Professeure au lycée de Garges-les-Gonesse, Norah Baume mène une vie monotone et attendue. En rentrant chaque soir, elle retrouve Paul, leur chat et leur appartement décoré avec goût, quand elle ne retrouve pas ses deux amis Rose et Simon pour un verre. Profondément ennuyée par ce quotidien insipide, Norah se surprend à rêver d'un de ses élèves, Sofiane : « je me demande s'il a conscience de la sa beauté , de son corps, de l'harmonie de l'ensemble. » S'en suit une lente descente aux abîmes, où Norah s'enfuit, se perd pour mieux se retrouver.
Rien que le soleil, premier roman de
Lou Kanche, questionne le déterminisme social, les carcans qu'on s'impose alors qu'ils sont loin de tout ce qu'on a envie, notre façon de nous plier à des obligations familiales, amoureuses, professionnelles, amicales, sociétales complètement absurdes et limitantes. Norah se coule dans une vie qui ne lui correspond pas, par conformisme, par manque d'éclat, par manque d'ambition peut-être aussi. Comme dans
Feu, de
Maria Pourchet,
Lou Kanche explore ici les mécanismes qui nous amènent à nous effacer, à nous réduire, à gommer nos aspérités pour entrer dans le moule social qu'on nous impose. Ici, l'autrice montre comment l'inconscient, nos rêves, nos pulsions, permettre de nous rendre à nous-mêmes, à retrouver ce que l'on veut vraiment, à vivre pleinement.
Parce que c'est finalement quand elle se laisse guider par son désir, « je comprends qu'il n'existe pas d'éclaireurs plus nobles que nos propres désirs, » que Norah retrouve le chemin d'elle-même. Son désir l'amène loin, sur les rives de la Méditerranée, dans les bras de Freddy, dans le lit d'hommes plus ou moins recommandables. Mais il l'amène à lâcher prise, à tourner le dos à tout ce qu'elle a pour mieux comprendre ce qu'il lui faut vraiment, ce que veut dire, pour elle, vivre.
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