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Critique de umezzu


Ce roman policier historique, paru en 2010, constitue le premier d'une série créée par Laurent Joffrin autour de la période napoléonienne. Son héros, Donatien Lachance, est en 1800 l'adjoint au ministre de la police Joseph Fouché. Or c'est le 24 décembre 1800 qu'a lieu l'attentat le plus marquant contre la vie de Napoléon Bonaparte : un chariot piégé explose au passage du carrosse du premier consul. Il aura suffit de quelques secondes de décalage pour que le véhicule de l'homme le plus puissant de France en cette fin de Révolution française ne soit totalement détruit. Si la bombe a pulvérisé les commerces et personnes immédiatement voisins, entraînant 22 morts, le consul apparaît indemne à l'Opéra où on l'attendait.

L'enquête, rejoignant la conviction du futur Empereur, s'oriente vers les activistes révolutionnaires. Anciens jacobins ayant du sang sur les mains, Fouché et Donatien Lachance comprennent que nombre de leurs amis ou anciens amis vont être jugés pour l'exemple et pour mettre un terme à l'opposition au nouveau régime. Parmi la liste des futurs proscrits figure Hyacinthe, ami de Donatien, et mari de Olympe, qui fut bien proche de Donatien après le siège de Granville par les troupes royalistes lors de la virée de Galerne en 1793. Donatien se doit de tout tenter pour éviter l'exil, voire la mort, à son ex-ami.

Donatien remonte toutes les pistes pour tenter de rapidement identifier les vrais auteurs de l'attentat. Petit spoil qui n'en est pas un pour ceux qui connaissent leur histoire de France, .

Le récit de Joffrin est clair sur toute sa partie historique et resitue avec talent le contexte; cette période où Bonaparte cherche à imposer son régime en lui ralliant anciens révolutionnaires et nobles rentrés d'exil. le maître mot est concorde. Mais cette construction ne tient qu'autour de sa personne, sa disparition aurait entraîné des soubresauts impossibles à prévoir.

Par contre, la forme choisie par l'auteur fait alterner des chapitres d'enquête dans les bouges du Palais Royal ou dans les salons de Mme Récamier, à de (longues) présentations du passé de Lachance. Et le personnage choisi par Joffrin n'entraîne aucune sympathie : c'est un de ces enragés révolutionnaires, exécuteurs des noyades de Nantes de Carrier, qui s'est rallié au nouveau régime parce qu'il préserve en grande partie l'héritage révolutionnaire. Sa vie sentimentale est décousue et il n'hésite pas un instant à séduire de nouveau la femme de son meilleur ami. le triangle amoureux Donatien – Olympe – Hyacinthe se fait assez lourd, alors que l'auteur semble lui trouver une totale logique. de plus, Donatien enchaîne les conquêtes dans le dos de ses conjointes du moment.

A cette exception, la forme globalement est assez similaire à celle que Jean-François Parot avait choisi pour ses aventures de Nicolas le Floch ; le soin apporté au langage de l'époque en moins. On trouve même quelques digressions sur la gastronomie du temps. Rien d'étonnant donc à ce que Joffrin ait été choisi pour succéder à Parot dans la série le Floch.

Mais l'ensemble reste bien plus pesant que du Parot : trop de parties creuses, de détails peu utiles et surtout un héros qui est bien moins positif que le Floch. L'énigme de la rue Saint-Nicaise vaut donc plus pour la qualité de son contexte historique que pour sa construction.
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