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Citations sur Les adeptes (31)

Fredrik se demanda ce qu'avaient ressenti le ou les meurtriers, quand ils s'étaient retrouvés dans ce couloir. Quand ils avaient vu la rangée irrégulière de patères. Les étiquettes avec les noms en lettres majuscules, écrits par des doigts maladroits d'enfants. S'étaient-ils arrêtés pour lire ces noms ? La patère en bois marquée « Annette », sans rien dessus. Ou celle d'à côté, avec une casquette de parc animalier, fixée à un mètre à peine du sol. « William. »
Il devait régner un silence de mort quand ils s'étaient introduits. Peut-être avaient-ils jeté un coup d'oeil à la salle des enfants, vu tous les jouets bien rangés dans leurs caisses, puis senti l'odeur de savon noir qui flottait dans la cuisine ?
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Dans l'escalier était suspendu un autre portrait de Jésus. Une toile d'un mètre cinquante sur un mètre cinquante représentant le Christ avec sa couronne d'épines, une plaie ouverte au front et des filets de sang le long de la joue. Le visage surdimensionné mit Fredrik profondément mal à l'aise ; l'attention extrême portée à chaque détail, faisant apparaître la moindre goutte de sueur, la moindre impureté de la peau, donnait le sentiment d'un immense cri.

Ce n'était pas que l'impression de s'être approché trop près. Fredrik éprouvait aussi l'acte de violence délibéré de celui qui avait placé ce tableau ici. La dernière chose que faisaient les habitants de cette villa avant d'aller se coucher était donc de passer devant la Passion du Christ. De même chaque matin, sans exception. Ils ne pouvaient même pas se brosser les dents ou chier en paix sans qu'on leur rappelle toutes les saloperies du monde.
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« Fredrik, appelle-moi. Il y a eu un massacre. Dans la communauté de Solro. J'envoie une voiture te chercher. »
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— Pourquoi parlez-vous de secte ?

— Parce que c'en est une. La croyance de détenir la vérité absolue. Un leader fort. L'isolement à la ferme. Les prophéties du Jugement dernier. – À chaque argument, Wetre pointait un autre doigt en l'air. – Ça correspond exactement à cette définition. Vous trouvez que c'est un endroit idéal pour grandir ? – Sans attendre de réponse, elle lui tendit la main. – Bon, j'ai des élections à remporter. Merci de nous aider. Nous vous en sommes très reconnaissants, mon mari et moi.

Elle sourit, comme à la télé.
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Le psychologue ne se donna pas la peine de le suivre des yeux et quand Fredrik tourna la tête, il aperçut seulement sa queue de cheval minable et son crâne dégarni brillant de sueur. Sous ce crâne logeait un cerveau qui avait mariné dans les secrets les plus sombres de la police. Ce type faisait office de chiottes extérieures pour les flics d'Oslo. S'il s'imaginait qu'il allait lui parler de son fils, et puis quoi encore ?

— Vous vivez avec vos enfants ?

Fredrik se frotta les yeux.

— Non, ils vivent à Tromsø. Avec leur mère, Alice. Et son nouveau conjoint. – Un craquement douloureux se fit entendre dans son genou gauche au moment où le policier se laissa retomber sur le canapé. – Je ne suis pas ici de mon plein gré. C'était ça ou un congé longue durée.

Le psychologue passa un doigt dans le pli de son double menton.

— Parce que vous ne pensez pas être malade ?

Son intonation ne laissait aucun doute quant au peu d'estime qu'il accordait à ceux qui posaient eux-mêmes leur diagnostic.

— Timbré, vous voulez dire ? lança Fredrik en le regardant droit dans les yeux.

— Non.
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Le tireur enveloppa le fusil dans un grand bout de tissu. Tandis que la Baleine rangeait le télescope, il se releva et grimpa les trois marches jusqu'à l'homme, poings et pieds attachés, sur le palier juste au-dessus d'eux. Des mouches voletaient autour de son front et du sang séché. Avec le bandeau qu'il portait sur les yeux, on pouvait difficilement déterminer si le vieil imam était encore conscient. Sa respiration était saccadée, rauque. Le tireur sortit le pistolet automatique de son holster de cuisse. La Baleine esquissa un bref « non » de la tête.

— Ce n'est pas la peine.

À l'extérieur du minaret, ils prirent congé l'un de l'autre sur une poignée de main.

— L'Organisation te souhaite bonne chance en Norvège, dit la Baleine.

Il émit une sorte de sifflement.
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Hassam se recroquevilla près des sandales du gouverneur. Faisait-il une prière ? Était-il gagné par la panique ? Jouait-il la comédie pour les gardes du corps qui accouraient ? Aucune importance. Le tireur corrigea en fonction de la dérive du vent et augmenta la pression du doigt sur la détente. L'instant d'après, le corps de Hassam bascula sur le côté. La matière grise, le sang, des restes de cheveux et de crâne formèrent une auréole vermillon sur le mur en terre.

Le meurtrier cligna des yeux. L'œil est un appareil photo, pensa-t-il. Il cligna encore des yeux et perçut cette petite obscurité à peine perceptible quand le miroir pivote et que le temps s'immobilise. Ce moment était le sien, refermé sur lui-même à tout jamais.

— Adieu, Hassam, conclut la Baleine.
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Toujours en position de tir, le doigt sur la détente. Le bruit de la douille qui tombe dans l'escalier
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Le recul fit qu'il perdit de vue la cible. Mais quand il abaissa le fusil, il constata que le.338 Lapua Magnum l'avait touchée en pleine poitrine, à environ cinq centimètres sur la droite. Le projectile aurait pu dévier encore davantage et tuer malgré tout. La contrariété lui fit battre les tempes. Au lieu de produire un trou rouge de la taille d'une orange dans la tunique blanche du gouverneur, sa poitrine fut comme déchirée en deux. Une fontaine de sang éclaboussa le balcon, Hassam et le mur derrière eux. Le gouverneur se tordit de douleur avant que son corps ne vienne heurter la porte et s'immobilise dans cette étrange position, légèrement courbé, que la boiserie fragile ne cède et qu'un nuage de poussière ne confirme la chute du cadavre sur le sol.
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Hassam s'écarta et laissa un individu plus âgé choisir sa place sur le balcon en fer forgé : le gouverneur Osmal Abdullah Kamal. Le réticule glissa le long de son turban brun, descendit sur la barbe fournie et grisonnante. Les deux hommes gardaient apparemment le silence, le regard tourné vers les champs de pavot.
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