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3,41

sur 121 notes
Bien sûr, je connaissais Satie, sa vie, son oeuvre, mais en lisant "les parapluies d'Erik Satie", je me suis rendu compte qu'il manquait me une dimension importante pour mettre en relief le personnage, lui donner une réelle existence, une troisième dimension.
Un homme ne se résume pas à une carte de visite comme un abîme ne se définit pas par ses cordonnées.
Stephanie Kalfon a su donner de la profondeur à l'abîme vertigineux qu'est Erik Satie.
Un livre émouvant sur la solitude, la misère et le génie.
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Aie.... difficile de dispenser un avis tant la thématique et le contenu m'ont paru ...spéciaux. Certes une plongée dans les affres de la composition et des troubles d'Erik Satie, reflet d'une certaine époque et de la difficulté de bousculer les critères et les modèles musicaux établis comme ses professeurs. Mais j'avoue avoir caler à de nombreuses reprises et avoir été tenté de ne pas l'achever tant la description des délires de ce compositeur et de son univers supposé est alambiqué et complexe.

A réserver donc pour des lecteurs initiés et sensibles à l'univers de ce musicien, de la folie mais l'exercice est abrupt. Bonne chance
Lien : http://passiondelecteur.over..
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Le sujet est intéressant et le livre suffisamment documenté pour ne pas virer à l'hagiographie ennuyeuse. On entre dans l'intimité d'Erik Satie, on s'imprègne de l'ambiance d'une époque fabuleuse où se côtoient les grands noms de la culture . Ce qui m'a gênée au fond, pendant ma lecture, c'est le style : des lourdeurs inexplicables, des calembours, des formules étranges...je me suis dit à plusieurs reprises : "mais pourquoi l'éditeur a-t-il laissé passer cela ?"
Un thème pareil aurait mérité plus de retenue, de douceur, de sobriété.
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« On n'envie jamais les gens tristes. On les remarque. On s'assied loin, ravis de mesurer les kilomètres d'immunité qui nous tiennent à l'abri les uns des autres. »


Pas exactement un roman, pas vraiment une biographie, ce petit livre tente de restituer le vécu d'Erik Satie entre son entrée au conservatoire - d'où il sera exclu pour cause d'originalité et de non-respect des règles - et sa mort en 1925, seul, dans un taudis d'Arcueil, après une vie de bohème et d'absinthe, méconnu, moqué, peu considéré de son vivant. Comme il y a les poètes maudits, il y a les compositeurs maudits, ceux dont la vie d'excès, de création douloureuse, de bamboche et d'abandons n'aura au final jamais convaincu les contemporains.
Erik Satie traîne son chagrin parmi les artistes de Montmartre qu'il retrouve au « Chat noir » : le poète Contamine de la Tour, Alphonse Allais qui nous régale de ses aphorismes («  Un homme qui sait se rendre heureux avec une simple illusion est infiniment plus malin que celui qui se désespère avec la réalité »…) Caran d'Ache, Narcisse Lebeau. A « l'heure verte », celle de l'absinthe qui tue et qui rend fou, ils refont le monde, peintres, dessinateurs, musiciens, en guerre contre l'art policé, celui des concours de bon genre et de bon aloi, convenu, sans surprise.
A six ans, Erik a eu le chagrin de perdre sa mère, à douze ans d'avoir trouvé sa grand-mère morte en maillot de bain sur la plage : il en conclut que tous les hommes sont orphelins dans cette famille !

Viré du Conservatoire, il s'engage dans l'armée et, évidemment, n'en supportant pas les règles, il la quitte après s'être déclenché une pneumonie en restant torse nu dans le froid. Rebelle, original, marginal, désespérément triste. Il sera le contemporain du « Manifeste du symbolisme » et de la naissance du Coca-Cola en 1886. Faute d'argent, il arpente Paris et sa banlieue, jusqu'à Arcueil.

Écrit d'une plume vive et alerte comme un musicien en goguette, le texte restitue assez bien l'ambiance de ces années de bohème vécues par les artistes montmartrois, faisant alterner récit de l'auteur et passages en italique qu'on suppose réels. Mais c'est là que le bâts blesse : pourquoi ne donner aucune référence bibliographique, on n'a aucune idée de l'origine de ces citations, si ce sont des citation ?
Un livre au final assez agréable mais dont l'intérêt reste très moyen.

