AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,76

sur 63 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Maali Almeida, photographe de presse sri-lankais, homosexuel, de 35 ans a été assassiné à Colombo, en décembre 1989; il se retrouve dans l'Entre-Deux, où il bénéficie de sept lunes pour découvrir qui l'a tué et pour rendre publiques des photos qu'il a faites et qui pourraient changer le cours de la guerre civile qui ravage le pays.
Nous évoluons alternativement parmi les vivants, au milieu de la guerre civile et parmi les morts qui errent, essayant de rentrer en contact avec ceux qui leur étaient chers, de revenir sur terre dans une autre enveloppe, de rejoindre la Lumière. Parmi eux, comme ici-bas, les luttes pour le pouvoir, le mensonge, la violence règnent en maître.
Ce roman très singulier, qui mêle roman noir, enquête policière, fantastique gore, analyse et critique politiques, sort totalement des sentiers battus et ne peut que surprendre le/la lecteur/trice.
Sous le vernis loufoque, déjanté, gore, l'auteur décrit avec une ironie noire et grinçante, la situation de son pays dans les années 80. le Sri Lanka était en proie depuis 1972 à une guerre civile qui a duré jusqu'en 2009 faisant entre 80 000 et 100 000 morts. La majorité cinghalaise bouddhiste faisait face à la minorité tamoule hindoue qui luttait pour un état indépendant dans l'est et le nord du pays où ils étaient majoritaires et aux communistes. de terribles atrocités ont été commises par tous les belligérants, prenant la population comme cible. L'auteur ne nous épargne d'ailleurs pas des scènes d'une violence inouïe, difficiles à lire.
Il se livre à une critique en règle de l'ONU et de ses troupes de soit-disant maintien de la paix et des puissances qui jouent leur partition sur le dos du pays : les Indiens, les Américains, les Britanniques.
L'auteur s'appuie sur les légendes, les croyances et le folklore sri-lankais pour nous livrer un texte haut en couleurs, parfois amusant, exubérant, extravagant. J'en ai apprécié la verve et l'originalité au début mais j'ai fini par me lasser des fantômes, des âmes errantes, des goules qui envahissent les 507 pages du roman, malgré la gravité sous-jacente et l'intérêt du propos. Ce roman, lauréat du prestigieux Booker Prize en 2022, n'était pas vraiment pour moi
Commenter  J’apprécie          170
Il y a eu des livres d'écrivains sri-lankais, qui ont reçu un accueil confidentiel, quand ils ont été traduits. Il y a eu Dheepan, Palme d'or à Cannes, le beau film de Jacques Audiard, autour d'un réfugié tamoul. Il y a eu 26 ans d'une guerre civile atroce dans l'ancien Ceylan, qui n'a pas vraiment attiré l'attention des médias occidentaux : trop longue, trop lointaine, trop complexe. Maintenant, il y a Les sept lunes de Maali Almeida, qui a valu à son auteur, Shehan Karunatilaka, d'obtenir le très prestigieux Booker Prize. En le recevant, celui-ci a remercié son éditeur d'avoir publié ce livre "bizarre, difficile, étrange." D'autres qualificatifs pourraient être ajoutés : dense, labyrinthique, inextricable, sombre, satirique, fantastique... Cette histoire d'un mort récent, stationné dans un entre-deux administratif, et qui a 7 jours pour découvrir qui l'a tué et pour quelles raisons, se déroule au plus fort de la guerre, que le héros du livre documente en tant que photographe. Il faut s'accrocher à la lecture de ces sept lunes, entre le monde fantastique des morts-conscients et le théâtre des vivants du Sri Lanka, tandis que les dernières heures de Maali Almeida nous sont progressivement dévoilées. Malgré ou à cause de son style ébouriffant, le livre est épuisant pour peu que l'on se détache de son intrigue à plusieurs têtes et que l'on n'arrive pas à suffisamment se passionner pour son héros très excessif. Les sept lunes de Maali Almeida appartient à cette catégorie de livres, assez rares, en définitive, dont on ne peut louer que la richesse et la virtuosité, mais qui, dans le même temps, peuvent susciter un grand attachement autant qu'un renoncement graduel, devant une telle accumulation d'horreurs, de sortilèges et de chaos.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
Commenter  J’apprécie          140
Je suis assez mitigée concernant ce roman, je crois qu'il me sort un peu trop de ma zone de confort. Pourtant, objectivement, il y a de très bons côtés.

Sous des dehors parfois loufoques se révèle une sévère critique de la société du Sri Lanka, de sa population, de ses dirigeants et de toutes ces organisations qui se veulent humanitaires et qui ne font qu'enfoncer un peu plus un peuple déjà en difficulté.

Mais c'est aussi la violence et la corruption qui règnent en maîtres, influençant chaque acte de la vie quotidienne. Avec des mots bien souvent assez crus et volontairement choquants, l'auteur nous décrit une société grouillante d'une vie sombre et déprimante. Une vie humaine n'a finalement que peu d'importance pour les personnes au pouvoir qui se croient tout permis.

