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sur 88 notes
Hannah est une Chrome, une rouge pour être plus précise. On lui a inoculé un virus qui colore sa peau afin que tous puissent se rappeler de son crime : maîtresse d'un homme marié, elle a commis l'adultère et a choisi d'avorter du fruit de leur amour.
Enfermée, attaquée, elle n'a plus d'échappatoire : à qui se fier, à qui accorder sa confiance, comment vivre sans avenir... Hannah va se découvrir et renaitre, malgré les dangers er les difficultés.
Hillary Jordan a une écriture agréable et elle réussit à nous porter aux Etats-Unis, dans un pays devenu totalitaire et ultra religieux. Les dérives sont banales et les femmes ne connaissent plus ni le libre arbitre, ni les bonheurs simples du quotidien. Un roman fort et dont les personnages sont attachants, un roman noir mais dont la dernière page se tourne sur l'espoir pour Hannah et ses semblables...
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Hannah est coupable ! Coupable d'avoir eu une liaison. Coupable d'avortement. Coupable de ne pas dénoncer son amant… Coupable d'être une femme ! À 26 ans, Hannah Payne est condamnée à être teinte en rouge, la couleur de son crime.

Les Etats-Unis sont gouvernés par des religieux extrémistes qui, sous couvert de manque de moyens financiers, ont remplacé l'emprisonnement de certains criminels par l'injection d'un virus qui les colore intégralement ! Selon la gravité du crime, ils sont teints en rouge, bleu, vert ou jaune avant d'être remis en liberté.

Ainsi, chaque faux pas stigmatise le temps de la peine : de quelques mois à de nombreuses années. Et si vous vouliez passer votre crime sous silence, vous pouvez oubliez ! Les personnes portent leurs péchés sur elle sous le regard omniprésent des autres.

Malgré sa condamnation, on assite à la fois à une lente résurrection, car Hannah, malgré sa mise au banc est pétrie de puritanisme et c'est seulement après avoir subi les dégâts physiques et psychologiques, qu'elle se rend compte à quel point c'est inhumain et dégradant quel que soit le crime commis, à quel point la ségrégation détruit les vies des « chromés » et les rend à la merci des gens « libres et normaux », qui peuvent en faire ce qu'ils veulent : les chasser, les violer, les tuer.


Instinctivement, elle essaya d'abord de se rendre invisible, puis, mue par une soudaine révolte, elle planta son regard dans celui de ses voisins, ces gens qu'elle écoeurait tant (…). Elle se demanda combien d'entre eux étaient des menteurs et dans quelle mesure leur probité apparente ne masquait pas des crimes aussi graves que les siens.

L'auteure s'est inspirée de la lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne pour écrire ce roman : l'histoire d'Hester Prynne, au 17ème siècle, condamnée à porter sur la poitrine la lettre A, d'une couleur écarlate, pour avoir commis l'adultère avec un homme d'église, un livre majeur de la littérature classique.

Alors forcément, le roman d'Hillary Jordan souffre un peu de la comparaison, pour autant la construction, l'époque tout est différent, ce qui le rend d'autant plus actuel !

Un roman d'anticipation bouleversant qui dénonce à la fois les crimes faits aux femmes mais aussi les dérives des fanatiques religieux et cela quelque soit le genre que l'on ait. le fait de porter son crime sur soit, est à la fois une peine majeure mais laisse les condamnés à la merci de la vindicte populaire, beaucoup plus meurtrière que celle de l'Etat lui-même. Chacun devenant juge pour son bon plaisir et sous couvert du gouvernement. Au nom de quoi ?
Lien : https://julitlesmots.com/202..
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Clin d'oeil affiché, dès la dédicace préalable, à un grand classique du genre dystopien intitulé « La lettre écarlate » (écrit par Nathaniel HAWTHORNE en 1850), « Ecarlate » raconte l'histoire d'une jeune femme, Hannah, dans une Amérique à peine futuriste et très croyante.

Le prétendu manque de moyens financiers a conduit l'Etat à remplacer l'emprisonnement de certains criminels par l'injection d'un virus qui les colore intégralement ! Selon la gravité des faits qui leur sont reprochés, les hors la loi sont donc remis en liberté surveillée, après avoir été teints en rouge, bleu, vert ou jaune.
Ainsi, chaque faux pas vous stigmatise le temps de votre peine : de quelques mois à de nombreuses années. Contrairement aux prisonniers classiques, vous portez vos péchés sur vous.