Lu dans le cadre des 68 1ères fois.
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Je ne suis pas férue de musique classique. Je connaissais Erik Satie de nom mais je n'avais pas vraiment en tête sa musique. Après quelques pages, je me suis arrêtée pour me mettre des morceaux de Satie en fond sonore. le roman nous rend curieux. le personnage et la musique de Satie sont très bien décrit. On visualise l'univers mais j'ai vraiment ressenti le besoin de l'éprouver avec la musique. Et à l'écoute, je me suis rendue compte que je comprenais désormais bien mieux sa musique.

Erik Satie était un homme en décalage avec son temps, avec les hommes. L'auteure l'a bien retranscrit dans son écriture. La fantaisie de l'homme transparaît dans les envolées de Stéphanie Kalfon. Certains passages en italique sont même directement d'Erik Satie. Au vu de la similitude entre les deux styles, je pense que l'auteure a fait un énorme travail en amont ! Bien qu'il s'agisse d'un roman assez littéraire, je l'ai lu d'une traite, totalement embarquée dans cet esprit tourmenté.

Je vous recommande vraiment cette lecture, que vous connaissiez Satie ou non. Sa conception de la musique est sans prétention ni fioritures. C'est une belle découverte !
Lien : https://lecturesdemistinguet..
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Voici une nouvelle lecture faite dans le cadre des 68 Premières fois et dont j'attendais, je dois dire, beaucoup. D'abord, parce que si quelques billets se révélaient un peu tièdes, de nombreux autres étaient franchement enthousiastes. Et puis parce que j'aime les textes qui parlent de création, quelle qu'elle soit. Enfin ce roman évoquait un artiste, un compositeur dont j'ignorais tout, sauf qu'il se situait à une époque que je trouve culturellement très riche, celle du Paris du tournant du XIXe siècle.

C'est donc pleine de confiance et avec une réelle envie que j'ai entamé ce roman (ce qui n'est pas toujours le cas quand vous vous inscrivez à un club de lecture...).
D'abord, je dirais que l'écriture de Stéphanie Kalfon est vive et qu'elle parvient très vite à cerner le personnage pour nous en faire percevoir la personnalité. J'ai apprécié qu'elle nous plonge dans une époque autant qu'elle s'attachait à brosser un portrait. Et puis Satie est attachant, dans son incapacité à s'inscrire dans son époque, dans cette impression qu'il donne - c'est du moins ce qui ressort du texte - d'être constamment à côté : à côté du monde, à côté des gens, incapable d'être vraiment acteur de son existence. Il est touchant par ses doutes et sa discrétion. A part son frère, il semblerait que personne ne sut jamais dans quel dénuement et dans quelle détresse il se trouvait. Il donnait au contraire l'image d'un être détaché et volontairement anticonformiste.

Toutefois, je suis moi aussi restée à côté de ce texte. Touchée certes par le personnage, mais pas par les mots, que j'ai parfois trouvés à la limite de l'emphase, avec des formules claquantes et clinquantes qui ne m'ont pas paru en parfaite adéquation avec le sujet. Et c'est vraiment dommage, car l'auteure possède un style vif et un rythme tout à fait intéressant. Pour ma part, il m'a manqué du coeur, de la chair, de la chaleur... Et puis je regrette aussi que Stéphanie Kalfon n'entre pas dans le processus de création et s'en tienne à l'inaptitude sociale de l'homme...

Je ne regrette néanmoins pas cette lecture, suffisamment brève pour ne pas m'avoir indisposée, et qui m'a permis de faire connaissance avec un artiste audacieux et une personnalité singulière. Et puis ça a également été l'occasion de ressortir mes vieux CD d'Erik Satie. Et rien que pour ça, ça valait la peine !
Lien : https://delphine-olympe.blog..
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Ce n'est pas une biographie mais une interprétation, une recomposition de la vie d'Erik Satie, sa longue descente dans les enfers de la solitude, de la folie, de la création.
Avec Erik Satie, homme très entier « On ne partage rien pour de faux. On ne partage rien pour passer le temps, faire quelque chose, rester à ensemble sans importance. »
Depuis sa plus tendre enfance, le compositeur est hors temps, hors jeu. Il se cherche dans un monde qui se modernise mais dont les parangons refusent toute innovation comme ses professeurs du Conservatoire. Il entre en lui-même, écorché vif. Sa chambre à Arcueil, est son cercueil, son refuge ultime, il y crève de solitude. Pourquoi partir si loin ? « Il veut être à la périphérie car il se sent périphérique. Et Satie est avant tout un être cohérent. Voilà ce que les autres n'obt pas compris, ceux qui le croient fou, excentrique. Ceux qui ne voient en lui qu'une dérisoire dérision ».
Dérision,
Bien que hérisson, l'amitié est importante pour lui et n'en veut même pas à son ami Debussy qui lui vole ses idées et créera Pellés et Mélisande. « Il s'était senti compris, et aussitôt dépossédé, mais trop tard mon bon vieux, il ne fallait pas en dire autant, tout donner pourquoi ? Est-ce qu'un peu d'admiration vaut assez pour tout donner ? Juste pour le plaisir d'être le centre éphémère du monde ? »
Un écorché vif qui se protège, mais de quoi ? avec ses quatorze parapluies noirs.
Quelques petits entractes lorsque Stéphanie Kalfon met en scène les actualités de l'époque, naissance du cinéma, la construction de la Tour Eiffel, même la naissance du Coca Cola ! Heudebert et la création de la biscotte… « Mais ceci est une autre histoire. »

