Richard Jorif :
Tohu-BohuA Afurada, au Portugal,
Olivier BARROT présente le livre de
Richard JORIF "
Tohu-Bohu", aux éditions JULLIARD. En 1987,
Richard JORIF avait publié son premier
roman "
Le navire Argo" dans lequel son héros y menait des
aventures initiatiques. L'auteur écrit dans un style où se mêlent ses
origines à la fois Antillaises et indiennes ainsi qu'une connaissance maniaque du français. "
Tohu-Bohu"...
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Que sert d’avoir eu tort ou raison ? Au bout du compte.
Il suffit donc d'une nuit d'amour à l'aveuglette pour que, douze ans plus tard, un gosse vous tombe dessus ? Comment cela se pouvait-il ?
[P.V. rétorque à Karin, alias Catherine Pozzi, qui lui reproche de fréquenter des milieux mondains]
J'observe, à la traverse, que l'éloignement du poète pour qui professe d'accroître son or, la haine du savetier lunaire pour le financier dyspeptique ne lui interdit nullement de franchir le seuil de ces bourgeois anathématisés pourvu qu'ils sachent endosser la tunique de Mécène. J'ai fréquenté, tu ne l'ignores pas, chez quelques-uns de ces bienheureux où je savais rencontrer quelques esprits très aigus. Quelle sensation exquise de les voir glisser comme des songes parmi leurs objets d'art, leurs toiles authentiques ou fausses, mais toujours visiblement signée, les fanfares de leurs mille et uns livres ! Femmes et maîtresses font éclater aux soleils des girandoles l'orient de leurs divines omoplates et des ombres diligentes et serves s'empressent à cueillir sur leurs lèvres l'amorce de leurs désirs. Vient une heure où le propriétaire de toutes ces merveilles, élevant au cristal des lustres l'or vieil et brûlant d'un puissant armagnac, s'exclame : " Que voulez-vous, on ne peut pas vivre sans poésie ! »
Pierre quitta la maison au petit matin. Il respira très fort comme pour s ‘emplir de l’odeur des marronniers. Un jour tout semblable à celui-ci, où le soleil promettait une journée radieuse, son père était parti, comme lui. Ce devait être une constante de l’Histoire : il faisait souvent très beau, le premier jour de guerre.
Quand le doute te poindra, ou le découragement, remets-toi à l'esprit cette phrase de Carlyle: "Toute œuvre humaine est futile, mais l'exécution de cette œuvre est très importante." Ce que tu réalises n'a pas plus de prix que Madame Bovary, mais pas moins.
Il n'est pas triste, il est insatisfait.
Quelque chose, il ne sait quoi, se mettait en place, délicieux et secret, qui s'achève, à peine commencé.
Ah ! Le monde n'est-il que l'apparence du Monde ? Monde, Monde, où est ta saveur ?