Hannah, enceinte d'un pasteur déjà marié, ne peut pas garder le bébé. Pourtant, à cette époque et dans ce pays, l'avortement est un crime… Elle cherche donc à se faire avorter clandestinement, mais est arrêtée puis condamnée. Elle sera alors « chromée » en rouge pendant 16 ans, durée de la peine de prison qu'elle aurait dû purger.
Mais si les chromés sont remis en liberté au lieu d'être emprisonnés, leur vie ne ressemble en rien à celle des autres gens : Repérables de loin, ils ont des puces électroniques permettant à tout le monde de savoir à tout instant où ils se trouvent, ainsi que ce qu'ils ont fait pour devenir chromés. Cela en fait des cibles parfaites pour la ségrégation ou la chasse à l'homme. Et surtout, cela les déshumanise totalement.


Bannie par sa mère, Hannah est hébergée dans un centre d'accueil religieux destiné à remettre les chromés sur le droit chemin. Mais au nom de la religion, les redresseurs de tort torturent psychiquement les chromés et Hannah, rebelle devant cette double peine, s'en fait virer.
Elle devient la cible du « poing », une organisation secrète anti-chromés présentant d'étranges similitudes avec le Ku Klux Klan… N'oublions pas qu'Hannah est équipée d'une puce et est chromée en rouge, passant difficilement inaperçue. Réussira-t-elle à refaire sa vie ?


*****

J'ai beaucoup aimé la plume de l'auteur simple mais fluide, alerte mais sans fioriture qui correspond parfaitement au récit des aventured de cette femme prise au piège par le système. Les personnages servent tous très bien l'histoire : Hannah notamment évolue tout au long du récit, passant de la croyante effacée à la condamnée rebelle lorsqu'elle se rend compte de la disproportion de la peine qu'elle subit.
Lorsqu'elle s'est fait arrêter, elle estimait mériter sa punition, du fait de sa religion ; elle pensait aussi qu'être chromée était un traitement plus humain que de rester enfermée dans une prison.
Mais après avoir subi les dégâts physiques et psychologiques que cela provoque, elle se rend compte à quel point c'est inhumain et dégradant quel que soit le crime commis, et à quel point la ségrégation détruit les vies des « chromés » et les rend à la merci des gens « libres et normaux », qui peuvent en faire ce qu'ils veulent : les chasser, les violer ; Les tuer.
Au final, que reste-t-il de la justice étatique? La colère lui donnant force et courage, elle rejoindra alors une cause qui lui semble juste pour, à son tour, aider les chromés.


Ce que j'aime dans les dystopies, c'est qu'en exagérant les faiblesses et les noirceurs de nos systèmes étatiques et judiciaires, elles mettent en lumière les dérives à éviter. Ici les nombreux thèmes abordés rappellent que notre société n'est jamais à l'abri de mauvais choix : La question du droit à l'avortement est malheureusement d'actualité, mais d'autres sujets méritent notre attention, comme le poids de la religion dans la société et sa confusion avec les règles de droit, le fanatisme religieux, la stigmatisation rappelant par exemple le port de l'étoile juive (et de la lettre écarlate de la dédicace préalable), etc…
Ce roman prouve une fois de plus que, même dans un système étatique ressemblant au nôtre, rien n'est jamais acquis : Il faut sans cesse être vigilant envers le gouvernement et les lois dangereuses pour les libertés individuelles qu'il pourrait promulguer.


