AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,19

sur 43 notes
5
10 avis
4
14 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lonesome Dove m'aurait t-il donné le goût des westerns ? Ressentir l'envie de partager la rude vie des pionniers, de m'apitoyer sur le sort des tribus indiennes, spoliées et bafouées, et tout cela en suivant l'histoire d‘une héroïne peu commune.


Lorsque nous faisons connaissance avec Jenny, qui vient de perdre ses parents brutalement, elle supplie son frère, chasseur de bisons, de l'emmener avec lui. Si celui-ci doute des capacités de la jeune fille de tenir le coup en vivant la vie spartiate que cette activité peu féminine implique, il cède néanmoins à la demande. C'est ainsi que l'on partage un temps leur quotidien, entre la traque des troupeaux, l'abattage des bêtes, tout en se méfiant de « Mr Lo » surnom générique des indigènes parfois hostiles .
Manquent au tableau Raleigh McKay son associé, et Tom, un métis cheyenne qui jouera un rôle primordial dans la vie de Jenny.

Une double agression qui tourne mal, et le destin de la jeune fille change du tout au tout.

C'est une épopée vivante, que l'on imagine sans peine sur un écran de cinéma, grâce à ses personnages forts, la richesse du décor et l'intensité de leurs aventures.

C'est aussi une restitution sociologique de ce que représentait le quotidien des immigrés auto-proclamés propriétaires de ces grands espaces qu'ils ne tarderont pas à saccager, décimant les troupeaux de mammifères de toutes tailles, et l'on comprend l'animosité des indiens, non seulement bafoués dans leurs croyances mais voyant disparaitre sous leurs yeux la base de leur ressources, dans un irrespect hallucinant de la nature. On y perçoit en germe cette inconscience inouïe de ce que représente ces dons de la nature, et dont la préservation devrait être un axiome incontournable , alors que l'on observe encore et toujours l'homme blanc scier la branche sur laquelle il est assis. Et la citation du ministre de l'intérieur des Etats unis en 1873, est édifiante :


Dans nos rapports avec les Indiens, nous ne devons jamais oublier que nous sommes plus puissants qu'eux… Nous partons, àjuste titre, me semble-t-il, du principe que notre civilisation devrait prendre la place de leurs habitudes barbares. Nous revendiquons, par conséquent, le droit de contrôler les terres qu'ils occupent, et nous estimons qu'il est de notre devoir de les contraindre, s'il le faut, à adopter et à suivre nos moeurs et nos coutumes… Quant à moi, eu égard à son effet sur les Indiens, je ne regretterais pas sérieusement la disparition totale du bison de nos prairies de l'Ouest, la considérant plutôt comme un moyen de hâter chez eux l'éclosion du sentiment qu'ils doivent dépendre des produits de la terre.

Columbus Delano

Ministre de l'Intérieur des États-Unis (1873)



J'ai apprécié particulièrement toute la partie où l'on vit parmi les indiens, et où l'auteur décrit leurs coutumes et parle si bien de la sagesse de leurs anciens. Sans toutefois les victimiser à l'extrême, parmi eux, comme au coeur de toute société humaine, on peut aussi trouver de profond abrutis, par qui les malheurs arrivent.


Très beau roman du far west, très documenté, sur le plan historique et incarné par des personnages denses et admirables .

Merci à Netgalley et aux éditions du Rocher
Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          795
Emil Doussann, qui a quitté son Allemagne natale, pensant faire fortune, pour tenir une ferme aux USA vient de recevoir une mise en demeure de payer ce qui reste dû de son hypothèque, soit 938 dollars et cinquante cents, mais son ami banquier, refuse de l'aider, au nom de la crise qui touche tout le monde… Il se pend et son épouse après avoir vu le corps met fin à ses jours dans la foulée. Ils laissent leur fille Jenny seule face à son destin !

Leur fils Otto, après avoir combattu pour le général Grant pendant la guerre de Sécession a décidé d'aller chasser le bison dans l'Ouest (participer à l'extermination des bisons pour affamer les Amérindiens serait le terme plus adéquat). Il revient pour assister aux funérailles et Jenny arrive à le convaincre de l'emmener avec lui.

