Histoire tragique de la communauté juive de Salonique et de son grand rabbin, Zvi Koretz, sous la domination Nazie. En deux ans, 45000 personnes (sur 50000) sont dépouillées, et déportées. L'horreur se fait par petites étapes, à pas sournois, on commence par humilier et terroriser, puis on extorque des biens sous coups de (fausses) promesses, on laisse croire qu'on n'arrêtera que les « récalcitrants », on retarde l'apparition de l'étoile jaune, mais un jour tout s'accélère et les familles sont dépouillées de leurs biens, rassemblées dans des ghettos trop petits où elles ne restent que le temps d'être enfermées dans des trains à bestiaux et déportées vers « Cracovie » pour un « nouveau travail et une nouvelle vie », termes nazis pour dire camps d'extermination.
Et le grand rabbin va se retrouver malgré lui complice des projets allemands. Il est en effet nommé par les Allemands président du « Judenrat » (comité de responsables de la communauté juive sous le régime nazi). Cette place qu'il a acceptée en pensant bien faire, va faire de lui le pantin, le bouc émissaire des responsables nazis de Salonique qui le harcèlent, se moquent de lui, lui tendent des pièges, lui demandent l'impossible juste pour l'occuper et l'empêcher de dormir ou de trop réfléchir.
Quand lui-même réalisera l'horreur à laquelle il a participé sans le vouloir, il sera trop tard. Il sera déporté avec sa famille à Bergen-Belsen, puis embarqué dans le « Train perdu » quelques jours avant l'arrivée des Alliés. Il mourra des suites du Typhus.
Un livre dur, mais passionnant, avec beaucoup de détails sur la manière de faire des Nazis à Salonique.
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p.90-
A ses proches, le roi Georges II de Grèce disait :
"l'outil le plus important pour un roi de Grèce est sa valise"
Michèle Khan - Loin de Sils Maria