Dans cette optique, vous pouvez lire aussi « 1984 » avec Big Brother, sur la paralysie du peuple par la surveillance, "la servante écarlate" sur la soudaine prise de pouvoir d'une dictature militaire, ou encore « matins bruns » et « Acide sulfurique » sur l'inertie du peuple.
Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
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Un sujet pas inintéressant, mais je n'ai pas été réellement séduite.
Une ambiance trop "américaine"... des extrémistes qui traduisent les desseins d'un dieu toujours plus puritain ; le racisme... contre les chromés en rouge, jaune ou bleu... ça change du noir ! ; la vision d'un futur fait surtout de peurs et de violences. Enfin, presque tous les plus vilains défauts des Etats-Unis.
Tout ceci n'est pas réellement analysé, ni dénoncé, c'est dommage. Mais il reste une histoire sympa qui pourrait être le sujet d'un film, et même d'un blockbuster si on y ajoute cascades et explosions au bon moment.
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L'histoire racontée par Hillary Jordan se déroule dans l'état du Texas. Elle y évoque un futur proche bien sombre idéologiquement (dystopie). Hannah Payne a vingt-six ans. L'insouciance de sa jeunesse et le tourbillon de sa récente passion amoureuse semblent bien loin pourtant. Cloîtrée dans une cellule munie de caméras, elle sait que des gens, nombreux, la regardent de l'autre côté de leur écran de télévision purger sa peine. Ces mêmes personnes qui la répudient l'observent avec minutie...
Hannah est devenue une Rouge. On a inoculé dans son corps un virus teintant sa peau d'une couleur écarlate pour la punir d'un crime effroyable au yeux du gouvernement en place. En effet, la jeune femme a commis un geste impardonnable pour la société puritaine américaine dans laquelle la religion tient une place essentielle. Hannah a tué. Elle a avorté clandestinement.
Son amant, le père de l'enfant qu'elle portait, Aidan Dale, est marié et surtout il est pasteur, une figure vénérée par tous. Afin de ne pas souiller l'existence de ce dernier, elle choisit de ne pas dévoiler son nom. Trois chefs d'accusation condamnent Hannah : adultère, avortement, et refus de donner l'identité du père.
Après avoir passée quelques semaines en cellule, elle sera placée dans un foyer de réinsertion pour femmes – le Centre du Droit Chemin – avec pour objectif de « revenir à Dieu ». Elle s'évadera de cet endroit. Mais affronter la société quand on est devenu une paria, une Rouge, n'est pas chose aisée. En voulant revoir sa soeur, elle tombe sur son beau-frère, membre d'un groupuscule extrêmiste. Traquée, elle s'enfuit et retrouve Kayla qui s'est aussi évadée du foyer.
On va donc suivre les pérégrinations de ces deux jeunes femmes dans une amérique austère. Avec courage et ténacité, elles se battront, aidées par des résistants, pour gagner leur liberté. Fuir pour revivre, ailleurs, autrement.
L'auteure s'est clairement inspirée de la lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne pour écrire ce roman : l'histoire poignante d'Hester Prynne, au XVII ème siècle, condamné à porter sur la poitrine la lettre A d'une couleur écarlate durant sa vie entière pour avoir commis l'adultère avec un ecclesiastique, une fille naîtra de leur union, un livre majeur de la littérature sur l'amour, l'oppression de la société et la révolte d'une femme emprise de liberté.
Alors forcément quand on a lu le chef d'oeuvre d'Hawthorne, le roman d'hillary souffre un peu de la comparaison. Mais, malgré des longueurs dans le récit, j'ai beaucoup aimé le personnage d'Hanna tantôt fragile, en colère, faillible, loyale, amoureuse et insoumise.

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En un seul mot….Passionnant!!!! Et c'est bien connu, la passion est souvent rouge : ici elle prend une toute autre dimension!!!!La chromatisation est visuellement effrayante, mais derrière cela c'est révoltant!!!!!Ce retour dans le « passé « futuriste bafoue les droits des femmes, l ‘Eglise a toute puissance, et bien sur l'homme profite largement de la situation… Ce monde fait peur à voir, et y vivre devient un enfer, surtout après que la sentence soit tombée….

Il y a des livres qu'on dévore et d'autres qu'on prend le temps de s'imprégner. Celui ci fait partie de la seconde catégorie, j'en ai apprécié chaque mot, l'écriture est extrêmement sensitive, d'une grande beauté et d'une jolie sensibilité…C'est magnifique de tomber sur une aussi belle pépite …Les descriptions sont autant visuelles que tactiles, on ressent un tas d'émotions et on est totalement immergé dans ce monde répressif et étouffant…

Apparemment, ce livre serait inspiré de la lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne, je l'ai téléchargé avant même de lire celui ci, mais je ne l'ai pas encore ouvert…Maintenant, il me tarde de voir ce que donne ce classique….Cette stigmatisation, ce rejet des femmes, le droit à l'avortement, sont autant de sujets brûlants et je suis curieuse de le voir décrit à cette époque. Ici dans ce monde futuriste (mais pas tellement à vrai dire….), le sujet est tabou, et pire puni d'une horreur visuelle. J'ai trouvé que cette idée de Chromatisation était excellente. C'est beaucoup plus parlant à mon sens. Je le verrais très bien adapté sur écran…

