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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai eu le privilège de découvrir les deux premiers tomes des Secondes heures de Tanglehmor alors qu'ils ne constituaient encore qu'un seul et unique pavé de plus de 800 pages. Depuis, chacune des deux premières parties est devenue un tome à part entière : L'Oeuf de Tanglehmor et L'Odyssée du Liokûmkän.
Encore une fois, je suis très touchée qu'Azaël Jhélil me renouvèle sa confiance pour lire et rédiger un service de presse sur la suite de cette série de belle fantasy, La Pyramide du lac perdu.

Poursuivie par la vindicte du semi-lacertys, la Conjuration de Tanglemhor a traversé les mers pour arriver en Australie, là où commence le récit de ce troisième opus...
Je craignais un peu d'avoir du mal à m'y retrouver car je gardais le souvenir d'un univers complexe et d'une histoire riche en personnages et en péripéties. Azaël Jhélil a eu l'excellente idée, en plus du résumé du tome précédent judicieusement placé au début du livre, de donner l'occasion à Oriana, Dame de Trogine et Princesse de la Marche, de résumer les évènements antérieurs lors de ses retrouvailles avec son aïeule, la Matriarche. Mes souvenirs de lectures sont alors tous remontés à ma mémoire sans trop de difficultés, preuve du talent de l'auteur pour créer un monde et des personnages et pour captiver ses lecteurs.
Rassurée, j'ai poursuivi sans retenue le pacte de lecture amorcé il y a plus d'un an et demi.

Quel plaisir de retrouver ces personnages, certains insolites, d'autres hauts en couleur qui forment une conjuration hétéroclite issue des différents peuples du Levant : Meldaïn L'Ombre, la dame Oriana de la Marche de Manatie, Elperrïn le myrmidon, le Fléau de Feen, Yarhem-Rhoor le rrënkïn, Baar-Hal-kryne l'ogre, Serpent de Kune le sanchaï… le Vindicateur oeuvre toujours dans l'ombre, servi par ses démons.
La princesse Oriana n'est décidément pas mon personnage préféré ! Trop humaine, sans doute. Oserais-je avouer encore ici mon petit faible pour le rrënkïn, cet homme félin, homme-bête ou fée velue, qui tient autant du grand chat que du farfadet, maître de la Sylve…
Les australiens rencontrés ajoutent à ce foisonnement de créatures : métamorphes, monstres mystérieux, peuplades diverses et variées, gnome magicien, démons…
Ce n'est pas toujours facile à suivre car tantôt les protagonistes sont désignés par leur nom, tantôt par leur race ou encore par leur fonction. Merci à l'auteur qui a prévu de glisser en fin de volume, entre autres, un lexique et une liste des personnages principaux, précisant quelques détails sur chacun d'eux…

De plus, Azaël Jhélil crée, encore une fois une véritable poésie toponymique pour ces terres australes et froides où se situe la pyramide de glace. Si les noms sont souvent difficiles à prononcer, avec une abondance de ^, de ¨, ou encore de ø, ils ont toujours un grand pouvoir évocateur.
J'ai craint un instant que les allusions et jeux de mots dont j'avais gardé le souvenir ne soient plus là, mais, heureusement, j'ai fini par en repérer quelques-unes. Les notes de bas de page sont toujours aussi savoureuses et sachez que, même si certaines paraissent superfétatoires, il serait vraiment dommage de se priver de leur lecture... L'univers référentiel est immense et chaque lecteur devrait y trouver son bonheur… Quant aux correspondances subtiles entre certaines péripéties et notre monde actuel, j'espère que, si vous lisez cette série, vous les décoderez, vous aussi, avec grand plaisir…

La route vers la pyramide de glace est longue, très longue ; et, une fois parvenue à destination, les membres de la conjuration ont encore beaucoup à faire… Azaël Jhélil s'est efforcé de rompre la longueur du récit par des ruptures narrative comme, par exemple, une petite scénette théâtrale ou encore la chanson récurrente des secondes heures de Tanglemhor.
Le périple austral de la conjuration est semé d'embûches et de mauvaises rencontres. L'auteur ménage ses effets de suspense, fait monter la tension et la fait rebaisser parfois de façon surprenante, n'allant pas toujours au bout de ses effets d'annonces, surprenant ainsi ses lecteurs en déjouant les dangers de manière détournée (par exemple dans les Mille Grottes…). Mais la conjuration trouve aussi de l'aide après de personnages bienveillants ; Azaël Jhélil se lance souvent dans de longues descriptions de moeurs ou de rituels.
L'un des personnages revient douloureusement sur les lieux d'un amour ancien dont il va devoir enfin faire le deuil pour aller de l'avant. J'ai bien aimé la portée métaphorique de « l'effacement », sorte de grosse dépression.
Naturellement, les structures matriarcales de nombreuses peuplades m'ont intéressée au plus haut point.
Les amateurs du genre apprécieront les longues scènes de combat, les descriptions des armes et des cuirasses, les postures des combattants dont les races, les attributs, les spécialités se déclinent à l'envi.

J'ai bien compris que la pyramide au milieu du lac perdu dans le jardin de l'hiver ne serait qu'une étape ; cependant, aux trois-quarts du livre, il m'a peut-être manqué une forme de transition quand la conjuration quitte le jardin de l'hiver et que la narration passe brutalement à autre chose… Cependant, je reconnais que cette brisure dans le rythme évite toute sensation de monotonie et partage à bon escient la focalisation principale. Les dernières péripéties font admirablement le lien avec le tome deux, L'Odyssée du Liokûmkän. le dénouement annonce et promet une suite captivante ; Azaël Jhélil maintient un bon niveau de suspense et cela fonctionne.
En fin de volume, des annexes nous en apprennent un peu plus sur les civilisations australes, leur histoire, leur géographie et leur mythologie. Azaël Jhélil revisite les grands textes fondateurs, s'inspire d'un vaste univers référentiel, littéraire, cinématographique, et joue au créateur de mondes ; je pense, encore une fois, que chaque lecteur s'y retrouvera plus ou moins selon ses propres références… C'est tout simplement beau, visuel, très élaboré… Je suis admirative devant le travail de création et de construction de ce bel ensemble.

J'avoue avoir fait de ce livre une lecture au long cours sur un peu plus d'une quinzaine de jours, la meilleure façon pour moi de me l'approprier et d'en profiter pleinement.
La série monte en puissance et en qualité.
Un univers que je vous invite à découvrir. Pour ma part, j'embarque pour le tome quatre dans la foulée !

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