Citations sur La France et la Shoah: Vichy, l'occupant, les victime.. (15)
Sur Laval :
La dégradation dans le régime du discours, d'abord discrètement poreux à l'antisémitisme, évoluant vers une haine explicitement formulée, se retrouve dans l'ordre de l'action. De timides tentatives discriminatoires laissent place à une politique d'exclusion, d'abord mal assumée puis délibérément affichée pour justifier la politique de collaboration.
Le 29 août 1940 (...) le Fürer avait ordonné que les propositions (antisemites) transmises à Berlin soient "mises en oeuvre de manière accélérée". L'administration militaire élabora dès lors une ordonnance contenant ces mesures, qui fut publiée le 27 septembre 1940.
Elle marquait le début de la "Judenpolitik" (politique concernant les juifs) allemande pseudo-légale dans la France occupée.
La propagande hitlérienne et vichyssoise si elle n'a pas réussi à donner aux français le goût de la persécution ou de l'ostracisme des Juifs a réussi cependant à dégoûter radicalement les Français des Juifs.
(...) Pierre Laval constitue un véritable révélateur de l'antisémitisme de la société et de la vie politique françaises.
Il (Pétain) négligea sciemment les indices, pourtant forts et probants qui lui parvenaient et suggéraient que les juifs déportés de France étaient condamnés à une vie misérable, à des exactions répétés et, à plus ou moins court terme, à une mise à mort délibérée.
C'est le maréchal qui se montre le plus sévère.
Il insiste en particulier pour que la justice et l'enseignement ne contiennent aucun Juif.
De fait, jusqu'en octobre et la promulgation de lois explicitement antisémites, l'Etat français ne communique pas directement sur le sujet mais multiplie les signaux et joue sur un registre où la symbolique occupe une place importante.
Les divers acteurs des organes allemands d'occupation influérent de façon déterminante sur la mise en place de la solution finale en France.
(Ces divers acteurs sont les militaires, puis l'ambassade d'Allemagne à Paris, et enfin la police de sûreté du parti nazi.)
Car il ne fait aucun doute qu'à Vichy on savait, dès l'été 1942, que les déportés raciaux étaient promis au pire.
"Ah les sales Juifs, sales francs-maçons, sale race de pieuvres qui vivent sur vous et vous perdent. Ah oui ces Juifs on ne leur en fera jamais assez."
Lettre anonyme.
9 octobre 1940
Déjà en 1940.....