L'auteur nous entraîne dans une belle aventure, après un voyage en train puis à cheval dans ces contrées de l'Ouest où tous les excès sont de mise : dans le climat avec ces périodes de froid, neige, blizzard, mais aussi ces hommes qui sont partis faire fortune et n'ont pas forcément beaucoup de scrupules, qui considèrent les Amérindiens comme des sous-hommes (cela n'a pas beaucoup changé hélas).

On fait la connaissance de Raleigh Mc Kay, l'associé d'Otto, qui a combattu dans les rangs sudistes, de l'écorcheur immonde, Milo Sykes, et de Two Shields, dont le père est Cheyenne et la mère d'origine allemande.

Entre les comportements ignobles de certains Blancs, l'abattage des bisons, dont certaines scènes, trop réalistes, m'ont tellement secouée que j'ai dû faire une pause de quelques mois dans la lecture, les trahisons, la manière dont les Amérindiens sont traités, les traités qui sont bafoués alors qu'ils viennent tout juste d'être signés, le récit est parfois un peu rude, sans oublier la rouerie de Grant devenu président et de ses ministres, notamment Delano…

La manière dont Otto (et les autres) affichent leur mépris vis-à-vis des « Indiens », en les désignant pas « ils » ou Mister Lo (calembour pour se moquer de la citation « Lo, the poor Indian », vers écrit par le poète Alexander Pope, est significative !

J'ai aimé approcher les coutumes des Cheyennes, car Jenny a dû se réfugier chez eux grâce à Two Shields pour pouvoir rester en vie, le maniement des armes, les arcs autant que les fusils (j'aurais pu devenir experte en fusils, carabines, armes à feu en tout genre, mais je déteste les armes !), la sagesse des anciens, la place de chacun dans la vie, dans la communauté, mais aussi les rapports avec les autres : Arapahos, Apaches, Sioux, Crows…

Ce fut un voyage difficile, car certaines scènes sont dures, mais l'écriture est belle, la Nature occupe une belle place, le blizzard aussi. Par contre, mon opinion vis-à-vis des Yankies, (que les Indiens appellent poétiquement les « Araignées ») qui n'a jamais été au top, je le reconnais, ne va pas en sortir renforcée, mais il y avait peu d'espoir en fait… Il est sidérant de voir que la manière dont les Américains considèrent les Amérindiens, et parlent d'eux comme d'une sous-race est exactement la même que ce qu'ils disent aujourd'hui des Noirs cf. Les propos de Suprémacistes …

Voyage difficile, donc mais quel voyage sur les traces de Jenny dont on ne peut qu'admirer l'habileté à la chasse pour se nourrir, le courage, chevauchant avec elle dans ces paysages à couper le souffle, dans ces grandes plaines à l'agonie, qui étaient en fait, un charnier à ciel ouvert.

Et quelle revanche sur les westerns spaghettis ou autres dont on nous abreuvés au cinéma pendant des lustres, louant sans vergogne la supériorité de l'homme blanc face aux vilains Indiens » !

« L'agonie des grandes plaines » ! Quel beau titre n'est-ce pas ? c'est d'ailleurs lui qui a motivé mon choix car je ne connaissais pas l'auteur, dont les talents de conteurs sont immenses. J'aurais aimé retenir les noms indiens tellement poétiques, mais ils sont très compliqués…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions du Rocher qui m'ont permis de découvrir ce livre ainsi que l'auteur qui m'était totalement inconnu.

#LAgoniedesgrandesplaines #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          452
"En observant les oreilles de sa monture, il parvenait à savoir ce qui était tapi dans le noir. Si elles tressautaient et s'agitaient dans tous les sens, ce n'étaient que des bisons, des loups ou des coyotes. Si elles pointaient vers l'avant et qu'elles y restaient, elle écoutait des ennemis. Elle ne ferait aucun bruit, mais elle resterait tout près, attendant le combat, et elle viendrait quand il sifflerait. Elle aimait la guerre autant qu'elle aimait courser les bisons."

1873 – Dans cette petite ferme du Wisconsin, Jenny Dousmann se lève en bravant le froid, descend dans la cuisine que son père a déjà quittée pour aller travailler dans la grange, vaque à ses occupations… Une crise financière dramatique étrangle les fermiers de la région. À 16 ans, Jenny est bien consciente des difficultés que rencontrent ses parents, mais comment s'attendre à devoir faire face à leur disparition à tous deux, ce matin d'octobre ?

Sa vie bascule.

