Elina Wiik commissaire à la brigade des homicides de Vasteras a à coeur de rouvrir un cold case: une jeune femme étranglée 25 ans auparavant, Ylva Malmberg, qui peu de temps avant sa mort a donné naissance à un enfant qui n'a jamais été retrouvé. Les récits de cold case sont souvent un peu ternes, constitués essentiellement de relectures de rapport, d'études d'archives et d'interviews des survivants. Pour rendre le récit plus vivant,
Thomas Kanger fait appel à plusieurs artifices. D'abord il créé une urgence, il faut trouver le coupable dans les trois semaines, sinon il y aura prescription. Ensuite il prive de moyens Elina Wiik, elle doit travailler seule sur ce cold case et dans un conflit permanent avec sa hiérarchie. Enfin, il fait alterner les chapitres où Elina Wiik mène son enquête, avec des chapitres où une jeune femme un peu paumée, Kari Solbakken, part à la recherche de ses parents biologiques sur les îles Lofoten. Bien sûr dès le début, on se doute que Kari est l'enfant jamais retrouvé d'Ylva, mais ça ne gêne pas l'intérêt qu'on porte au récit.
C'est un roman qui se lit facilement. J'ai quand même eu un peu de mal à accrocher pendant la première moitié. Heureusement l'approche de la deadline et les rebondissements finaux créent tension et suspense dans la deuxième moitié. C'est sûr qu'en matière de cold case, les enquêtes du département V, bien qu'irréalistes, se situent à un niveau supérieur. Dans
le temps du loup, le meilleur est sans doute à rechercher dans les beaux portraits de ces deux femmes: Elina, la policière, indépendante, battante, brillante enquêtrice et Kari, la junkie, imprévisible, libre comme l'air, vivant de rien. Si tout oppose ces deux femmes, elles ont pourtant un point commun: celui de savoir très bien ce qu'elles veulent et elles ne lâcheront pas leur quête de la vérité, malgré tous les obstacles qui vont se dresser devant elles.