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Citations sur Je ne suis pas encore morte (23)

Il y a l'histoire que j'ai, et l'histoire qu'il a, et il y a une histoire que la police conserve dans la salle des pièces à conviction de la police. Il y a l'histoire que la journaliste raconte dans le journal. Il y a l'histoire que La Femme Policier a décrite dans son rapport ; son histoire n'est pas mon histoire. Il y a l'histoire qu'il a dû raconter à sa mère quand il lui a téléphoné ; il y a l'histoire qu'elle a dû se raconter à elle-même. Il y a l'histoire qui vous restera quand vous refermerez ce livre. C'est un infini réseau d'histoires. Cette histoire me dit qui je suis. Elle le donne un sens. Et j'ai tellement besoin d'avoir un sens.
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Respire un coup. Tu n'es pas encore morte.
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Cette image, l'image du soi, n'appartient pas à tout le monde à égalité. En tant que femme, je dois me surveiller constamment : de quoi ai-je l'air en me levant le matin, en traversant le magasin pour faire mes courses, en courant dans le parc avec le chien ?
Depuis l'enfance, on m'a appris à contrôler, à policer et à entretenir mon image continuellement et, dans ce rôle - à la fois de surveillante et d'image que l'on surveille -, j'ai appris à me voir telle que les autres me voient : en tant qu'objet à examiner et à évaluer, en tant que vue.
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" Il y a l’histoire que j’ai, et l’histoire qu’il a, et il y a une histoire que la police conserve dans la salle des pièces à conviction de la police. Il y a l’histoire que la journaliste raconte dans le journal. Il y a l’histoire que La Femme Policier a décrite dans son rapport ; son histoire n’est pas mon histoire. Il y a l’histoire qu’il a dû raconter à sa mère quand il lui a téléphoné ; il y a l’histoire qu’elle a dû se raconter à elle-même. Il y a l’histoire qui vous restera quand vous refermerez ce livre"
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A Mon Mari, je dis : Je suis irrécupérable. Je ne sais pas aimer. Nous sommes peut-être chacun d'un côté de l'îlot de la cuisine. Je suis peut-être en train de lui servir un verre de vin ou de remuer un ragoût de légumes. Je suis coincée de l'autre côté d'un énorme gouffre noir, je dis. Je fonds peut-être en larmes. Il tend les bras, mais je me couvre le visage, baisse les yeux, me détourner.
Dans cette histoire, je passe mon temps à me détourner.
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Les neuroscientifiques affirment que les souvenirs traumatique se dégradent au même rythme que les autres types de souvenirs
...
En revanche, les psychologues affirment que les souvenirs traumatiques ne changent pas. Dès l'instant du traumatisme, le psychisme instaurent des mécanismes d'évitement et de déni afin d'isoler et de mettre en quarantaine le souvenir du traumatisme. Le résultat de cette opération est que le souvenir traumatique se retire de la mémoire consciente et migre dans la mémoire du corps vécu, d'où il peut ressurgir, parfaitement intact à n'import quel moment.
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Secrètement - je ne l'ai jamais avoué -, j'ai toujours voulu que L'Homme Avec Qui J'ai Vécu succombe à une mort soudaine et tragique (frappé par la foudre, écrasé par un train, étranglé par sa propre salivé), de façon que je ne sois jamais obligée de démêler ces émotions, de façon à pouvoir faire le deuil, et tourner la page.
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« C’est étrange, me dis-je à présent, mais même ce que l’esprit oublie, le corps s’en souvient. Le corps se souvient indépendamment de l’esprit : une façon de se tenir à côté, d’être allongée sous, d’être assise sur, d’émerger de. Le corps se rappelle les prépositions : sa position en relation avec d’autres corps. Les épaules relevées, la voix baissée. Et que chaque muscle, même la langue, peut se raidir. Ou vibrer. Qu’après que l’autre est parti, le corps continue : à côté, sous, sur, de. L’ombre, le fantôme, la trace. Habitus : seconde nature, un souvenir si profond que le corps le gardera toujours ».
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L’esprit se débat pour s’éloigner du corps, qui ne remue pas un muscle, ne bouge pas d’un centimètre de l’emplacement où il est en train de se décomposer, sur le point de se décomposer, n’a cessé depuis de se décomposer.
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Dans les expériences traumatisantes, cependant, les hormones du stress déclenchent un rétrécissement considérable de la conscience, ce qui fait qu'on observe une rétention mémorielle accrue de certains détails, et une amnésie totale ou partielle de certains autres. Le souvenir altéré circule dans le cerveau, où il est traité différemment des autres souvenirs, en utilisant bien plus d'énergie synaptique, ce qui nécessite que l'énergie soit distribuée via une bien plus grand nombre de neurones pour l'encodage. Ce qui fait que le souvenir traumatique est plus saturé de sensations et de perceptions que les autres souvenirs, et n'est pas, par conséquent, consolidé de la même façon.
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