AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,25

sur 32 notes
5
1 avis
4
8 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Jonas KARLSSON, « tu es le meilleur » !

La marque de Jonas KARLSON est son regard décalé sur les situations les plus ordinaires et, notamment, celles où la fonction « communication » dérape conduisant, avec une logique implacable, à un enchaînement de faits, pensées, constats loufoques, car Il y a une forme de burlesque chez cet auteur qui ne manque pas de profondeur.

« L'Ami parfait » avec ses 14 nouvelles n'échappe pas à ce schéma.

14 histoires contemporaines, 14 histoires du quotidien basique, banal, mais dont la rédaction déploie toutes les facettes du talent de l'auteur : différents types de narration, à la première ou troisième personne, styles et niveaux de langage variés élaborés en fonction des personnages, mise en scène d'hommes ou de femmes dont la communication verbale aventureuse provoque des évènements en cascade qui, sans être extraordinaires, les dépassent complètement. La lecture devient épidermique.

Dans chacun de ces brefs textes, Jonas KARLSON révèle plusieurs niveaux de conscience des personnages en cause :
1) Ils s'expriment sans dire tout à fait la vérité ou en mentant carrément (de façon consciente ou pas),
2) En parallèle, leur pensée consciente, au bord de l'agitation mentale, s'interroge sur ce qu'ils viennent de dire, pourquoi ils l'ont dit, pourquoi ils l'ont a mal dit, pourquoi ils ne l'ont pas dit, les quiproquos qui en naissent, la peur d'être découvert, l'impression que l'on pourrait donner…
3) Dès lors le lecteur peut investir à l'infini le champ de l'inconscient imaginaire et interroger ce grand écart entre la parole et la pensée.

A titre d'illustration, un court extrait (p.47) : « Je m'appelle Kerstin », dit Karin, phrase qu'elle regretta aussitôt. Ça lui avait échappé. Et maintenant que c'était dit, ça semblait idiot de revenir dessus. Si elle l'avait fait tout de suite, à la rigueur. C'aurait été comme si elle avait buté sur un mot. Encore que : qui bute sur son propre prénom ? »

La démarche est jubilatoire. Nous nous avons tous eu ce genre de comportement plus ridicule que catastrophique. Nous avons tous été dépassés par les situations que nous avons provoquées. Nous avons tous connu cet état mental vaseux rempli de « mais pourquoi ». le cafouillage total ! Jonas KARLSSON excelle à nous le rappeler.

Bien entendu, puisqu'il s'agit de communication, une large place est faite au contexte qui brouille le message, au destinataire du message autant dans sa bulle que l'émetteur… et donc finalement à la communication non communicante, à l'incompréhension entre nous (pour certaines, focus sur la communication parallèle dans le couple. Chacun sur son rail !).

Au sujet de Jonas KARLSSON on parle beaucoup d'absurde et de surréalisme. Pour ma part, l'absurde donne souvent une forte tonalité à ses récits mais j'y vois plutôt une certaine forme de réalisme. Il a un talent fou pour nous pousser à regarder au fond de nous-mêmes, de nos émotions capricieuses et de nos cerveaux faillibles.

Mes nouvelles préférées : Karin- Fais le tout seul- le petit bibelot rouge- « Il a faim ! ».


Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (79) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20239 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}