AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,41

sur 120 notes
lécriture est trés imagée et pleine de métaphores. A tel point que parfois, il est difficile de comprendre ce à quoi l'autrice fait allusion.
Elle passe souvent du coq à l'âne, d'une époque à une autre et il est difficile de suivre.
Au début j'ai été destabilisée par cette écriture décousue mais je m'y suis vite fait.
J'ai compris plus tard que c'était pour mieux coller au personnage chamboulé d'Erik Satie.
De ce fait, on arrive mieux à entrer dans sa tête et on plonge ainsi complètement dans ce roman.

j'ai adoré la mise en page originale et aéré, qui insite à la lecture.
De même, j'ai fortement apprécié cette histoire, j'ai complétement été absorbée par la vie d'ES.

Etant musicienne je connaissais ce grand compositeur ainsi que ses musiques, mais je ne connaissais rien de sa vie.

Cela a été un moment formidable. C'est un livre qui m'a profondemment touché.

Je conseille de lire ce livre au son de ses compositions, pour les lecteurs qui le peuvent pour une immersion totale.
Commenter  J’apprécie          00
«  On envie jamais les gens tristes. On les remarque. On s'assied loin, ravis de mesurer les kilomètres d'immunité qui nous tiennent à l'abri les uns des autres ».

Ainsi s'ouvre le roman que Stéphanie Kalfon consacre à Erik Satie: compositeur brillant, fantasque, incompris de ses pairs parce que trop novateur, «  égaré dans [son] siècle » a dit de lui son ami Debussy, et surtout, nous dit l'auteure, infiniment triste et dépressif mais le cachant toute sa vie à ses amis qui découvrent à sa mort avec effroi la chambre minuscule et crasseuse d'Arcueil où il a passé les 27 dernières années de sa vie.

Ce n'est pas vraiment une biographie mais plutôt une plongée dans la vie et l'époque de Satie, aussi déstructurée et déroutante que l'oeuvre du compositeur, comme autant de flashs éclairant la personnalité du musicien : la triste enfance, avec la perte de sa petite soeur et de sa mère alors qu'il n'a que six ans, l'incompréhension et le rejet des professeurs du Conservatoire, ses années dans les cabarets de Montmartre, son amitié admirative avec Debussy, l'alcool , la déchéance et l'extrême solitude enfin. le récit est ponctué de petites actualités de l'époque : la construction de la Tour Eiffel, la modernisation de Paris, l'Exposition universelle, et même Heudebert et la naissance de la biscotte ou l'invention du Coca Cola !

Une écriture poétique, musicale, traversée d'indications que le musicien notait sur ses partitions. J'ai trouvé cependant que l'auteure insistait presque uniquement sur cet aspect un peu sinistre et très solitaire du personnage alors qu'il a côtoyé énormément d'artistes de l'époque qui n'apparaissent pratiquement pas dans l'histoire . Reste qu'on referme ce portrait romanesque avec l'envie de réécouter la musique d'Erik Satie et d'en savoir plus sur le personnage, c'est déjà beaucoup .
Commenter  J’apprécie          71
Un livre qui se déguste, une écriture telle une petite musique virevoltante, poétique, énergique et originale ….. un peu comme la musique d'Erik Satie 🎼🎹 . Ce n'est pas une biographie, mais cela m'a donné l'envie de mieux connaître le personnage qui se cache derrière ses musiques que j'aime déjà 😊
Commenter  J’apprécie          30
Je connaissais Erik Satie, le musicien hors norme, mais je ne connaissais pas l'homme.

Stéphanie Kalfon, lui offre un superbe hommage et me permet de découvrir l'enfant qu'il était et l'homme qu'il voulait être. Aîné de sa famille, il a à peine quatre ans quand sa mère s'effondre après la mort subite de sa petite soeur encore bébé. La perte de sa maman sera un coup dur pour Erik en pleine construction. Il est intelligent, mais ne se mêle jamais aux autres, qu'ils soient, enfants ou adultes, il reste un solitaire. Il observe le rythme de la vie des gens. Très vite, il s'intéressera à la musique et il est doué pour ça. Son génie en la matière fera de lui un artiste précurseur, un visionnaire, musicien minimaliste et mélancolique, mais un incompris parmi les musiciens qui l'entourent.

Ce n'est pas une biographie, plutôt une fiction qui autorise dès lors Stéphanie à entrer dans la tête du musicien, à lui donner la parole et la vie, et quelle vie. Une vie où solitude, mélancolie et alcoolisme se ressentent à travers chaque phrase. Un homme perdu, dépressif presque toute sa vie, en avance sur son temps sûrement, qui brûle de créer sa musique, de la partager et de la faire entendre, mais le monde n'a pas le temps de s'arrêter, n'a pas le temps de l'écouter. le nouveau monde va trop vite, il suit l'industrialisation de l'époque bruyante, masquant le tempo lent et intense de ses compositions, jusqu'à l'intérieur de son esprit de plus en plus fragile.

Artiste maudit et miséreux, Erik Satie était un homme libre qui refusa toutes concessions allant à l'encontre de la liberté.

