Je sais que le bonheur est une denrée très rare. On doit le garder sur le cœur quand il nous touche de près, en remplir toutes les poches de notre âme, pour servir de bouclier quand son contraire se produit,…
L’heure est le meilleur stratagème qu’on ait inventé pour défier l’absence de fin. Invention humaine pour découper le temps et lui donner le sens que sans doute il n’a pas.
Tous les genres humains sont hébergés ici*, et comme dans la vie dehors, les mauvais passent par-dessus les autres.
* maison de retraite.
“Vous ne voyez pas, madame, que ce sont des photos artistiques ?” …..Que ceux qui avaient envie de voir leur portrait avec des rides et des taches comme la peau du crapaud les achètent. Moi je n’avais pas envie. Si augmenter la laideur c’est de l’art, alors une partie du monde est déjà une œuvre d’art et on n’a pas besoin de plus d’artistes.
( photos prises dans une maison de retraite )
Je ne veux pas penser à la tristesse et à la douleur, seulement à la joie qui, parce qu'elle est la plus fragile des trois, est celle qui me fait vivre. Ainsi, je mets de côté ce qui pèse et perturbe, et je pense au printemps qui a apporté la joie avec lui et tapissé de paix les murs de l'Hôtel Paradis.
….les fins ne sont pas la fin des livres….
Parfois je pense que le monde s’organise à travers des coïncidences extravagantes, comme si les mots et les choses s’attiraient les uns les autres par sympathie et par mimétisme, comme si les animaux et les voix qui les nomment se regroupaient en ensembles inexplicables, une sorte d’égalité invisible qui à nos yeux n’est autre qu’un mystère insondable
Il lisait si bien que l'histoire du contraste qui était racontée touchait mon âme et moi, devinant, à mi-lecture, ce qui se passerait à la fin, je désirais que le lecteur n'en finisse jamais plus de lire ces trois pages qu'il tenait en l'air. Comme à l'occasion de la lecture du printemps, la beauté d'une image liquidait la violence à laquelle elle était associée, et réclamait en moi une harmonie qui devait exister quelque part dans le monde et que je n'atteignais pas encore. Ce garçon me disait encore une fois que dans une certaine région de l'être doit se trouver cet endroit extraordinaire vers où va notre imagination. Il a compris ce qui m'arrivait, car autrement il n'aurait pas demandé : "Voulez-vous que je le relise ?"
Il est impossible de disposer d’un objet secret là où *tout est vu et revu, examiné et inventorié par les yeux des autres, car ici où je suis je n’ai aucun coin à moi, aucun objet ne m’appartient, même mon corps n’est plus un recoin intime de mon âme comme il l’était auparavant. Seules mes pensées m’appartiennent, elles seules ne sont pas surveillées, et pourtant, il y en a qui tentent de deviner pourquoi je parle ou je me tais.
*maison de retraite
Comme à l’occasion de la lecture du printemps, la beauté d’une image liquidait la violence à laquelle elle était associée, et réclamait en moi une harmonie qui devait exister quelque part dans le monde et que je n’atteignais pas encore. Ce garçon me disait encore une fois que dans une certaine région de l’être doit se trouver cet endroit extraordinaire vers où va notre imagination.