Elle quitte la ferme avec son frère Otto, jeune vétéran de la guerre de Sécession et chasseur de bisons, qu'elle réussit à convaincre de la laisser l'accompagner dans l'Ouest.

Sillonnées par les chasseurs d'origine européenne pratiquant un massacre systématique des bisons pour leur peau et laissant les carcasses pourrir, les grandes plaines sont également parcourues par les tribus indiennes pour qui le bison est essentiel.

Dans cette situation particulière, seule femme parmi les chasseurs européens, intriguée par Tom Shields, le dépouilleur indien qui travaille avec Otto, Jenny va faire preuve d'une force de caractère peu commune, qui l'amènera à faire des choix radicaux et passionnants.

C'est bien ce qui reste, une fois le livre refermé, ce portrait de femme qui évolue de la petite jeune fille parlant encore souvent allemand accompagnant son frère dans l'Ouest avec ce qu'on soupçonne être un brin d'insouciance, à la femme sûre d'elle et de ce en quoi elle croit.
Ces hommes hantés par le souvenir des massacres de la guerre de Sécession.
Cette agonie des plaines, symbolisée par la raréfaction dramatique pour les tribus indiennes des troupeaux de bisons.
Et le mode de vie de ces mêmes tribus voué à disparaître, étranglé par la politique de Washington vidant les grands espaces de ses bêtes sauvages pour les clôturer et y faire paître des troupeaux d'animaux domestiques destinés à l'abattage et à la vente.

Deux philosophies contraires, celle qui consiste à prélever dans la nature ce qui est nécessaire et celle qui consiste à plier la nature à sa logique économique.

C'est une plongée passionnante et très documentée dans cet Ouest mythique dont l'auteur arrache le masque pour en montrer les beautés comme les laideurs.

Avec les descriptions qui se répondent de la chasse aux bisons par les chasseurs d'origine européenne et par les Cheyennes, de la vie du camp de chasseurs et de la vie du camp cheyenne, de ces grandes plaines battues par un vent constant, tantôt inhospitalières tantôt clémentes à ceux qui savent y vivre, Robert F. Jones choisit son camp : celui de Jenny, de sa force de caractère, de son intelligence et de son ouverture d'esprit.

C'est un beau roman, une belle rencontre, une belle découverte.

Un grand merci à #netgalleyfrance, à #elidia et aux Editions du Rocher qui ont eu l'excellente idée de rééditer cet ouvrage.
Commenter  J’apprécie          302
#LAgoniedesgrandesplaines #NetGalleyFrance

Le roman s'articule autour de Jenny Doussmann et son frère Otto, vétéran de la guerre de Sécession et enfants d'émigrés allemands. Après la mort de leurs parents, Jenny repart avec son frère dans l'ouest pour chasser les bisons qui commencent à se faire rares sur le terrain de chasse habituel.

C'était une “drôle" d'époque, pas glorieuse pour l'homme blanc. Les peaux des bisons pouvant se transformer en cuir de bonne qualité plus rien ne limitait les chasseurs qui voulaient s'enrichir. Les indiens dépendants des bisons se voyaient contraints à l'exil ou à la faim. Comme leur disparition faisait aussi partie du “plan d'occupation des sols” décimer les bisons accélérait leur fin !

Bien qu'occuper à s'entretuer, les indiens, qui commençaient à être parqués dans des réserves, n'en dédaignaient pas moins les scalps des blancs.

Après des événements dramatiques Jenny et Otto sont accueillis par la tribu Cheyenne de leur dépouilleur Two Shields à laquelle ils s'adaptent tant bien que mal.

Dans l'une et l'autre partie l'auteur s'attache à décrire minutieusement la vie, les équipements et le mode de pensée des hommes, manifestement très bien documenté. On se rend vite compte qu'aucune entente n'aurait été possible. Les indiens dans un baroud d'honneur et l'homme blanc certain qu'il occuperait ces territoires.

Ce roman est un témoignage de cette période atroce où les grandes plaines étaient transformées en charniers à ciel ouvert, les bisons en machine à sous et les indiens en cibles privilégiées des fusils à répétition !

On est loin de l'idée que nous montrait Hollywood de la conquête de l'ouest où les indiens étaient toujours les méchants et du cirque de Buffalo Bill, un des plus grands massacreurs de bisons !

