J’ai découvert qu’en touchant ma sœur assez longtemps, je pouvais avoir accès à son don et ressentir ce qui se passait en elle, mais en sourdine. D’une manière ou d’une autre, mon corps lui offre aussi une forme de bouclier, permettant au flux qui entre dans sa tête d’être moins puissant. Suffisamment pour la soulager un peu, mais pas pour qu’elle apprenne à le maitriser, contrairement à moi.
C’est ce jour-là que j’ai compris que les médicaments inhibaient sa capacité d’empathie et la rendaient invulnérable aux émotions des autres. Depuis, je n’oublie pas une seule fois de mettre des somnifères dans son petit-déjeuner et de dormir sur une seule oreille.