Ma lecture accompagnée de sa musique, plus que présente dans mes playlists, m'a porté tout le long du récit au style fluide et puissant de l'auteure, elle porte gracieusement l'histoire par ses mots choisis, étonnants parfois, poétiques souvent, mais aussi par de nombreuses citations du compositeur… Stéphanie ouvre la porte d'un univers sombre et étouffant qui m'a paru vraiment en adéquation avec le personnage qu'il fût.

Un livre fort et prenant, qui fera découvrir le génie de Satie pour certains, l'homme incompris qu'il était pour les autres. Un roman qui a sa place dans toutes les belles bibliothèques !
Lien : http://leressentidejeanpaul...
Commenter  J’apprécie          32
Le 1er juillet 1925, Erik Satie meurt dans sa chambre-placard à Arcueil, seul, terriblement seul, comme il a vécu.
C'est en découvrant la misère du lieu où il vit depuis 10 ans que ses amis prennent la mesure de cette solitude, de sa pudeur face à la dèche.
« Satie vivait enfermé dans son Placard, comme un balai accroché à une serpillière, repassant le sol à l'infini, prisonnier d'un minuscule rêve de bonheur qui ne pouvait pas tenir dans ses dix mètres carré. Mais l'horizon qui défilait dans son crâne lui suffisait ».
Erik Satie, le génial Esotérik Satie…
Fou ? Colérique ? Paranoïaque ? Alcoolique ? Aberrant ? Insomniaque ? Bizarre ?
Oui, tout cela mais aussi délicat, contemplatif, plein d'humour, d'autodérision, et surtout de tristesse. Cette tristesse née de la mort prématurée de sa mère, puis confortée par les vexations de ses professeurs du Conservatoire qui ne comprennent pas cet enfant qui s'ennuie, qui le dissimule à peine et parfois se rebelle.
« Car à la différence d'Erik, personne n'avait jamais dit de Claude Debussy qu'il était passable. Personne n'avait vexé sa fantaisie d'enfant, ni blessé son aptitude à vivre une belle vie. »
Toujours, il dissimulera cette mélancolie en faisant le clown pour les autres, désirant plaire même s'il faut être ridicule pour y parvenir. Toujours, il doutera de son talent.
J'ai adoré ce texte. Ce n'est pas un roman, pas une biographie, c'est une évocation poétique de la vie d'un homme incompris de son temps.
*Je suis né trop jeune dans un monde trop vieux.*
On devine l'attachement de Stéphanie Kalfon pour son sujet. Elle glisse dans son récit de multiples citations d'Erik Satie (enfin, il me semble). Car oui, Erik Satie a écrit des articles, une importante correspondance…. Je viens de le découvrir avec intérêt car je m'interrogeais sur ces incises en italique dans le texte, entre astérisques ici. Etaient-ce les mots de S. K ou ceux de Satie ? Elle a su mêler habilement son récit aux mots mêmes de Satie sans dénaturer son inventivité, son ironie, communiquant son désespoir mais aussi son obsession musicale..
Je voudrais terminer ce billet par un petit inventaire à la Prévert des parapluies d'Erik Satie.
Quand il rentre à pied de Paris à Arcueil où il n'y a rien, pas même un drap, juste des couvertures de la SNCF, on y découvre quatorze parapluies.

« Dès qu'il a un sou en poche, c'est pour acheter un parapluie :
un de Secours (de couleur noire)
un Just in case (de couleur noire)
un Malheureux (de couleur noire)
un plus Solide (de couleur noire)
un qui s'Envole (de couleur noire)
un Jetable (de couleur noire)
un très Digne (de couleur noire)
un Imperméable (de couleur noire)
un que l'on peut Casser (de couleur noire)
un qui nous Attend (de couleur noire)
un très Intimidant (de couleur noire)
un Alambiqué (de couleur noire)
un très Sportif, qui défend bien (de couleur noire)
et le dernier, gentil, juste pour les Dimanches (de couleur noire)
Tous peuvent se porter été comme hiver. Ils sont pratiques, indémodables, discrets et très patients. Absolument noirs. Ils sont au nombre de quatorze, mais ils n'empêchent pas de se sentir seul. Ils permettent de se sentir abrité. Surtout quand il ne pleut pas. »