Pas de texte larmoyant ni de prêche pour les uns ou les autres, un roman bien mené qui sonne vrai et sait accrocher l'intérêt !

Challenge MULTI-DEFIS 2021

Pour en savoir plus : http://cle.ens-lyon.fr/anglais/civilisation/domaine-americain/la-disparition-des-bisons-des-grandes-plaines-nord-americaines
Commenter  J’apprécie          262
Le roman démarre très fort, dans les années 1870 dans le Wisconsin. La jeune Jenny perd ses parents suite à des difficultés financières. Son frère Otto, qui a été dans le passé un soldat de l'Union, désormais chasseur de bisons dans les grandes plaines, vient la chercher. Malgré son appréhension, une femme n'est pas faite pour cette vie dure de chasseur, il l'emmène avec lui.
Jenny découvre alors la chasse au bison avec une équipe de 4 hommes. Son frère et son associé sont au fusil, ils tuent jusqu'à 100 bisons par jour pour leur peau. Deux hommes sont ensuite en charge de les écorcher. Jenny découvre un énorme gâchis, car les bisons sont ensuite abandonnés aux charognards. A part la peau, rien n'est pris...Sauf par un des deux écorcheurs, Tom, d'origine Cheyenne, qui lui sait que la mère des bisons a donné cet animal à son peuple et que chaque tendon est utilisable...
Un jour où Otto, le frère de Jenny doit partir livrer les peaux, un événèment bouleversant ce produit, et Jenny va trouver la guerrière qui est en elle. Je n'en dis pas plus sur cette dernière partie car j'en dévoilerais trop...
J'ai trouvé ce roman très très bien écrit. On a réellement l'impression d'être dans les grandes plaines avec les personnages principaux. L'autre aspect très intéressant, c'est toute cette histoire réelle, politique et stratégique, autour du bison. Comment un peuple a souhaité l'extermination d'un autre sans s'attaquer à lui directement mais à sa nourriture principale, en la chassant à sa place, et en la chassant tellement qu'il n'y en eu plus...Bref, j'ai adoré cette lecture et la recommande vivement.
Merci aux éditions du Rocher et Netgalley pour cette lecture.
Commenter  J’apprécie          150
Captivante immersion dans les grandes plaines américaines à l'époque de la chasse aux bisons, dans les années 1870.
Des chasseurs blancs assez rustres et des tribus indiennes belliqueuses se partageaient ces vastes étendues sauvages. Robert F. Jones est un fabuleux conteur qui a su me passionner pour une histoire de chasseurs, d'indiens et de bisons. L'Agonie des Grandes Plaines est un roman mais surtout une émouvante page d'histoire.
Ce roman très bien documenté m'a beaucoup appris sur la conquête de l'Ouest. Les chasseurs blancs étaient souvent d'anciens soldats de la guerre de sécession sudistes ou nordistes mélangés. Pour eux chasser le bison ou l'ennemi était équivalent et le gouvernement les a incités à l'extermination de masse des troupeaux. Ils n'étaient intéressés que par les peaux. Les indiens, eux, avaient besoin de la viande des bisons pour se nourrir. Les uns tuaient donc la nourriture des autres, les autres leur volaient femmes et chevaux. Tous luttaient pour leur survie mais leurs conceptions de vie étaient radicalement opposées.
L'intrigue à côté de la grande Histoire est un assez rocambolesque car les différents protagonistes passent leur temps à se croiser et se retrouver dans les immenses territoires. Les personnages sont plus ou moins aimables mais néanmoins tous bien campés et certains très attachants. La vie dans la tribu indienne m'a rappelé la trilogie de Jim Fergus (je n'ai pas beaucoup d'autres référence sur la vie des Indiens au XIXème siècle). Sans ce récit je n'aurais jamais imaginé qu'en 20 ans les Américains aient pu exterminer des centaines de milliers de bisons.
Je recommande vivement la lecture de Agonie des grandes plaines paru en 1996 mais juste traduit en français.
#LAgoniedesgrandesplaines #NetGalleyFrance
Lien : https://ffloladilettante.wor..
Commenter  J’apprécie          110
Merci à #NetGalley et aux éditions du Rocher pour cette superbe lecture qui nous emmène en 1873-1874 dans les grandes plaines des Etats-Unis.
Nous partons à la chasse aux bisons avec Otto et sa soeur Jenny, deux descendants d'immigrés allemands. Ils sont accompagnés d'un métisse, Tom/Two Shields, de père Cheyenne et de mère allemande.
Ce roman m'a beaucoup fait penser à l'univers de Jim Fergus et ce fut un dépaysement total de me projeter dans cette nature sauvage, rude mais aussi nourricière pour les tribus indiennes.
C'est un roman touchant qui évoque la fin d'une époque avec le massacre systématique des bisons pour en récupérer la peau ... mais aussi le génocide par conséquence des indiens, privés de leurs moyens de subsistance.
Commenter  J’apprécie          110
Wisconsin 1873. Crise financière. Les fermiers ne sont pas épargnés. Commence alors une épopée sans concession dans l'Ouest sauvage pour Jenny et son frère. L'auteur nous brosse le portrait d'une jeune femme déterminée. Une survie en milieu hostile, une chasse frénétique aux bisons, une guerre avec les indiens.
.
Dans ce roman « nature writing » Robert Jones nous dépeint une nature abondante mais qui fond comme une peau de chagrin, un écosystème qui se tarit, décimé par les pionniers. Une population indienne exterminée et condamnée à la famine et à l'expropriation car privée de leurs ressources. L'agonie des indiens.
.
L'écriture est magnifique, puissante. La documentation abondante. En rapprochant deux civilisations, deux cultures, car oui Jenny et son frère vont se rapprocher des indiens, l'auteur nous offre une réunion improbable, une version sans concession de cet Ouest sauvage, de cette partie de l'histoire américaine, de cette noirceur.
Commenter  J’apprécie          80