J'ai ressenti aussi beaucoup de racisme interne entre les différentes ethnies et croyances, cataloguant et séparant ainsi chaque personne. Les très nombreuses références au folklore sri lankais m'ont cependant un peu perdue, ne connaissant pas du tout cette culture.

Et c'est peut-être cela qui m'a dérangée dans ma lecture, cette méconnaissance du Sri Lanka. Ainsi que, certainement, les propos un peu trop crus et choquants à mon goût. Mais je ne peux nier que cette lecture me reste en mémoire avec toute cette noirceur et cette violence sous-jacentes et je suis tout de même bien contente de l'avoir découverte.
Lien : https://labibliothequedallys..
Commenter  J’apprécie          60
Peut-être trop dense ou écrit sur plusieurs registres dans lesquels je me suis perdue : est-ce une enquête policière, un texte qui appelle le fantastique ou une analyse politique d'un pays en guerre ? L'auteur s'adresse à un mort à qui il parle, lui demandant de résoudre les circonstances de sa mort. C'est étrange et parfois réellement dérangeant. Reste que le Sri Lanka n'est souvent connu que pour ses temples et ses plages, il est intéressant d'ouvrir de nouvelles portes mais ici cela ressemble à une course éreintante qui épuise le lecteur le plus motivé.
Commenter  J’apprécie          40
J'ai d'abord été déboussolée et perdue dans cette lecture auquel le résumé ne m'avait pas préparée. Ce livre très dense et exigeant multiplie dès les premières pages les personnages, les dialogues, les informations diverses sur les protagonistes et le pays dans lequel se déroule l'histoire, le Sri-Lanka. L'action, prenant majoritairement place dans l'au-delà, occasionne des aspects « fantastiques » qui ont ajouté à ma confusion. J'ai peiné pour entrer dans l'histoire, m'y retrouver, savoir qui était qui, visualiser le monde imaginé par l'auteur et comprendre le contexte politique du pays que le narrateur décrit.

Puis, au fur et à mesure de ma lecture, je me suis habituée au style, et j'ai commencé à mieux m'y retrouver, tout en me sentant toujours un peu externe à cette lecture, dans laquelle je n'ai pas réussi à entrer complètement, principalement du fait de sa structure et de sa noirceur.

Car ce que décrit l'auteur n'est pas qu'une histoire entre mort et vie, peuplée de fantômes et de démons, entre au-delà et monde réel. C'est avant tout un portrait glaçant de son pays, d'une société à l'atmosphère viciée, sur fond de guerres civiles, où la corruption fait la loi et les droits humains sont bafoués.

Une lecture qui ne peut pas laisser indifférent, qui passe au vitriol l'image idyllique de ce pays touristique. Une expérience qui n'est pas sans me rappeler ma lecture de Age of Vice, de Deepti Kapoor, qui dévoile la facette sombre de l'Inde.

Grand gagnant du Booker Prize 2022, j'en avais beaucoup d'attente, mais je pense être passée un peu à côté. Peut-être n'était-ce pas le bon moment pour moi pour le lire, ou que la lecture sous délai contraint pour un prix littéraire ne m'a pas aidée. C'est un livre qu'il faut prendre le temps de découvrir pour s'en imprégner.
Commenter  J’apprécie          30
« Les Sept Lunes de Maali Almeida » nous plonge au coeur de la guerre civile au Sri Lanka à travers les yeux de Maali Almeida, photographe de guerre, qui, après sa mort, se réveille dans l'au-delà. Il dispose de sept lunes pour élucider les circonstances de son assassinat et révéler des photographies capables de changer le cours du conflit.

Me voici plongée dans ce roman peu ordinaire, déroutant et intriguant.
Je ne me suis pas retrouvée malheureusement malgré mon envie d'apprendre et mieux comprendre la culture et l'histoire du Sri-Lanka.

Mon côté rationnel n'a pas aimé ce côté fantastique donné au récit.
J'ai eu du mal à m'immerger dans ce récit riche en personnages et récits entremêlés, ajouté au contexte culturel peu familier. J'ai éprouvé des difficultés à m'orienter, malgré les cartes et la liste des personnages en introduction, et le récit foisonnant de noms et détails en tous genres m'a laissé sur place, malheureusement.

Néanmoins, au-delà de cet aspect surréaliste de l'aventure de Maali, le roman se révèle être une critique acerbe de la société sri-lankaise, marquée par la violence, la corruption, et les clivages ethniques et religieux profonds. Ces thèmes, abordés avec un langage parfois très cru et choquant, visent à dépeindre une réalité sombre et déprimante où la valeur de la vie humaine est minimisée par ceux qui détiennent le pouvoir.

Cela demeure un témoignage puissant sur les travers de la société sri-lankaise, un témoignage noir et plutôt violent !
Cette sortie de ma zone de confort m'a permis de découvrir un type de littérature différent, contemporain qui invite à explorer des réalités complexes bien réelles.
Commenter  J’apprécie          20

Lecteurs (325) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1837 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}