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Citations sur Cacao (11)

Cependant, malgré les humiliations qu'incarne le pont Saint-Esprit, Lune adore le traverser : long, large et solide, il s'attire l'admiration des visiteurs. Des bancs sont scellés aux rampes, où l'on s'arrête pour respirer l'air de la mer toute proche, observer au passage les voitures ou les vaisseaux battant pavillons étrangers, admirer les hautes maisons de pierre qui bordent la place Gramont.
Calèches, cabriolets, chaises à porteurs, piétons et cavaliers circulent dans une humeur joyeuse. Des carrosses se croisent à grand-fracas, filant qui vers Madrid, qui vers Paris. Venues de Capbreton, des charrettes à boeufs croulent sous le poids de corbeilles qui dégorgent de mulets landais. Les bateliers de l'Adour se chantent pouilles tandis que vocifèrent les cochers. Une cruche de terre posée sur leur tête fière, les servantes de maisons bayonnaises rapportent l'eau puisée à la fontaine de Saint-Esprit.

(Page 19)
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Auriez-vous imaginé pareils soins, risques, attentes, espoirs déçus ou comblés ? Pas étonnant que le chocolat passe pour le breuvage des dieux.

(page 313)
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Le Saint-Esprit est bâti de leur façon en belles maisons, hem, et ils se sont rendus les maîtres du courtage par où ils savent tout le fort et le faible de chaque particulier. S’ils parvenaient à leur objet, hem, il ne se passerait pas beaucoup d’années que toute la ville leur appartiendrait, hem, et que les autres habitants ne sauraient y subsister ; outre leurs intrigues et leurs moyens, hem, rien ne les distrait des affaires, ni bienséances, ni charges publiques, ni corvées et tant d’autres choses ; tout, au contraire, hem, les met dans le cas d’employer universellement leurs moyens aux affaires.
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Je m'en allai aujourd'hui baguenauder dans les rues de Saint-Esprit. Il faisait un temps de demoiselle, ni pluie ni vent ni soleil. L'air retentissait de la lugubre voix de crécelle des grues qui, par troupes formant triangle, nous abandonnent en cette saison pour les contrées du sud.

(page 178)
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Sous ses yeux, les conquistadors affrontent dans un corps à corps sanglant des diables aux visages peints en rouge, blanc et noir, à grands panaches, tambours et trompettes. Lesquels s'élancent sur eux tels des chiens enragés, tenant à deux mains des sabres affilés, des épées d'obsidienne longues comme des espadons, tranchantes comme des rasoirs, ou décochant des grêles de pierres, de flèches, de pieux à bout grillé.
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Maudite goutte qui empêche maître Sallenave de chausser son pied, qui le condamne à clopiner quand ce n’est pas à marcher avec une béquille ! Et à quoi ressemblent ses pauvres soupers, privés de vins, ragoûts, fritures, viandes salées, légumes secs, artichauts, tout ce qu’il aime ! Le voilà qui bave comme un vieux limaçon à l’idée d’un plat de veau aux huîtres… Ayant veillé à se purger trois ou quatre fois le mois avec du sirop de roses pâles, et à prendre tous les matins à jeun neuf gousses d’ail, il se croyait guéri lorsque son orteil s’est mis à gonfler de nouveau.
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Je suis né dans un lieu de volupté d’où, tout comme notre ancêtre Adam, j’ai été chassé. J’aimais ses arbres fruitiers – les figues qu’en plein août je cueillais aux branches pour me désaltérer –, le vert lumineux de ses mornes, le bleu cristallin de la mer, l’incomparable chant de ses nuits où chacun, crapaud, insecte, oiseau, jouait sa partition, et ce bonheur toujours renouvelé : la cueillette du cacao. Le cacao ! Quand, avec la nouvelle de la mort de mon père, j’appris de plus que Binjamin était devenu le maître de mon royaume perdu, je crus devenir fou.
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Avez-vous vu errer sur le port, commence David d’une voix lointaine, un marin toujours escorté d’un sapajou et d’un perroquet à l’œil rond et à la voix moqueuse ? Avez-vous déjà croisé le grand nègre à nez aplati, peau douce et luisante, couleur chocolat et cheveux crêpés, apprenti tonnelier venu sur l’ancien continent s’instruire d’un métier ? Moi, riche négociant, il m’est souvent arrivé d’envier ces gens de peu car ils sont promis à revoir les Îles. Il est trop tard à présent pour y penser, mais c’est là-bas que j’aurais voulu mourir, à l’ombre d’un cocotier…
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- A quel métier t'emploieras-tu si les statuts des maîtres chocolatiers sont homologués et qu'on t'interdit de faire du chocolat ?
Daniel ne s'est jamais posé la question. La réponse surgit sans qu'il ait eu le temps de la préparer, comme si un autre parlait en lui :
- Je ferai du chocolat.

(page 78)
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Je me souviens que je fus vivement alarmée de voir couler des larmes sur les joues du moine, qui souffrait d’être juif et de ne l’être pas, mais qui cependant ne pouvait renoncer à son vœu, car cela eût signifié l’abandon d’une mère.
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