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Critique de Christw


Je donne par ailleurs un extrait en hommage au styliste à l'ancienne, l'écrivain Richard Jorif (1930-2010). À travers lui, un retour à Paul Valéry avec une fiction de 136 pages – "Valéry 10 juin 1927" – qui imagine une journée du poète, alors qu'il prépare son discours d'entrée à L Académie Française. Soumis aux remerciements coutumiers à son prédécesseur, Anatole France, c'est une corvée pour l'auteur de Monsieur Teste... qui n'a pas que cela à penser.

Réserves : Jorif, dans sa manière délicieusement désuète, aime les mots anciens et il est bon connaisseur de l'entité P.V., de sorte qu'il est préférable d'être au parfum pour saisir les allusions biographiques. Curieusement, et sans que cela ne soit perturbant, la narration se déplace de la deuxième personne, si singulière ["Tu t'es à l'extrême inquiété des songes."], à la plus distante troisième ["Il salua très civilement les cygnes, qui feignirent de le reconnaître bien qu'il n'appartînt pas à la même tribu."] et on a même droit au je, Valéry en personne [l'extrait].

Richard Jorif mentionne en fin de livre ses références, parmi lesquelles le Journal de Catherine Pozzi, témoignage absolu pour ceux "à qui il importe qu'un homme ait été moindre que ce qu'il paraît" (et l'on reprend ici une citation de Valéry en personne).

La journée ainsi rendue nous propose un Paul-Ambroise Valéry reconstitué, proche et complètement humain, ainsi qu'infiniment reconnaissable : l'auteur s'ingénie d'ailleurs à panacher son texte de citations de l'Académicien, repérables aux italiques. Pour en donner une des plus fines : ”Je ne suis pas toujours de mon avis”.

Lien : https://christianwery.blogsp..
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