L'écriture vive, alerte, de Stéphanie Kalfon est à l'opposé de ce qu'elle raconte de la vie misérable d'Erik Satie. Pourtant, n'étant pas linéaire, elle épouse le rythme du compositeur, scande la musique de ses mots au rythme des divagations de Satie, le suit dans ses désespérances, sa fuite en avant. Elle le suit en Absurdie, dans sa déchéance, dans son enfermement. Pour moi c'est la force de ce livre.
Un très bon premier livre qui m'a permis de découvrir une autre vue de la musique de Satie
Livre lu dans le cadre des 68 premières fois.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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« L'homme qui possédait deux pianos et qui, pourrait-on dire au vu de la taille de sa chambre, vivait chez eux. » p. 26

L'habitude est de dire que le propriétaire d'un chat vit chez son animal. Cet adage serait-il transposable à un pianiste ? Oui, j'en suis convaincue en heureuse propriétaire d'un piano, qui transforme ma recherche d'une maison en une question « y trouvera-t-il sa place ? »


Après le décès de Satie, un « effroyable » inventaire est dressé dans sa chambre d'Arcueil… on y retrouvera 14 parapluies noirs identiques… pour s'abriter de la grisaille de la vie parisienne ou de la médisance des autres face à un personnage qui ne fonctionne pas comme eux ?

Biographie ? Non.
Roman ? Non.
Témoignage ? Peut-être.
Hommage ? Assurément.


Le style de cet ouvrage est particulier et peu dérouter certains, mais il s'agit d'un parti pris de l'auteur pour plonger son lecteur dans la vie si particulière de Satie et pour coller à sa mystérieuse musique.
Toutefois si je peux poser un bémol, la musique de Satie m'apparait mélancolique, alors que l'ouvrage de Stéphanie KALFON respire la tristesse.
Le style est remarquable : j'ai du me restreindre pour ne pas noter beaucoup plus de passages !
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En 1901, Erik Satie a trente-quatre ans. Sans ressources et sans avenir professionnel, il délaisse Montmartre et l'auberge du Chat Noir pour une chambre de banlieue sordide où, coincé entre deux pianos désaccordés et quatorze parapluies identiques, il boit autant, ou plus, qu'il compose. Observateur critique de ses contemporains, l'homme dépeint par Stéphanie Kalfon est aussi un créateur brillant et fantaisiste : il condamne l'absence d'originalité de la société musicale de l'époque, et son refus des règles lui vaut l'incompréhension et le rejet de ses professeurs au Conservatoire. Les parapluies d'Erik Satie est le premier roman de Stéphanie Kalfon, qu'elle a conçu à la fois comme un hommage et comme un témoignage sur la vie du musicien.

Malheureusement, je n'ai pas aimé du tout ce livre. Je ne suis as arrivée à accrocher avec l'histoire et le style littéraire....
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Faut-il aimer les gymnopédies ou gnossiennes de Satie pour lire ce livre ?...
Je pense que oui...
Les écouter en lisant le livre ?
Je pense que oui...
Le hasard m'a fait visiter sa maison à Honfleur... Elle vaut le détour...
La lecture de ce livre m'attriste profondément...
Mais lui rend hommage... Et ça c'est bien.
Sa musique n'est pas restée dans l'oubli...
Telle est sa revanche sur la vie...
Je conseille aux futurs lecteurs de le lire d'une traite...
Je l'ai lu en plusieurs fois... et c'est dommage.
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