En tant que femme, les intolérances me faisaient beaucoup plus d'effet, et souvent j'avais le coeur retourné, mais en fait on se rend compte que c'est le droit à la liberté qui est le plus bafoué: ce monde n'a plus rien de bon, seuls quelques révolutionnaires apportent une petite note d'espoir…Cette petite poignée de personnes nous offre une jolie vision de la vie, de Dieu, et d'amour inconditionnel qui est un véritable souffle de fraîcheur dans cet univers malsain…

Bon si on me demandait de lui trouver un petit défaut, je dirais que dès fois l'héroïne frôle des situations abominables mais qu'elle s'en sort à on goût, un peu (trop??!!) facilement…Mais bon vous l'aurez compris ce livre est un superbe coup de coeur (oui, oui bien rouge le coeur…), et je veux découvrir au plus vite l'autre livre de cette auteure car son écriture est juste superbe!!!!

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Dans un monde futuriste, Hannah est condamnée à être chromée en rouge pour avoir avorté. En taisant à la fois l'identité du père et de l'avorteur sa peine est prolongée de plusieurs années.
Le chromatisme permet de punir les individus puis de les relâcher dans la société sans pour autant surcharger les prisons.
Ainsi, durant les seize prochaines années, Hannah devra donc vivre avec le corps entièrement rouge signe de son péché. Dans ce monde, la religion domine et l'avortement est considéré comme un crime odieux. Mais le retour dans la société n'est pas si facile, les chromés étant parqués dans des ghettos et agressés par des groupuscules armés et très violent.
Hannah va donc apprendre à se battre pour regagner sa liberté.

Magnifique roman à l'écriture soignée comme je les aime. Un vrai coup de coeur pour cette fin d'année.
Un roman qui ne laisse pas indifférent et qui soulève de nombreuses questions sur la religion, l'amour et le libre-arbitre.
Des thématiques très fortes qui m'ont rappelés les romans ados que j'aime tant lire. Dès que je reprends le travail, je me jette sur son précèdent roman que je sais présent dans les rayons de ma bibliothèque chérie et bien fournie….

Un très grand merci aux Dialogues croisés pour cet envoi et pour tous les livres que j'ai reçu et découvert cette année grâce à cette super équipe.
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Dans un avenir indéterminé (mais proche), les Etats-Unis sont devenus un pays puritain, réactionnaire, toujours plus répressif. La nation, dans son ensemble, approuve l'ordre moral qui a été imposé par de nouvelles lois. Les délinquants et les déviants sont impitoyablement punis, puis mis au ban de la société, pourchassés par des milices d'extrême-droite. Les condamnés sont punis par l'injection d'un virus spécial qui teinte leur peau d'une couleur très vive (rouge, bleue, jaune…) pendant leur peine: on les appelle les "Chromes".
Dans le roman, nous suivons les sombres aventures d'Hannah, condamnée à la couleur rouge écarlate pour 16 années: elle avorté d'un enfant conçu avec un pasteur célèbre, Aidan Dale, dont elle est amoureuse et qu'elle n'a pas voulu dénoncer. A sa sortie de prison, elle se retrouve dans une épouvantable maison de redressement où l'on pratique le "lavage de cerveau". Elle ne supporte pas longtemps cette ambiance délétère: elle préfère partir et affronter tous les dangers qui guettent les "Chromes". Elle est accompagnée de Kayla, qui est devenue son amie. Il y aura de nombreux rebondissements, notamment une agression contre elles, par les nervis du "Poing du Christ". Les deux femmes s'en tirent grâce à l'intervention d'une organisation clandestine qui défend principalement le droit à l'avortement. Les membres de cette société secrète proposent à Hannah de l'exfiltrer vers le Canada, ce pays ayant une politique beaucoup plus libérale que les USA. L'héroïne parviendra-t-elle à bon port, avec Kayla ? Vous le saurez en lisant ce roman jusqu'au bout.
Il y a quelque chose de très remarquable dans ce roman: son point de départ est presque le même que celui de "La lettre écarlate", écrit par Nathaniel Hawthorne au sujet de la Nouvelle-Angleterre au XVIIème siècle. Hillary Jordan donne ici une allure "moderne" à cette ambiance toxique, qui étouffe les individus échappant à la norme morale; les moyens de punition sont beaucoup plus sophistiqués. Mais l'oppression des individus déviants est exactement du même type.
L'avenir envisagé dans ce roman est-il plausible ? Je n'en suis pas sûr, même si on observe aux USA une montée en puissance des "born again" et des fondamentalistes. Mais le questionnement du livre concerne aussi tous les totalitarismes religieux, par exemple (en ce moment) l'action des islamistes de Daesh. Je signale que, en fait, l'auteure n'est pas du tout anticléricale. En particulier, elle ne stigmatise pas le pasteur Dale. La romance passionnée des deux amants joue un rôle important dans tout le roman; je trouve même que c'est un peu trop "mélo". Hillary Jordan ne condamne pas les prédicateurs, ni l'Eglise; elle dénonce seulement les dérives des fanatiques religieux.
J'ai une autre remarque: pourquoi l'action de la société secrète concerne-t-elle seulement le droit à l'avortement et le droit des femmes ? Si importantes que soient ces questions, je trouve que cette restriction est un peu réductrice. Il me semble que l'opposition au gouvernement d'ordre moral devrait être beaucoup plus globale...
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États-Unis, à l'époque d'un futur sombre. Hannah Payne a avorté alors que c'est interdit. Elle a été condamnée à 30 jours dans une cellule et seize années comme Chrome, sa peau rougie par un virus. Elle refuse de dévoiler le nom de son amant, Aidan Dale, pasteur célèbre mais déjà marié…

