*Rodin,)
Loin du bûcheron les arbres poussent jusqu'à toucher le ciel.

Votre dévoué

Cl.A. Debussy

(p.22)
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INCIPIT
Millou, ce que tu me racontes du front m’afflige… L’interminable attente dans le froid et la boue, l’ennui mêlé de peur… Et à présent le bruit incessant des bombardements, la terre gelée qui tremble, la terre qui vous avale…
Mon dieu, dans quel marasme sordide vous a-t-on jetés? Dire qu’ici les enfants jouent à être soldats, ignorant l’angoisse dans les yeux de leur mère, certains que c’est dans les batailles que naissent les héros. Ce n’est pourtant pas cela que je leur enseigne, non, je ne suis pas une bonne patriote. Mais donne-leur raison mon adoré et reviens-moi, si ce n’est en héros, du moins en vie. Bats-toi, puisqu’il le faut; tue pour ne pas être tué et seulement pour cela, je me moque de la victoire et de la France à présent. Peu m’importe l’issue de cette guerre, je veux que tu sois à nouveau ici, à mes côtés, pour que je puisse répondre à tes questions, car tu en auras. Longtemps je t’ai raconté une fable. Pour ton honneur et pour le mien. Puisque les hommes s’obstinent à tracer malgré elles le destin des femmes, j’ai très tôt décidé d’emprunter un autre chemin avant d’inventer librement ma vie.
Mes élèves ont quitté la classe il y a une heure, j’ai fermé l’école et je me suis installée à mon pupitre. J’y passerai certainement la nuit à t’écrire. Tu me liras avant ce Proust que tu me réclames et que tu recevras avec ma prochaine lettre. C’est ainsi, la guerre change les priorités et je n’ai que trop repoussé le moment. Lis donc sans attendre et si tu le peux ne t’interromps pas. Il est temps que tu saches quelle est vraiment mon histoire et pourquoi j’ai lié mon existence à la tienne.
Tout commença par l’irritation de ma mère à mon égard. Je suis née à Paris dans une famille d’artisans-commerçants. Ma mère confectionnait des chapeaux, mon père les vendait dans une petite boutique-atelier du 9e arrondissement qui faisait toute leur fierté. L’enseigne «chapelier-modiste Farnoux» attirait une clientèle exigeante et fidèle. Petits-bourgeois méritants, catholiques juste ce qu’il faut et même républicains débutants, mes parents n’eurent pas d’autre enfant que moi, tout occupés qu’ils étaient à la prospérité de leur affaire. Je fus une fillette facile, discrète
et très vite autonome. Devenue adolescente je restai une jeune fille sans histoires, curieuse de tout ou presque; à la grande déception de mes parents je montrais peu de dispositions pour la couture; j’étais une piètre vendeuse et je poussais l’affront jusqu’à ne pas avoir de «tête à chapeau». C’est ainsi qu’ils avaient souhaité que je fasse de études et que j’apprenne un peu le piano car tête à chapeau ou non, il faudrait, le temps venu me trouver un mari à la hauteur de ma «condition». On espéra que la nature opérerait sa par de travail, on attendit longtemps que les traits de mon visage s’affinent, que mon corps s’allonge… mais à l’âge où les morphologies n’évoluent plus guère, ma mère comprit que les prétendants ne se bousculeraient pas. Pragmatique, elle décida alors que je deviendrais institutrice afin d’assurer mon indépendance économique. Sur ce plan-là au moins je pensais pouvoir la satisfaire. Je trouvais dans mes lectures tout l’épanouissement nécessaire à mon bien-être et je ne pensais pas qu’un homme puisse me donner plus de satisfactions que celles que me procuraient les livres et la musique à laquelle j’avais pris, très tôt, énormément de goût.
Pour asseoir mes dispositions pour l’enseignement, ma mère trouva à me placer comme préceptrice tout un été au service d’une châtelaine tourangelle.
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Château de L'Islette,le 12 août (1892)

Mon cher Debussy,

(...) Ne vous réjouissez pas,mon ami,car il me semble que cet homme (*Rodin) m'ecartera définitivement de tous les autres.Seuls papa et Paul garderont ma confiance car ils sont mes indéfectibles soutiens. N'en déplaise à ma mère ! Comment satisfaire une telle femme ? Une femme pour qui l'existence d'artiste n'est en rien conforme aux attentes d'un mode de vie bourgeois.Passe encore pour Paul qui s'est assuré un prestigieux métier et a eu la chance de naître garçon, mais pour moi...Elle me nomma Camille,du prénom d'un frère qui vécut deux semaines.Cela n'aura pas suffi pour me sauver à ses yeux.


A bientôt mon ami

Camille

( p.80)
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C’est à ce moment-là que je pris réellement conscience de ma solitude. J’avais eu à l’IsIette l’illusion d’avoir une famille, ou du moins une place non négligeable. p. 117
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Videos de Géraldine Jeffroy (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Géraldine Jeffroy
Géraldine Jeffroy tisse avec subtilité vérité artistique et imagination romanesque. Des destinées se croisent et des passions s'exacerbent. Château de l'Islette, juillet 1892. Camille Claudel y installe son atelier estival. Comme Rodin tarde à la rejoindre, elle confie son désarroi à Claude Debussy et travaille sans relâche.
À retrouver sur la librairie en ligne de la Griffe Noire : - Un été à l'Islette, de Géraldine Jeffroy chez Arléa. https://lagriffenoire.com/un-ete-a-l-islette-2.html
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Belles lectures !
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