Le temps arrange souvent les choses.
Quel est le sens de ma vie?
Une question que je me suis souvent posée dans ma jeunesse... Je cherchais désespérément une réponse, comme si elle existait dans un livre...
- En tant de paix, deux petites heures auraient suffi pour parcourir les 195 km séparant Pyongyang de Séoul. En fait, au péril de notre vie, nous avons fait un détour de plus de dix mille kilomètres pour rallier la capitale de la Corée du Sud. C'était la première fois que je prenais le bus et le train, que je traversais une jungle, que je prenais l'avion. C'était la première fois que je ne devais plus obéir à personne et que je ne recevais plus de coups... Je découvrais la liberté, et je mangeais à ma faim.
- Waouh, et moi qui me plaignais de mes petits problèmes.
« Maman, à quoi sert le nombril ?
- A rien, maintenant, plus à rien. Mais quand le bébé est dans le ventre de sa maman, c'est par le nombril qu'elle lui donne à manger.
- Donc, tu m'as donné à manger par là ?
- Non, Kim, tu sais bien, c'est ta maman de Corée qui te portait dans son ventre et qui te donnait à manger par 'là'... »
Le nombril, la seule trace évidente laissée par sa maman de ventre.
Une trace si anodine pour les autres, si compliquée pour lui.
(p. 73-75)
La zone démilitarisée qui sépare le Nord et le Sud est une étroite bande de terre d'une longueur de 248 km et d'environ 4 km de large. Plus d'un million de mines sont enfouies en son sol. Des forêts, des marécages, d'étranges animaux. Des dizaines de milliers de grues... Et plus d'un million de soldats basés de part et d'autre des barbelés. La DMZ est devenue involontairement la réserve naturelle la mieux gardée au monde, interdite aux humains, abritant une multitude d'espèces en voie d'extinction. Il est quasi impossible de traverser la frontière entre les deux Corée. Ceux qui s'y risquent... y laissent leur vie...
Quel est le sens de ma vie ?
Une question que je me suis souvent posée dans ma jeunesse...
Je cherchais désespérément une réponse, comme si elle existait dans un livre.
Je naviguais à vue... en cherchant à combler un vide.
Et pourtant depuis quelque temps... Ma vie n'était pas dénuée de sens.
Mon corps avait envie de sourire...
La vie s'était installée en moi...
Celui qui élève un orphelin en est considéré devant Dieu comme le père.