Changement de décor après Mississipi, premier roman très abouti qui se déroulait dans les années 1940, dans l'état du même nom. Dans Écarlate, son second livre, Hillary Jordan imagine un avenir très noir pour les États-Unis, avec une société dominée par le puritanisme. L'avortement y a été interdit après une épidémie ayant rendu de nombreuses femmes stériles. Les prisons coûtant trop cher, elles sont désormais réservés aux pires criminels. Les auteurs de crimes et délits sont donc condamnés au mélachromatisme : selon l'acte qu'ils ont commis, ils deviennent Rouges, Bleus, Verts ou Jaunes, couleurs de peau qui les mettent au banc de la société. L'auteure crée ainsi un univers original, qui pointe de manière intelligente les dérives dans lesquelles notre société pourrait tomber (et celles qui sont déjà en place d'ailleurs).

Le résumé du roman vous rappelle quelque chose ? Normal, l'écrivaine s'est inspirée du célèbre classique de Nathaniel Hawthorne, La lettre écarlate (à découvrir si ce n'est pas déjà fait, même s'il n'est pas nécessaire de l'avoir lu pour apprécier le texte d'Hillary Jordan). Elle s'est ainsi inspiré du personnage d'Hester Prynne pour créer son héroïne, Hannah, jeune femme courageuse et complexe. Mais l'auteure ne s'est pas contenté de décalquer le roman en le transposant dans le futur. Elle met en scène de nombreux personnages secondaires intéressants comme Simone, qui aidera Hannah dans sa nouvelle vie. Elle crée également de nombreux rebondissements, des scènes très fortes, si bien que l'on ne s'ennuie jamais dans les cinq parties qui composent le livre.

Écarlate est donc un excellent roman dystopique, plein de suspense et avec une héroïne qui vaut le détour. En prime, un très bon plaidoyer contre l'intolérance, jamais pesant.
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Ayant adoré 'Mississippi' d'Hillary JORDAN, je me suis précipitée sur ce second roman. Il n'a rien à voir avec le précédent et, même si je l'ai un peu moins aimé, je l'ai tout de même trouvé très intéressant.
Il s'agit d'un roman de légère anticipation, qui se passe aux Etats-Unis et dans lequel une jeune femme est condamnée pour meurtre après avoir subi un avortement ; elle devint une chromée et sa peau restera rouge pendant les 16 ans de sa condamnation.
Hillary FORDAN y décrit une Amérique de fondamentalistes religieux qui fait froid dans le dos ; heureusement, certains ont le courage de s'opposer à ce système, mais ne sont-ils pas eu aussi des intégristes prêts à tout pour défendre leur cause ?
Un livre surprenant qui vaut le détour.
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