Avis : GRANDIOSE

Pour qui souhaite ressentir le grand souffle des bisons et comprendre ce que leur massacre a généré pour les indiens, lire ce livre est le meilleur des choix.
Je suis en général passionnée par les grandes fresques, les épopées sanglantes, les sagas historiques mais quand, comme ici, cela s'appuie sur un sens des détails et un réalisme presque documentaire, je suis comblée.
Jenny Doussmann, en 1873, après la mort de ses parents, n'a d'autre ressource que de rejoindre les grandes plaines de l'Ouest américain, avec son frère Otto, pour chasser le bison comme il le fait depuis plusieurs années, avec ses amis Raleigh Fitzeoy McKay et Two Shields. Sauf que tout est fait pour décourager n'importe laquelle des femmes les plus courageuses, en ces temps où naître fille devenait vite un handicap. Mais Jenny va non seulement devenir impressionnante de courage mais aussi se fondre parmi les membres d'une tribu Cheyenne en lutte pour sa survie. Elle va lutter, aimer, choisir, tuer et peut-être VIVRE.
C'est au coeur de la vie des émigrés, chasseurs de bisons ou d'or, que nous entraîne l'auteur. Il nous fait prendre conscience, jour après jour, dans les détails des scènes d'action, d'une vérité qui s'impose, à savoir que les indiens ont lutté jusqu'au bout pour préserver leurs terres et sauvegardé les bisons, indispensables à leur existence puisqu'ils tiraient tout d'eux. L'Histoire autrement est le principal intérêt de ce roman servi par une lecture facile et vivante que l'on doit à la traduction de Béatrice Vierne. Elle nous incite à tourner les pages même si quelquefois les descriptions des armes peuvent paraître un brin complexe. L'étude sociologique qui sous-tend le texte est parfaitement claire et apporte moult informations pour saisir les tenants et les aboutissants du gouvernement américain.
Et au milieu, la vie guerrière de Jenny, ses émois et ses combats dont ceux des face à face avec l'horreur absolue.
C'est sauvage, spectaculaire, digne du territoire exceptionnel décrit et de la période fondatrice et décriée de ce pays. Je ne peux que vous engager à lire cette nouvelle édition, dès sa sortie, le 17 février 2021.

Lien : https://www.facebook.com/Lya..
Commenter  J’apprécie          60
Je ne l'ai pas lâché, un roman magistral que je garderai en moi pour longtemps. Sauvagerie des hommes et des éléments, beauté de la nature, on suit l'avancée inexorable des hommes blancs qui massacrent sur leur passage les bisons et avec eux les peuples indiens.Le réalisme d'une époque souvent mythifiée.
Commenter  J’apprécie          30

Lecteurs (128) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3206 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}