Un très beau texte qui m'a permis d'approcher un artiste que j'aime depuis longtemps, qui m'a profondément touché.
Commenter  J’apprécie          346
Stéphanie Kalfon, dans Les parapluies d'Erik Satie dresse un portrait si juste et si plein de sensibilité d'Erik Satie, ce musicien omis de son vivant, qui ne cesse pourtant de nous suspendre aujourd'hui. Il n'était pas comme les autres, il ne rentrait pas dans les cases de la bonne société. L'homme « aux 14 parapluies identiques » ne laisse plus personne insensible aujourd'hui.
Erik Satie est d'un caractère indépendant, « tout chez lui agace ». Il n'est pas conforme à l'idée que l'on se fait d'un pianiste. Son attitude « je m'en foutiste » ne plait pas. le rire est son arme, pour cacher sa grande mélancolie. Il ne veut pas prendre la vie au sérieux. Il veut jouer de la musique comme il l'entend. Ses colères sont tempétueuses. Mais cet homme était surtout un hypersensible et tout était tromperie pour mieux cacher son hypersensibilité. Son hypersensibilité l'amène aux limites de la folie. Tout devient prétexte à l'obsession.
Au conservatoire, il ne veut pas se fier au conformisme, pour lui la musique est associée à la mélancolie, elle se vit plus qu'elle ne se théorise. Cet homme qui a côtoyé les plus grands : Picasso, Debussy : « son frère de sang » finit sa vie dans la misère avec ses pianos dans un petit appartement d'Arcueil. Il voulait que le tout Paris le reconnaisse. Malgré sa relation proche de Debussy, il n'arrive pas à percer. Il dérange plus qu'il n'attire.
Heureusement, la postérité donnera tort au siècle de Satie. « Tout le siècle était passé à côté de lui, méprisant son personnage, voyant de la simplicité banale où il y avait de la délicatesse, prenant pour de l'orgueil le souci de plaire. »
A lire ! Merci !
Commenter  J’apprécie          10
Petit livre romancé de la biographie d'Erik Satie. C'est par choix de découverte, pour mieux découvrir un compositeur dont j'aime la musique qui m'était assez étranger comme personne, que je me suis procuré ce petit livre, qui a l'air appétissant pour une passionnée de musique : j'aime bien la page de couverture !
Je comprends les critiques assez décevantes que j'ai pu lire car on parle beaucoup de déprime, de lenteur, et les ressentis de Satie sont très noirs en général, parmi pourtant des notes d'euphorie, d'enthousiasme et de longues heures de méditation et de philosophie sur la vie. Notre personnage était sûrement un hypersensible qui s'est perdu dans son siècle. Malcompris, mal aimé, profondément touché par les échecs et les critiques de sa musique, il a beaucoup sombré et est "passé à côté" de sa vie. Forcément, ce n'est pas super agréable à lire donc, mais je trouve que l'auteur a très bien réussi à faire comprendre ses ressentis, ses impressions, elle réussit à ce qu'on s'immisce, nous lecteurs, dans la peau de Satie.

Reste à savoir si tout ce que l'auteur a écrit correspondait vraiment au personnage de Satie. J'avais quelques doutes concernant Debussy, de la façon dont elle parlait de lui (notamment de sa réussite professionnelle, comme quoi il aurait toujours réussi en musique... je ne pense pas que ce soit juste.)

Lecture appréciée avec les lentes musiques de Satie.
Commenter  J’apprécie          52
J'adore jouer Erik Satie au piano. Je voulais m imprégner de son univers en parcourant ce roman.

Seulement je n'ai pas trouvé la clé de cette oeuvre.

Malgre quelques morceaux de textes savamment composés, ce livre ne m'a pas entraîné: c'est un air inachevé pour ma part.
Commenter  J’apprécie          00
Stéphanie Kalfon retrace d'une écriture originale une partie de la vie du compositeur talentueux Erik Satie. Elle mêle son verbe à des écrits d'Erik Satie avec fantaisie et talent, montrant ainsi la singularité du personnage, analysant une enfance jalonnée d'événements traumatisants….expliquant le besoin de solitude et la "folie" du musicien… ?
Je ne suis pas musicienne, je suis juste Arcueillaise et à ce titre plutôt intéressée par la vie des artistes qui ce sont installés où sont passés dans cette banlieue sud de Paris plutôt populaire (Satie certes, mais Jean-Paul Gaultier, Jean Teulé...pour ne citer que quelques contemporains). Aujourd'hui la "maison aux 4 cheminées" existe toujours et les cheminées environnantes de l'usine Valstar ont disparu. L'immeuble, rue Cauchy, a été restauré et rend un bel hommage à ce compositeur, affichant son portrait et une de ses phrases tellement souriantes "Sachez que les enfants sont plus jeunes que bien des vieillards".... telle une lapalissade !
La solitude, la misère, l'originalité, l'alcoolisme, la névrose d'Erik Satie l'ont mené dans cet endroit sordide à l'époque mais où sa générosité et ses bons mots ont imprimé sa trace ; telle sa façon de répondre à la question Comment vous appelez-vous ? "Je m'appelle Erik Satie, comme tout le monde".
Un très joli texte que ce livre, dans lequel j'ai appris sur ce personnage aussi sombre que lumineux et familièrement "perché" à la une vie tellement, tellement ...trop et anti, anti !! Un être singulier.


Commenter  J’apprécie          10
Que dire sur ce livre ? Un ovni? Pas vraiment un roman, pas vraiment un récit, une histoire... On suit Erik Satie, que je dois avouer je ne connaissais pas, un musicien non compris de son temps... Un être original, non conforme, excentrique, triste ? Que reste-t-il de nous lorsque l'on décède ? Quelle image se font les gens de notre vivant et de notre mort ? L'écriture du livre tout en rythme m'a beaucoup plu, comme si on écoutait une musique ou lisait une partition... Bon moment qui m'a donné envie d'en connaître plus sur Erik et sur ses oeuvres...
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (253) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1090 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}